Lun. 04 Avr. 2022, 23:24
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« Des fraises pour le renard » : une agriculture à l’écoute du monde sauvage
Vivre en bonne harmonie avec la faune et la flore sauvages, tel est le choix de certains agriculteurs. Plus qu’un sacerdoce, c’est une volonté assumée de prouver les bienfaits d’une telle cohabitation. Les auteurs du documentaire « Des fraises pour le renard » se sont intéressés à trois d’entre eux.
Aurions-nous à ce point oublié nos origines pour maltraiter avec tant d’ardeur notre espace commun ? Cette planète que nos aïeuls ont arpentée, ensemencée, cultivée et façonnée. Sur laquelle cohabitaient déjà, bien avant eux, des mammifères et des invertébrés, des plantes aquatiques et des végétaux terrestres. Une véritable aubaine pour les fameux chasseurs-cueilleurs, nos ancêtres à tous. Alors que des Sommets s’enchaînent pour tenter de réguler nos funestes actions en matière de pollution, il est des hommes qui, plutôt que d’attendre de vaines décisions, ont choisi de renouer le contact avec tout ce que notre terre compte de sauvage. Et de préserver, pour ne pas dire « sauver », des espèces et des plantes en voie d’extermination, voire d’extinction.
Ils sont vent debout contre les institutions qui musèlent nos campagnes, conditionnent les fermages pour plus de rentabilité, alors qu’eux parient sur des lendemains à taille humaine au cœur d’une nature apaisée, forts des résultats qu’ils ont obtenus en adaptant leur comportement à leur environnement. Ne les prenez ni pour des hurluberlus ni pour des savants fous, ils ont la passion de l’agriculture et de l’élevage. Et ont depuis longtemps compris que l’avenir, tel qu’on nous le prédit, peut être modifié positivement et durablement.
D’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de pousser vers l’ouest, où une révolution se prépare : l’agriculture conventionnelle serait en passe de céder peu ou prou sa place. La Bretagne, qu’on disait « sacrifiée », aurait pour les décennies à venir des envies plus saines, comme l’a expliqué récemment Didier Lucas, président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, à Ouest France : « On ne peut plus continuer à produire de gros volumes non payés. Nous ne voulons plus ça : ce qui veut dire une baisse de l’élevage, davantage de prairies, la baisse des phytos, etc. La Bretagne va rester une terre d’élevage, la première de France, c’est notre socle. Mais avec moins de volumes produits, plus de lien au sol, plus de compétitivité et plus de transition environnementale… Les jeunes ne veulent plus de l’exploitation de papa-maman. Nous voulons que ce soit leur projet, viable, durable, rentable. Et pas le projet de la coopérative ou de l’industriel. » À l’heure où trois départs sur quatre ne sont pas remplacés, c’est une sage décision, que les fermiers du documentaire, Michel et Béatrice, Mathieu et Annaïg, Sébastien et Elsa, ne sauraient renier. D’ailleurs, il est grand temps de partir sur leurs terres, dans le Doubs, l’Aude et la Drôme, pour découvrir comment ils pratiquent au quotidien leur si noble ouvrage