La pratique du pochoir nâest pas si récente quâon pourrait le penser. On a retrouvé dans les cavernes préhistoriques de nombreux contours de mains imprimés sur les murs par des pigments minéraux, ce sont les ancêtres du pochoir.
Durant les premiers siècles on utilisait des pochoirs en bois avec des lettres et ornements divers dans le bassin méditerranéen.
Lâutilisation des pochoirs pour les lettres et lâimpression des textes est attesté dès le XVIIe siècle.
Elle a surtout été employée pour les textes liturgiques et en particulier aux livres de chÅur dont le très grand format nâétait guère compatible avec les caractères mobiles en usage depuis Gutemberg.
Le texte était donc imprimé lettre après lettre : la couleur, appliquée à la brosse passait ainsi à travers lâoutil qui en assurait le transfert.
On utilisait également la technique de pochoir pour afficher le menu à la porte de modestes cafés, sur les enseignes de boutique, le nom des rues ou des bateaux.
Institut dâhistoire du livre
Les japonais pratiquaient également le pochoir sous le nom de Katagami, procédé très proche de la sérigraphie. Dâabord en papier consolidé avec du fil de soie et plus tard avec du papier de mà»rier, particulièrement résistant.
En Angleterre, puis en France, au XIXe siècle, on commene à appliquer la technique du pochoir pour la décoration de tissus avec des pochoirs en papier.
En Europe, la sérigraphie entrait dans le domaine artistique après la Deuxième Guerre Mondiale avec lâimprimeur Poldi Domberger et le peintre Willi Baumeister.
La célèbre série Jazz dâHenri Matisse réalisée en 1947 en est lâexemple la plus représentative.
Dans les années 60 puis 70, le Pop-Art a magnifié le procédé sérigraphique qui est la suite technique du pochoir, en particulier Andy Warhol, Roy Liechtenstein, Victor Vasarely, Robert Rauschenberg, Richard Hamilton...
Sources extraites dâun texte de Eva Pietzcker et Miriam Zegrer sur la sérigraphie et son ancêtre le pochoir
De façon beaucoup plus proche de nous sur lâéchelle du temps, la technique du pochoir a été employée pour la réalisation de graffiti, dans les années 70.
Un peu plus tard, au début des années 80, lâun des noms les plus connus, surtout par les habitants des XIVe et XVIIIe arrondissement de Paris, est celui de Blek, devenu ensuite Blek le Rat.