Mar. 14 Juin 2016, 16:25
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Le directeur des fouilles archéologiques à l’Institut national du patrimoine, Fethi Bejaoui, a annoncé ce dimanche 12 juin 2016 sur les ondes de Shems Fm, la découverte de catacombes chrétiennes dans la région de Gammarth, en Tunisie.
Il s'agit d'une grotte aménagée aux temps de la persécution des fidèles d’une foi nouvelle à l'époque, le christianisme. Cette nécropole remonterait aux débuts du troisième siècle. La découverte a eu lieu au cours de travaux de terrassements effectués le mois dernier sur les hauteurs de Gammarth, en banlieue nord de Tunis, dans l’enceinte de l’Ecole supérieure de l’audiovisuel et du cinéma installée dans les anciens locaux du complexe cinématographique de la SATPEC, plus exactement dans le parc attenant aux bâtiments.
Un chantier y a été entrepris pour dégager cette aire et y aménager de nouveaux espaces pédagogiques en remplacement des anciens, vieillots et exigus. En procédant au nivellement d’une butte, l’un des engins a éventré une excavation. Alerté, M. Fathi Bahri, directeur de l’Institut, par ailleurs historien de formation, a tout de suite compris qu’il avait affaire à des vestiges antiques et a immédiatement alerté le directeur général de l’Institut national du patrimoine (INP) qui a diligenté M. Fathi Béjaoui, directeur de recherches à l’INP, pour identifier la découverte et décider de la suite à donner.
Arrivé sur les lieux, l’archéologue a, de suite, compris qu’il s’agissait d’une sépulture remontant à l’Antiquité. Aussi, a-t-il décidé d’entreprendre sans tarder des fouilles de sauvetage. En collaboration avec l’Ecole, qui a mis son personnel ouvrier ainsi qu’un topographe à la disposition du chercheur, celui-ci procéda d’abord au dégagement du terrain avec les précautions requises par sa nature archéologique puis, aidé par une équipe de jeunes conservateurs et de techniciens du patrimoine, se mit à « suivre le filon ». En quelques semaines, une véritable nécropole sous-terraine a été mise au jour. Pas moins d’une quarantaine de sépultures creusées dans les parois du sous-sol argileux, parfois sur deux niveaux, ont ainsi été dégagées.
A ce stade de la campagne, Fathi Béjaoui peut affirmer qu’il s’agit là d’une nécropole remontant aux débuts du troisième siècle, aménagée aux temps de la persécution des fidèles d’une foi nouvelle, le christianisme, que Rome redoutait comme une menace contre son omnipotence. Béjaoui ne cache pas son « soulagement » après cette découverte car il s’étonnait que, jusque-là, pareille découverte n’ait pas été effectuée à Carthage, grand centre de rayonnement de la religion chrétienne dès son éclosion, alors qu’on avait dégagé de telles structures à Sousse, Békalta et Salakta.
Le chercheur souligne aussi la vocation sépulcrale des hauteurs de Gammarth en rappelant l’existence, à environ deux cents mètres de cet endroit, d’une autre nécropole sous-terraine, juive celle-là, et qui avait été découverte dans les toutes dernières années du XIX° siècle et qui se trouve aujourd’hui enclavée dans le cimetière militaire français voisin. Et, en rapport avec ce monument, Fathi Béjaoui pense que sa découverte se situe dans le prolongement de celui-ci, certains indices relevés dans la fouille récente laissent entrevoir une dimension judéo-chrétienne des rites funéraires qui accompagnaient les défunts.
~ Un jour ou l'autre, tout remonte à la surface ~