Ven. 13 Août 2004, 17:08
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Citation :Lâaventure continue au fond des grottes
Une nouvelle expédition est prévue dans les cavités souterraines de lâOrbe, le mois prochain. Un exploit sous terre et sous lâeau, pile quarante ans après la première exploration.
Patrick Deriaz, président des spéléologues suisses, et le plongeur Jean-Jacques Bolanz ont participé aux explorations au-delà du siphon du Désespoir dès 1997.
Depuis 1974, plus dâun million de visiteurs ont découvert lâentrée des fabuleuses grottes de la résurgence de lâOrbe. Mais le réseau de couloirs inondé nâa pas livré tous ses secrets, loin sâen faut. A deux kilomètres en ligne droite sous terre, un huitième siphon au bout de la salle du Millénaire attend de livrer son secret. Une expédition tentera de passer cette «fin du monde connu», le 4 septembre. Une aventure digne de ce nom!
«A ce niveau-là , il faut des plongeurs et spéléologues tellement chevronnés que les candidats ne se pressent pas», explique Patrick Deriaz, président de la Société suisse de spéléologie. Lâexpédition requiert une équipe de vingt spéléologues porteurs. Ils accompagneront les découvreurs avec le matériel jusquâau siphon du Désespoir. Puis les explorateurs partiront seuls dans les trois siphons suivants: une prouesse physique qui devrait nettement dépasser les dix heures; il faut porter les combinaisons, les bouteilles, les lumières, puis chercher un passage dans lâeau sombre.
«Excitant»
«Au bout de la salle du Millénaire longue de 100 mètres, une rivière émerge et se perd dans les blocs. Câest assez excitant, jâaimerais pousser plus loin», assure Jean-Jacques Bolanz, qui peut sâattribuer les dernières découvertes. Mais à bientôt 65 ans, ce passionné doit passer le témoin: «A mon âge, je deviendrais un facteur de risque.» Câest son ami Luigi Casati qui reprendra le flambeau, avec lâYverdonnois José Lambelet. Mais Jean-Jacques Bolanz a au moins la consolation dâavoir poussé loin la découverte de cette rivière souterraine unique en Europe.
Pluies dangereuses
Après le passage du Désespoir par un plongeur allemand en 1991, il aura fallu attendre 1997 pour rééditer lâexploit. «Avant, on descendait lâhiver, quand la température de lâeau était à 2 degrés. A 45 mètres, les détenteurs se mettaient en débit continu, raconte Jean-Jacques Bolanz. Nous avons tenté un passage en été, et nous avons amélioré lâaccès, notamment en pompant lâeau du siphon des Blocs No 2». Une expédition finalement couronnée de succès. Les orages dâété représentent toutefois un risque: «Nous sommes tributaires à 100% de la météo, lâeau souterraine peut monter de 20 m en trois heures en cas de pluies», explique Patrick Deriaz. Lâexpédition de septembre sera donc repoussée au moindre doute quant à la météo.
Il reste probablement des kilomètres de galeries à parcourir dans lâOrbe souterraine. Le rêve de tout plongeur-spéléologue est de parvenir un jour sous le lac de Joux ou le lac Brenet.
PATRICK CHUARD
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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