Ven. 02 Mai 2003, 13:57
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Hier après-midi, Helen Clark, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, a marché sur les traces des combattants dâavril 1917
Dans les souterrains dâArras, un poème maori
«NOUS sommes dans ces lieux avec Dieu dans notre coeur et vive la Nouvelle-Zélande ! » Sur les murs de craie, le poème a été gravé par un soldat de la Première Guerre mondiale dans un dialecte maori. Son auteur appartenait à lâarmée britannique, comme les 24 000 autres qui attendaient les ordres. Ils ont occupé pendant dix jours lâancienne carrière dâArras, ont construit un hôpital militaire. Ils ont creusé. Un train acheminait la nourriture. Les lits étaient de craie, les fauteuils aussi. Le 9 avril 1917, à 5 h 30, ils sont sortis de leur cheval de Troie pour surprendre les Allemands, près de Monchy-le-Preux. La Bataille dâArras avait commencé sur un coup dâéclat...
Hier, Helen Clark, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, est partie à la rencontre de ces soldats. Alain Jacques, archéologue de la ville dâArras, lui a montré les graffitis, témoins de cette occupation souterraine. Aux côtés de Hamlaoui Mekachera, secrétaire dâEtat français aux Anciens combattants, de Jean-Marie Vanlerenberghe, maire dâArras, et de Cyrille Schott, préfet du Pas-de-Calais, elle a descendu les marches plongées dans les ténèbres. Loin des tapis, des tentures et du feu dans la cheminée qui lâavaient accueillie, quelques minutes plus tôt à la préfecture. Loin des trompettes et des tambours du 43 e RI de Lille et des tenues dâapparat du 601e RCR dâArras.
Visages gravés
dans la craie
En baskets, casque bleu sur la tête, le corps emmailloté dans une combinaison blanche, Helen Clark a suivi la visite à la lumière des lampes de poche. Son visage, jusque-là presque figé, sâest éclairé en contemplant pour la première fois les oeuvres laissées par les soldats. Un profil de femme taillé dans un renforcement. Des mots sur les parois. De grandes inscriptions rouges, en lettres capitales, pour annoncer les « commodités ». De nombreux Néo-Zélandais sont restés après le 9 avril 1917 au coeur dâArras pour entretenir les lieux. De faux plafonds en bois les protégeaient des éboulements provoqués par les bombardements. Lâhôpital militaire, qui pouvait accueillir sept cents personnes, est le fruit de leur labeur. Il fut baptisé Thomas, nom du major néo-zélandais qui commandait les troupes. Il serait encore introuvable... si une canalisation ne sâétait pas rompue, il y a trois ans.
Sous la ville qui sâest agrandie, Helen Clark a déposé une couronne de coquelicots à la mémoire de ses 18 150 compatriotes, morts sur le front occidental pendant la Première Guerre. Sans un mot. Puis, elle a retrouvé le soleil et les fastes des visites officielles, à lâhôtel de ville dâArras.
Diane LENGLET
Aujourdâhui, le Premier ministre néo-zélandais se rendra à Marcoing, à 9 h 15, puis sur la commune des Rues-des-Vignes (Cambrai). A 11 h, elle participera à une cérémonie commémorative au Quesnoy.
Edition du Dimanche 27 Avril 2003
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