Lun. 06 Sep 2004, 13:36
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D'anciennes carrières sous la prison de la Santé
La prison de la Santé est bâtie sur d'anciennes carrières de pierres à bâtir dans un carré délimité par le boulevard Arago, la rue de la Santé, la rue Jean Dolent et la rue Messier. Dès sa construction, les carrières situées sous le bâtiment furent comblées, ne laissant alors subsister que les galeries de visites situées sous les rues. Lors d'une deuxième phase de confortation et de sécurisation, la totalité du sous-sol de la rue Jean Dolent et du boulevard Arago adjacent fut comblée de béton. Lors du dernier comblement, il y a plus de 15 ans, les visiteurs clandestins essayèrent tout de même de rejoindre le boulevard Arago, mais abandonnèrent rapidement.
On peut donc estimer que les galeries citées dans les médias sont âgées de plusieurs années et ne sont certainement pas récentes : des galeries vieilles de plusieurs centaines d'années présentent parfois un aspect "neuf" trompeur.
Le cliché de l'évasion par des souterrains
Par ailleurs, l'idée d'évasion par des souterrains est un des thèmes fantasmatiques récurrents de l'imaginaire collectif présents dans des films (La Grande Evasion, Le Trou) et des reportages (l'affaire Spagiarri), que les médias se font un plaisir d'entretenir. Or, des études officielles démontraient l'impossibilité d'une évasion de la Santé par les souterrains situés à plus de 15 m en dessous.
Un site sécurisé et surveillé
Quand à l'idée d'une action terroriste visant la prison de la Santé, elle est à nos yeux improbable du fait du remblaiement des vides et des confortations des bâtiments qui s'assoient sur des dizaines de piliers noyés dans du remblais et descendant bien plus profond que le niveau des carrières.
Il est d'ailleurs, d'une manière générale, improbable que de tels travaux puissent passer inaperçus dans une zone de carrière située à quelques mètres de l'escalier d'accès de la brigade de police chargée de la surveillance des lieux, lui-même situé quasiment en face des gardiens de la prison.
Il semble donc qu'une fois de plus, le sensationnalisme a primé sur l'information. Des personnes peu avisées ont fait courir des informations sans les vérifier, suscitant parmi le public non averti toute une série d'interrogations et de certitudes fantasmées sur les souterrains. Ce genre de propos et de diffusions ne peuvent que nuire d'une manière générale au patrimoine souterrain qui n'a pas besoin d'être plus malmené encore.
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