Jeu. 27 Fév. 2003, 09:38
0 | 0 | ||
A Annay-sous-Lens, un chantier dâassainissement a mis au jour une cavité souterraine
Un abri antiaérien découvert sous la place de la mairie
LE chantier dâaménagement paysager et dâassainissement de la place de la mairie dâAnnay-sous-Lens a révélé lâexistence dâun abri souterrain datant de la Seconde Guerre mondiale, apparemment « oublié » de lâhistoire communale.
Non loin dâune pelleteuse muette, une planche dissimule quelques briques et un « trou » : en réalité le dôme dâune voà»te souterraine oubliée sous la place Roger-Salengro, face à la mairie. Ce dôme a été percé il y a une dizaine de jours, lors du creusement dâune tranchée destinée à la pose dâune canalisation dâassainissement.
Devant les interrogations quant à la nature de la cavité mise au jour, le chantier a été suspendu. Sur les conseils de la préfecture du Pas-de-Calais, la ville a fait appel à lâassociation Sub Artésia, qui répertorie toutes sortes de cavités naturelles ou creusées... mais également à Alfred Duparcq, un particulier, président de lâassociation « Loos-en-Gohelle sur les traces de la Grande Guerre » et spécialiste local des cavités souterraines.
Au terme dâune visite dans les profondeurs annaysiennes, le verdict tombe : il sâagit dâun abri antiaérien construit pendant la Seconde Guerre mondiale. « Un véritable chef-dâoeuvre !, sâexclame Alfred Duparcq. Sur ordre du gouvernement en 1939-1940, il fallait établir des abris sous toutes les places et dans les cours dâécole. »
Une voà»te en briques plutôt rare
Lâabri annaysien reste cependant unique, selon Alfred Duparcq : « Celui-ci est voà»té et en briques, alors que les autres étaient en béton de schiste. Il est dans un état exceptionnel. Il nây a pas une fissure... » Un ouvrage sans doute réalisé à lâépoque par une entreprise, et non par les services techniques municipaux ou les habitants. « Il y a sept galeries longues de sept mètres, disposées en escaliers avec angles droits. Si une bombe tombait, ces angles droits cassaient le souffle et évitaient la propagation les éclats », note Alfred Duparcq.
Au total, sous la terre, lâinstallation affiche quarante-neuf mètres de longueur, avec des couloirs larges de 2,50 mètres et hauts de 2,20 mètres. Selon M.
Duparcq, vingt-quatre personnes pouvaient être momentanément hébergées dans chaque tunnel. Lâépaisseur des parois est de 35 cm sur les côtés et 30 cm sur le dôme... lui-même situé à seulement une cinquantaine de centimètres de la surface de la place !
Remblayage
Les galeries impeccablement conservées sont équipées au sommet de trous permettant dâévacuer la pression libérée par une éventuelle explosion. Quant au sol bombé en béton, il facilitait lâécoulement des eaux dans des caniveaux et des puisards sans fond situés en bout de souterrain. A chaque extrémité de lâabri, les entrées sont murées. Ce qui interdit toute exploration dâéventuels axes de communication...
Devant cet imprévu, deux solutions ont été envisagées par la ville et la direction départementale de lâEquipement : conserver et consolider lâouvrage, ou le remblayer en totalité. La seconde, considérée comme la moins onéreuse, a été retenue. Les travaux devraient donc reprendre leur cours dans les jours à venir. Une nouvelle visite de chantier menée par les services de la ville et la DDE, vraisemblablement décisive, est prévue mardi prochain.
Benoît FAUCONNIER
la voix du nord - Edition du Mercredi 26 Fevrier 2003
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.lavoixdunord.fr/vdn/journal/2003/02/26/REGION/ART5.shtml">http://www.lavoixdunord.fr/vdn/journal/ ... ART5.shtml</a><!-- m -->