Mer. 19 Mars 2003, 15:16
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DANS QUINZE JOURS, le réseau Acropol, qui assure les communications radio de la police, fêtera sa première année d'utilisation à Paris. La capitale a été la dernière des quatre départements de région parisienne (Paris-petite couronne) à s'équiper en radio numérique. Une nouvelle technologie prometteuse. EADS Télécom, qui avait déjà conçu le système de la gendarmerie (Rubis), s'est fait un nom sur sa spécialité de télécommunications cryptées. L'ancien système radio de la police ne l'étant pas, aucune communication n'était sécurisée. Cibistes, petits malins et gros voyous équipés de scanners pouvaient à tout moment capter des messages.
Davantage de relais y compris sous les tunnels L'arrivée d'Acropol ne s'est pourtant pas effectuée sans douleur à Paris. Les premiers grognements se sont fait entendre dès le début 2002. Avant sa mise en service, on savait déjà que le réseau, qui s'appuie sur des relais comme le téléphone portable, serait lancé alors qu'il ne passait pas encore partout, notamment dans l'Est. Un secteur désormais mieux pourvu en relais. Le sujet était particulièrement sensible depuis que deux policiers avaient été tués lors d'un braquage au Plessis-Trévise, à l'automne 2001. A cette occasion, Acropol, déjà en place dans le Val-de-Marne, avait montré ses faiblesses : les zones d'ombre avaient « englouti » un appel de renfort. « Les collègues sont régulièrement en danger », s'insurgeaient à l'époque les syndicats, Alliance en tête, relevant semaine après semaine des défaillances. A l'ouest de Paris, le réseau les reliait régulièrement à la salle de commandement des Hauts-de-Seine. Les policiers déploraient aussi, qu'entre deux relais, la liaison radio soit interrompue... douze secondes. Désormais, ça passe à peu près partout, et « décroche » au maximum deux secondes, explique Olivier Koczan, directeur des activités Public Safety (NDLR : sécurité publique) d'EADS Télécom. Dès son arrivée au ministère de l'Intérieur, en juin 2002, Nicolas Sarkozy a prié le concepteur administrateur d'Acropol d'améliorer l'ensemble du système, notamment côté couverture. Des relais ont ainsi été implantés à l'automne autour du Parc des Princes, point régulièrement sensible en matière de sécurité. « Depuis, nous avons des retours positifs », explique Olivier Koczan. En décembre, la couverture radio des V e , VI e et XIII e arrondissements a été améliorée, rendant le réseau définitivement accessible par l'ensemble des policiers de sécurité publique (près de 11 000 terminaux sur la capitale). En janvier dernier, les deux tunnels du périphérique entre la porte Maillot et la porte de Saint-Cloud ont également été couverts. Des études sont actuellement en cours pour assurer à terme la couverture radio de zones « sensibles » mais souterraines o๠Acropol ne passe pas, comme le Forum des Halles ou La Défense. « Ce n'est pas qu'on ne sache pas faire, explique encore Olivier Koczan. A Singapour, o๠il existe beaucoup de zones souterraines, nous avons installé un système qui couvre chaque centimètre cube. » Mais le cahier des charges initial d'Acropol en région parisienne ne prévoyait qu'une utilisation en « extérieur ».
Claudine Proust
Le Parisien , mardi 18 mars 2003
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