2 Beach Capitaine Caverne |
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(Jeu. 02 Nov. 2017, 16:35)Georges V a écrit : Je trouve ça intéressant. Le 11 septembre, Bush a divisé le monde en deux. Il y avait les gentils et les méchants. On a expliqué les actes de Ben Laden en lui attribuant des traits de caratère : he's an evil man.
La presse qui s'interrogeait sur les rapports sociaux et géopolitiques a été sommée de reprendre la vision binaire du monde.
Je trouve le tract très intéressant. Il recentre le débat. Le djihad n'est pas tant religieux qu'il touche à la lutte des classes. Cette grille de lecture n'est malheureusement pas très populaire, parce que ça revient à ouvrir une boite de pandore, alors qu'il est plus agréable d'estampiller d'illuminés les mecs qui sont les terroristes d'aujourd'hui.
J'ai retrouvé l'ouvrage de vulgarisation qui s'en sert d'exemple, Social Psychology for Dummies, par Dr. Daniel C. Richardson
De manière similaire, d'autres se sont amusé à comparer les profils, entre les WASP qui ouvrent le feu dans leur lycée et dégomment leurs petits camarades à Erfurt ou à Columbine, et les soit-disant barbus qui dégomment des inconnus au Bataclan.
C'est peu favorablement accueilli, parce que ça boulverse le cliché du terroriste différent de nous (alors que l'opposition nous-eux est rassurante, puisqu'elle fait appel à l'ancestral sentiment d'appartenance à la meute) et qu'on tend à ne pas vouloir prendre en compte ce qui va à l'encontre de nos présupposés.
Mais en un mot comme cent, les gamins ont une piètre ou pas de vie sexuelle, ils sont marginalisés, et ce n'est qu'à partir de ce moment là qu'il leur prend la folle envie d'être quelqu'un qui se démarque et qui va marquer les esprits. A un tournant semblable de ma vie d'ado, j'aurais pu devenir radical, comme finalement je suis devenu cataphile (rebelle, reclus, image auto-méliorative liée à une identité nouvellement endossée) et que d'autres de mes camarades sont devenus néonazis et apportaient le gun familial à l'école. Au final, je pense que j'y gagne, parce que le crâne rasé ne me va pas, que j'aime le saucisson et que je suis encore là pour vous parler. Et la passion est restée et s'assume.