Dim. 01 Dec. 2002, 13:05
0 | 0 | ||
Egouts d'Alger transformés en cache de terroristes
De notre envoyé spécial à Alger.
SURPRENANTE découverte. Des conduites d'eaux usées de la ville d'Alger servent de refuge aux groupes du GIA. Construit à la fin du XIXe siècle, sur le modèle des égouts parisiens, ce réseau de canalisations, large de 3 mètres et d'une hauteur de plus de 2 mètres, au milieu duquel coulent les eaux usées, servait d'abri et de moyen de communication à des groupes du GIA.
Tout a commencé aux environs de 6 heures, un petit matin du mois de février, quand des éléments des forces de sécurité ont pris en filature trois suspects repérés dans le quartier d'El Biar, sur les hauteurs d'Alger. La surveillance des trois hommes conduit les policiers à Bab el-Oued. S'apercevant qu'ils ont été suivis, les trois hommes se réfugient dans une cave d'immeuble du quartier du Triolet. L'immeuble est encerclé. Les trois hommes refusent de se rendre. La fusillade dure 30 minutes. Deux des assiégés sont abattus. Le troisième se rend. C'est lui qui va les policiers vers une cache, près du marché Nelson, à Bab el-Oued. Les informations données par le terroriste recoupent, dit-on, celles découvertes sur le corps de Toufik Assar, 'l'émir' de Bouzaréah, abattu deux jours auparavant dans la rue Saà¯d Touati, dans le même quartier.
A l'aide de cartes et de plans, les forces de sécurité passent au peigne fin tous les souterrains du quartier. L'entrée de l'égout qui débouche sur le boulevard Mira les conduit finalement vers la zone de repli des terroristes. L'accès aux égouts est défoncée par les policiers. Des coups de feu nourris sont entendus. Un homme est abattu. Entre ses mains, un lance-roquette artisanal qu'il n'a pas eu le temps d'actionner. Des artificiers le remontent à la surface. Et sous le regard de plusieurs centaines de badauds, tenus éloignés par un cordon de sécurité, ils désamorcent l'engin qui était, selon des sources policières, piégé.
Par un escalier conduisant aux réseaux de canalisations, les journalistes découvrent, accrochées aux parois des égouts, des guirlandes de lampes servant à l'éclairage. L'immense conduit d'eau usée est soupçonné d'être piégé. Les unités spéciales de l'armée et de la police avancent prudemment à l'intérieur, aidés de torches et de lampes. On soupçonne l'existence d'un groupe du GIA encore terré à l'intérieur. D'ailleurs, les quartiers de Bab el-Oued, jusqu'à Frais Vallon et Beau Fraisier, en contrebas de Bouzaréah, sont bouclés afin d'empêcher le groupe de s'enfuir par l'un des multiples accès à ces égouts.
A l'intérieur de ces conduits, les forces de sécurité découvrent des caches, des lieux de détention o๠les personnes enlevées étaient torturées avant d'être exécutées par leurs ravisseurs. Selon un officier des forces de sécurité, une casemate a été découverte et des artificiers étaient à pied d'oeuvre pour désamorcer les bombes laissées par un groupe terroriste. Ce réseau de canalisations est long de plusieurs kilomètres et dessert plusieurs quartiers de l'ouest d'Alger...
H. Z.
source :
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.humanite.presse.fr/journal/1998/1998-03/1998-03-31/1998-03-31-013.html">http://www.humanite.presse.fr/journal/1 ... 1-013.html</a><!-- m -->
--> Même pas mort mais déjà six pieds sous terre <--