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Entre, disons, 10 et 20 ans, j'ai passé deux mois chaque été au Club Méditerranée (on lui donnait encore son nom entier à l'époque), dont je suis devenu, à 14 ans, le plus jeune moniteur de voile... mais c'est une autre histoire. Tout cela pour vous dire que j'ai bien sûr de nombreux souvenirs d'adolescence et de jeunesse associés au Club Med et à divers “villages” (puisque c'est le nom qu'on leur donne) du Club sur le pourtour méditerranéen.
Je me suis, depuis quelques décennies, désintéressé du Club, à telle enseigne que j'ai été très surpris en apprenant, début 2015, que l'un de mes villages préférés, où j'avais passé merveilleux moments pendant plusieurs étés, était fermé depuis 2007, mais n'avait pas été démantelé comme d'autres anciens villages le furent. Il était, apparemment, resté “dans son jus”, et relativement accessible, comme mon enquête préliminaire me le montra.
Je décidai aussitôt de prendre une semaine de vacances fin avril pour aller faire un tour en Sardaigne, et bien entendu je réservai deux jours sur le planning pour une petite expédition d'urbex (ou pluit ôt “d'ilex”) au village abandonné.
J'ai l'intention de vous proposer dans ce fil une cinquantaine de photos destinées à documenter l'état de ce village tel qu'il était au printemps 2015. Il est permis de penser, puisqu'il est maintenant inclus dans le périmètre d'un parc naturel, que non seulement plus rien ne sera jamais construit à cet endroit, mais encore que, tôt ou tard, lorsque les Italiens auront trouvé les fonds suffisants, il sera détruit afin de rendre au magnifique site sur lequel il avait été édifié son apparence naturelle.
Je n'ai évidemment pas trouvé de catégorie sur le forum où ce sujet trouverait facilement sa place...! Aussi, je le mets dans la catégorie "Bâtiments et monuments", merci d'avance aux modérateurs de le déplacer s'ils le jugent utile.
1. Barrière (toute symbolique) à l'entrée du village abandonné. C'est une propriété privée, certes, mais il faudra bien y pénétrer afin de documenter le site photographiquement. Il y a aussi, çà et là, de discrètes affichettes "Vidéosurveillance" clouées sur un arbre ou deux, mais je pense qu'elles sont là pour intimider.
Bien entendu, vous connaissez le mode d'emploi: cliquez sur les miniatures ci-dessous pour afficher les photos on taille réelle (limitée à 800 pixels de large). J'ai dû diminuer le niveau de qualité de certaines photos, désolé pour cela, mais sinon elles excédaient le poids maximum de 500 Ko accepté sur ce forum.
2. Dans cet village créé dans les années 50, l'habitat de base est le paillote polynésienne typique du Club (que les habitués appellent une “case”). Celle-ci, plus vaste que le modèle de base et dotée de fenêtres, hébergeait le gardien/concierge du village:
3. Je pénètre dans le village abandonné, voici les premières cases... moment d'émotion pour moi qui reviens sur “les lieux du crime” 50 ans plus tard...!
4. De nombreuses cases ont fermées par un cadenas, mais certaines sont accessibles. Je pousse la porte de l'une d'entre elles et je découvre un intérieur presque “équipé”, avec cassette forte s'il vous plaît! On n'avait certes pas cela “de mon temps”!
5. Un premier bloc douches-sanitaires, là encore un élément central de la philosophie du Club de la grande époque (je dis “grande époque”, car à ce moment-là, le Club, c'était vraiment quelque chose de complètement différent de tout le reste. Aujourd'hui, ce sont des villages-hôtels souvent haut de gamme qui ressemblent beaucoup aux autres).
(Suite)
6. Cabine de douche. Je ne dirais pas que, pour un peu, on en prendrait une, mais enfin l'état n'est pas désastreux, pour un village abandonné depuis 8 ans lorsque ces photos ont été prises. Vous remarquerez que toute la plomberie a été démontée, je l'ai systématiquement constaté partout dans le village. Il n'y a aucune trace de vandalisme, donc je suppose que la récupération a été faite de manière autorisée et organisée, en prenant son temps.
7. Toujours le sanitaire (une dizaine de “blocs” comme celui-là sont disséminés dans le village). Remarquez la robinetterie et la tuyauterie disparues (pourtant en PVC, pas de cuivre ni de plomb là-dedans!).
8. Les cases du village abandonné ont remarquablement bien résisté, pour la plupart d'entre elles. Certaines ont été décoiffées par les tempêtes d'hiver (le vent est toujours assez prononcé dans le coin, d'où l'intérêt pour faire de la voile), mais la plupart sont encore en très bon état 'hormis la poussière et les végétaux accumulés) et, j'ai pu le vérifier, sont parfaitement sèches à l'intérieur, ce qui en dit long sur les mérites de la paille comme matériau de construction.
L'autre point qui m'a beaucoup surpris, moi qui n'avais jamais connu le village autrement qu'au cœur de l'été, brûlé par le soleil, a été de découvrir comme tout était étonnamment vert, voire même luxuriant: par moments, on se croirait dans un Center-Parc de Normandie!
9. Une rarissime case double, ou “familiale”:
(Suite)
10. Le “corridor” de la case familiale...
11. Un autre bloc sanitaire... L'abandon de ces structures, l'absence de tout être humain dans ces lieux jadis pleins de vie et d'animation, crée une ambiance véritablement surprenante, nostalgique et presque angoissante, comme si on se retrouvait seul au monde après on ne sait quel cataclysme.
12. Autre vue du même endroit:
13. La case du chef de village (toit de paille, mais murs en dur et dimensions plus respectables, noblesse oblige...):
14. Une des caractéristiques les plus remarquables de ce village est qu'il était installé en grande partie à l'ombre d'une magnifique pinède, qui embaumait et apportait une fraîcheur (relative) souvent bienvenue face aux étés torrides de Sardaigne. Cette pinède est parfaitement intacte, je l'ai retrouvée exactement comme dans mes souvenirs, avec les aménagements qui y étaient déjà il y a un demi-siècle:
La suite dans un prochain message !