Sam. 27 Avr. 2019, 15:46
(Modification du message : Sam. 27 Avr. 2019, 15:50 par noktambule.)
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(Sam. 27 Avr. 2019, 15:16)Georges V a écrit :(Ven. 26 Avr. 2019, 16:26)noktambule a écrit : Ensuite, la comparaison avec les filles violées n'est pas pertinente, car les nanas qui s'habillent court ne nuisent pas aux autres, contrairement à certains propriétaires qui laissent sciemment leurs appartements vides pour diverses raisons.
Moi ces petits culs à l'air, pour diverses raisons, ça m'est inaccessible, ça me frustre, ça me fait du mal.
Sauf que je ne vais pas estimer que mes envies/besoins l'emportent sur les leurs, qui seraient nécessairement illégitimes ou qui pèsent moins lourd. Ainsi, je ne m'impose pas non plus par ruse, violence ou contrainte.
Avec des raisonnements aussi fins, une fois retournés, ça donne : les pauvres méritent leur précarité, ils n'avaient qu'à mieux bosser à l'école, peu importe les diverses raisons qui en ont décidé autrement.
Ca revient à occulter le déterminisme et une chiée de paramètres qui rendent des situations inviduelles quasi-immuables, faute d'incitants (bottom down) suffisants. Et ce discours d'hyper-responsabilisation individuelle équivaut à mettre des oeillères et à n'invoquer que des poncifs fondés sur un fantasme (les riches sont des salauds, les pauvres sont tous des victimes) et dépourvus de toute connaissance de la diversité et de la granularité des situations différentes.
Les gens sont profondément irrationnels. Je débourse pour un appartement à 300km de là où j'habite, quelques 1.300€ par mois. Depuis septembre, j'ai dû y passer 20 nuits en tout. Votre échange m'a fait sursauter, et réfléchissant à l'étendue de 'hémorragie financière. Je me rends compte que je m'en sortirais à meilleur compte en logeant dans le cinq étoiles du coin pour mes rares passages. Sauf que si je suis prêt à payer un rein, c'est pas pour la valeur marchande du bien immobilier, mais pour ce que me vaut le confort d'avoir un point de chute régulier, où je suis chez moi. Voilà, en partie, la part irrationnelle. Et à aucun moment je ne me dis que je devrais libérer ces 100m² avec jardin pour quelqu'un qui peinerait à se loger en plein centre ville de Bruxelles.
Quand un logement est squatté, est-il coutumier de payer au propriétaire le loyer qui serait adéquat ? Dans la négative, on peut difficilement arguer que l'on paye zéro, simplement parce que le marché serait, mettons, à 130% du prix normal. De même que les voleurs à l'étalage, même à supposer qu'ils commettent des vols alimentaires, ne laissent pas une modeste contribution en pièces dans les rayons, pour s'acquitter du prix coûtant. Les vases communicants faisant, ce qui n'est pas payé par ceux là, est payé par la collectivité. Faisant partie de cette dernière, je n'ai pas nécessairement toute la sympathie pour ceux prompts à décréter qu'ils sont dans le besoin, et qu'ils ne payeront donc rien.
Tous les squats ne sont pas nuisibles, il existe des crimes sans victimes. C'est du cas par cas.
J'ai des amis qui ont squatté une ancienne gare de la PC pendant des mois, au su et au vu des autorités. Ça ne faisait chier personne et ils ont laissé les lieux dans un meilleur état qu'ils ne les ont trouvés...
Pourquoi squattent ils ? Ils avaient les moyens de payer un loyer, même à 130% du prix normal, mais n'avaient pas de cdi et la garantie de toucher tous les mois 3 fois le loyer. C'était de facto le cas, mais ce n'était pas prouvable.
Mais qu'on ne se trompe pas. Je ne dénonce pas le petit propriétaire qui a un appart vide, mais les gros spéculateurs. Encore une fois, ça dépend des cas.
Attention, il m'arrive fréquemment de dire des conneries. Mais heureusement je suis capable de le reconnaître !