Jeu. 24 Mai 2007, 06:20
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Dans la gueule du dragon
Un carnet de route de Patrice Lorton & Arnaud Kéhon (montage)
Chaque jour, ils descendent au fond du trou pour que la Chine s'éclaire. Sans eux, pas de miracle économique : 70 % de l'électricité chinoise vient du charbon. Les mineurs sont pourtant les oubliés de la croissance chinoise. Leurs conditions de vie rappellent les romans de Zola. Le gouvernement reconnaît 6 000 morts par an, mais selon certains spécialistes ce serait le triple. Envoyé Spécial a plongé dans cet univers sans pitié, dominé par les directeurs de mines, étouffé par la loi du silence et rongé par la corruption. Il en ressort un document inédit, la peinture saisissante d'un "far-east" o๠l'argent rend tout possible. L'équipe de France 2 a sillonné le Shanxi, la province la plus charbonnière de Chine, à l'ouest de Pékin. Première pour la production, première pour les accidents : 4 coups de grisou pour le seul mois de novembre, pour un bilan d'au moins 80 morts. Au Shanxi, certaines collines ont été si creusées qu'elles s'éffondrent par endroits, et avec elles les baraques des mineurs. Pas de plaintes, peu de revendications. Il n'y a pas de syndicats et la main d'oeuvre est docile. Souvent, elle vient de loin. Les mineurs sont majoritairement d'anciens paysans, des mingongs, arrachés de leurs campagnes par la misère. Ces nouveaux prolétaires acceptent des conditions de travail dangereuses. Ils travaillent à la dynamite, au besoin la nuit, pour éviter les contrôles. Toutes les mines ne sont pas à jour de leurs autorisations. Certaines sont mêmes clandestines. Un ancien inspecteur à la sécurité raconte comment les patrons de mine peuvent au besaoin se régulariser en corrompant les autorités.
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