Lun. 17 Mars 2003, 11:22
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Lundi 17 Mars 2003
XIIIe. Un mois après lâeffondrement de la cour de lâécole Auguste-Perret, des questions demeurent
Le ballet des bétonneuses ne cesse quâaprès 19h30 sur lâavenue de Choisy, fermée partiellement à la circulation. Devant la cour de lâécole Auguste-Perret effondrée il y a un mois, deux grosses pompes aspirent le béton pour lâinjecter dans le gouffre. «On a 14000 m3 à remplir», précise un ouvrier. Quatre agents de sécurité de la Mairie, vêtus de noir, sont toujours en faction devant lâimmeuble du 101, attenant à lâétablissement.Il avait été évacué le 20 février, en application du principe de précaution.
Dans le quartier, lâeffondrement nâoccupe plus autant les esprits, ce qui nâempêche pas certaines rumeurs. «Il paraît quâil y aurait eu des répercussions dans les parkings», affirme un ha- bitant dâun immeuble jouxtant lâécole. «Certains disent que des bâtiments alentours sont fissurés, renchérit Catherine, une riveraine. Mais je nâai pas envie de mâangoisser. Chez moi, il nây a rien à signaler. Je pense que câest surtout pour les gamins que câest difficile. Beaucoup voudraient réintégrer leur école.»
Depuis lâeffondrement du 15 février, les 900élèves des 35classes du groupe scolaire ont été répartis dans différents établissements, pour certains dans le 20earrondissement, même si la plupart sont restés dans le quartier. Une liaison de bus assure leur transport à partir du parc de Choisy, tout proche des lieux du sinistre. Cette organisation engendre de nombreux inconvénients. «Les enfants sont fatigués. La plupart des manuels et des livrets scolaires sont restés à Auguste-Perret, ce qui pose des problèmes pour leur travail et leur orientation», proteste Nadia, une mère dâélève. Lâinquiétude des parents porte surtout sur lâannée prochaine. «Nous craignons quâils soient définitivement intégrés dans dâautres écoles, avec, à la clé, la fermeture dâAuguste-Perret», poursuit Nadia, qui se plaint du manque dâinformation.
Une nouvelle rencontre a lieu ce soir à la mairie du 13e.Les parents dâélèves se disent prêts à «menersdes actions» si la situation nâest pas éclaircie.
chiffres
300 kilomètres de galeries historiques sont recensés à Paris.
20 mètres. Câest la profondeur des carrières les plus enfouies.
2300 kilomètres. Câest la longueur du réseau dâégouts et dâeau potable. Les galeries de chauffage urbain sâétendent sur 400 km, celles dâEDF sur 120 km.
21morts dans le seul effondrement mortel de lâIle-de-France, à Clamart (Hauts-de-Seine), en 1961.