Ven. 11 Avr. 2014, 21:20
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Citation :Huit jours pour évacuer une cinquantaine de prisonniers. C'est le délai qu'a laissé le préfet de Haute-Saône à l'administration pénitentiaire. Selon ses services, la maison d'arrêt de Lure, à une trentaine de kilomètres de Vesoul, risque de s'effondrer. Construite sur des marécages asséchés, la ville subit couramment des mouvements de terrain, qui affaiblissent les bâtiments. Des représentants du ministère sont sur place, ce vendredi après-midi, pour une réunion avec les autorités et élus locaux.
Selon Christophe Schmitt, responsable des régions Alsace et Franche-Comté pour le syndicat pénitentiaire SNP-FO, «personne n'était préparé à l'annonce». Le transfèrement des prisonniers prendra plusieurs jours, «c'est une sacrée mise en place», résume-t-il. Les prisonniers doivent être accompagnés, par petits groupes, jusqu'à leur nouvelle maison d'arrêt, certainement Besançon, Mulhouse, Épinal ou Vesoul.
L'évacuation, temporaire, doit permettre de faire un état des lieux de l'établissement et d'évaluer le coût et la durée des travaux. Mais certains surveillants craignent que l'administration n'engage pas les travaux et ferme définitive la prison
Les murs s'affaissent
En 2012, Michèle Alliot-Marie, alors Garde des Sceaux, avait en effet prévu de faire fermer la maison d'arrêt, jugée alors vétuste. Une fermeture remise en cause dès l'année suivante par Michel Mercier, le nouveau ministre de la Justice. Le secrétaire national du syndicat pénitentiaire SNP-FO, David Daems, parle pourtant d'une «prison modèle, qui ne pose aucun problème». La prison est vieille mais de taille humaine et respectant les normes européennes, assure-t-il. «La fermeture temporaire est justifiée, admet néanmoins Christophe Schmitt. Il y a des problèmes d'affaissement. Le sol est meuble et met en danger la structure de la prison.»
«C'est un problème de structure, pas de salubrité», souligne David Daems. Les surveillants ont noté que des murs se sont affaissés de plusieurs centimètres et auraient dénoncé ce problème «depuis plusieurs mois» sans obtenir de réponse, selon Christophe Schmitt. «Et, du jour au lendemain, on leur annonce qu'en une semaine, ils vont être mutés vers d'autres établissements», déplore le syndicaliste.
Les gardiens de prison devraient suivre les prisonniers dans leurs nouveaux établissements, une mutation forcée et en urgence à laquelle ils n'ont pas pu se préparer. «Ils sont chamboulés comme ils ne l'ont jamais été à Lure», assure Christophe Schmitt. Car si certains établissements pénitentiaires autour de Lure ne sont pas pleins, l'arrivée des nouveaux prisonniers pose problème. «Même s'il y a des places, on n'a pas forcément les moyens humains», explique le syndicaliste qui met en avant des «carences dans les effectifs».
Le Figaro