Ven. 02 Mai 2003, 14:32
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P. Smet : « Le Creux-Bleu est l'avenir de mon bief »
Depuis quelques mois, un bras de fer oppose un habitant de Villecomte, Patrice Smet, et la municipalité. Motif : la mise en vente du Creux bleu, résurgence du réseau de Francheville, et fierté de la commune.
Mis en vente après le décès de sa dernière propriétaire, le site est convoité à la fois par la mairie et Patrice Smet (notre édition du 23 avril). Et si ce riverain veut à toute force acheter le Creux bleu, la raison en est toute simple : le bief voisin, alimenté par la résurgence, est sa propriété depuis trois ans. Patrice Smet a remis le site en état, et se sert des sept hectares comme d'une réserve o๠il pêche à la mouche avec ses amis : le bief est en effet un paradis pour les truites marbrées, certains brochets et les ombres.
Or si le Creux bleu devient propriété communale, Patrice Smet craint que des décisions concernant le site compromettent la valeur financière et écologique de son propre bien.
« Pour l'instant, le site sert à des plongées, ou pour les riverains le dimanche. Très bien. Cela ne me gêne pas : si je deviens propriétaire du Creux bleu, je suis prêt à m'engager devant notaire à ne pas clôturer le site et à autoriser la commune à exercer ses activités comme auparavant. Mais ce que je ne veux pas, c'est par exemple que des spéléologues viennent avec des marteaux-piqueurs pour élargir des passages souterrains : cela aurait une incidence sur mon bief. L'équipe municipale actuelle ne le permettrait pas. Mais un conseil municipal change tous les six ans : on ne peut pas savoir ce que le site va devenir. »
Une offre à 40 000 ⬠!
Didier Bruchon, membre du comité directeur du comité départemental de spéléologie, se montre rassurant : « Notre position est que le Creux bleu doit pouvoir rester ce qu'il est, c'est-à -dire une école de plongée spéléo, notamment pour l'apprentissage de l'autonomie sur le plan des secours.
Le réseau de Francheville est une « classique » pour nous. et je rappelle que la connaissance de ce réseau est due au travail des spéléos depuis 1904 ! Pour autant, je peux assurer qu'aucune exploration avec des engins mécaniques type marteaux-piqueurs n'est envisagée. La seule chose que nous voulons, c'est nettoyer un peu car nous avons constaté un début de pollution par les algues. »
Mais Patrice Smet veut être sà»r que le Creux bleu, et son bief, restent en l'état. et il est prêt à y mettre le prix : sa dernière offre aux actuels propriétaires du Creux bleu est de 40 000 â¬.
C'est 10 000 ⬠de plus que sa première offre qui avait déjà fait blêmir la commune. Qui gagnera la bataille du Creux bleu ?
E. de JESUS
Mis en ligne le Mardi, 29 avril 2003
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