Jeu. 10 Dec. 2015, 11:01
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Meurtre du rappeur N'dal : deux Sénonais écroués
Un important déploiement de forces de l'ordre a lieu ce mercredi 9 décembre sur les hauteurs de la commune de Michery, dans le Sénonais. - Jérémie FULLERINGER
Interpellés lundi, par les gendarmes de la section de recherches de Dijon, deux suspects ont avoué le meurtre du rappeur sénonais connu sous le nom de N'Dal.
La disparition de Nidal Boutahar avait été signalée le 7 septembre dernier. Sur leurs indications, la gendarmerie a découvert le corps, ce mercredi 9 décembre, à Michery. Les deux suspects ont été mis en examen pour homicide volontaire et placés en détention provisoire.
Les services de gendarmerie viennent de mettre au jour un cadavre, dissimulé au fond d'un puits, sur les hauteurs de Michery, où un important dispositif est déployé depuis 6h30 ce mercredi 9 décembre. Il pourrait s'agir du corps du rappeur sénonais Nidal Boutahar, connu sous son nom de scène N'Dal, disparu depuis le 7 septembre dernier.
Lundi, deux suspects ont été interpellés par les enquêteurs de la section de recherches de Dijon, chargés du dossier depuis l'ouverture d'une information judiciaire, le 23 septembre, par le parquet d'Auxerre, pour des faits de séquestration. Ces deux hommes, âgés de 24 et 28 ans, dont l'un habite Michery, et l'autre le haut Sénonais, "ont reconnu en audition avoir donné la mort à M. Boutahar, et dissimulé son corps au fond d'un puits", a indiqué le procureur de la République d'Auxerre, Sophie Macquart-Moulin.
Ce mercredi, un corps calciné a été retrouvé. "Il n'a pas été formellement identifié. L'identification et les causes du décès seront l'objet de l'autopsie qui va être réalisée", précise le procureur.
En effet, ce mercredi, les militaires du groupement de gendarmerie de l'Yonne et les enquêteurs de la section de recherches de Dijon interviennent sur "deux sites de recherches", à Michery, a précisé le commandant de la section de recherches de Dijon, le lieutenant-colonel, Dominique Lambert. Aux étangs de Sixte et plus principalement au lieu-dit Chalopin, sur les hauteurs de la commune, à hauteur des carrières.
Les enquêteurs ont découvert, vers 17 heures, un cadavre, dissimulé au fond d'un puits d'1,20 de diamètre et de 60 mètres de profondeur. Des conditions qui rendent les opérations extrêmement délicates pour les enquêteurs, qui ont du faire appel au Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieux périlleux (Grimp) des sapeurs-pompiers, "pour pouvoir accéder au puits", indique le lieutenant-colonel Jean-François Cortot, chef du cabinet de la Région Bourgogne de gendarmerie. La cellule d'éclairage ventilation assistance respiratoire des pompiers était également sur les lieux.
Pour le moment, ce qui résulte des déclarations des deux mis en cause, c'est qu'une altercation avec la victime, à la sortie de la boîte de nuit le Céleste, le dimanche 6 septembre, serait à l'origine de l'homicide du rappeur. Ce jour-là, Nidal Boutahar avait été vu aux alentours de 4 h 30, sur le parking du Céleste club, à Saint-Clément. Le lendemain, sa disparition avait été signalée.
"Après en être venus aux mains, les deux suspects ont décidé d'en finir : ils vont étrangler la victime, puis incendier son corps, en l'aspergeant de White spirit, puis d'essence", rapporte le procureur de la République, Sophie Macquart-Moulin. Les deux meurtriers présumés auraient alors placé le corps dans une bâche, avant de le jeter dans un puits d'une ancienne champignonnière de Michery. Là où, ce mercredi, environ vingt-cinq militaires sont mobilisés sur les hauteurs de la ville, dont les enquêteurs de la section de recherches de Dijon, et des militaires de groupement de gendarmerie de l'Yonne, avec notamment les gendarmes de la brigade de recherches de Sens et des techniciens en identification criminelle.
Des plongeurs ont aussi sondés les étangs de Sixte
Le commandant du groupement de gendarmerie de l'Yonne, le colonel William De Meyer, s'est rendu sur place en fin de matinée. Le patron de la compagnie de Sens, le commandant David Neto était également présent aux côtés du commandant de la section de recherches de Dijon, le lieutenant-colonel Dominique Lambert.
"Les faits sont reconnus. Il faut maintenant vérifier les dires des mis en cause avec une autopsie, étudier les relations entre eux et la victime, voire les différends qui les opposaient", annonce Sophie Macquart-Moulin, qui a salué, ce mercredi, l'enquête de la section de recherches de Dijon et la mobilisation des services de gendarmerie du groupement de l'Yonne et des sapeurs-pompiers du département.
Nés en 1987 et 1991, les deux mis en cause ont déjà été condamnés à plusieurs reprises, pour usage de stupéfiants, menaces de mort et refus d'obtempérer pour l'un ; vol aggravé, violences et détention d'arme pour l'autre. Ils encourent trente ans de réclusion criminelle pour meurtre.
Cindy Bonnaud et Willem van de Kraat