Lun. 15 Nov. 2010, 21:18
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A - Un oubli : les lampes à modérateur (huile de colza ou autre huile végétale) qui étaient utilisées jusqu'au début XXe dans les wagons notamment postaux, car c'est le type d'éclairage le moins dangereux (la lampe qui se renverse s'éteint simplement). Ces lampes demandent pas mal de maintenance, mais certes pas plus que l'acétylène...
RE - Câest une lampe assez rare et les collectionneurs visités nâen avaient pas, certes on aurait pu lâévoquer mais, bon, on lâa pas fait. Si tu savais le nombre de choses que lâon nâa pas pu passer, faute de place, on avait de quoi faire un bouquin ! Cet article nâest quâune somme de choix douloureux !
B - Certains fanaux possèdent un support pour passer facilement du fanal avant blanc au fanal arrière rouge en insérant un disque translucide rouge. Pourquoi cet usage : secours (ex. fanal arrière cassé, vite on prend un fanal avant de la loco et on le met en queue de convoi) ou flexibilité de gestion des lanternes (un seul modèle à gérer)? Et pourquoi n'a-t-il pas perduré ?
RE - La règle, au temps des anciennes compagnies, câest en principe uniquement les lanternes de queue (gérées par lâExploitation, qui ne servent quâà ça) qui ont le verre rouge directement dans la porte de lanterne. Les lanternes de machines, qui peuvent, lorsque lâengin est haut-le-pied (en solo), se trouver indifféremment en position avant et arrière, ont des disques rouges amovibles. Ceci dit, la Compagnie du Nord a eu des fanaux exploitation à disques amovibles. Avec la SNCF, les fanaux à pétrole de queue et de machines ont été à peu près identiques, avec écran rouge amovible, les lanternes de queue se distinguant de celles de machines par une cheminée peinte à la couleur de la région SNCF.
C - J'aurais aimé savoir pourquoi certains fanaux ont un verre bleuté. Oui c'est pour donner une lumière plus blanche, plus lunaire, qui se remarque plus. Mais dans quel cas a-t-on utilisé ces verres et dans quel cas a-t-on utilisé les classiques verres blancs ?
RE - Les verres teintés bleu sont appelés « verres blanc lunaire ». La teinte bleutée assure, comme tu lâas dit, une correction de couleur en transformant la lumière jaunâtre du pétrole en lumière bien blanche. Cette mesure a été prise et généralisée par la SNCF pour éviter la confusion avec les phares jaunes des bagnoles et aussi pour éviter une confusion avec les divers feux orange. Pour les rares fanaux à aceto, la teinte était dâun bleu plus foncé. Le pétrole a été supprimé avant que la totalité du parc de fanaux ait eu le temps dâêtre ainsi équipé. Par contre, jamais de blanc lunaire sur les lanternes d'avant 1938, au temps des anciennes compagnies.
D - J'aurais aussi aimé une photo du faisceau d'un fanal à pétrole en simulation. Je l'ai déjà testé dans mon jardin avec mes fanaux, mais j'aurais été intéressé d'avoir une photo en pause longue sur une voie de campagne, avec deux ou trois fanaux mis en hauteur pour simuler l'éclairage de la voie.
RE - Lâidée est séduisante, mais la logistique à mettre en Åuvre aurait été disproportionnée et coà»teuse (mise en scène en pleine ligne pour la pause avec tout l'équipement, ou bien il aurait fallu profiter dâun train spécial mais ces derniers circulent rarement la nuit).
E - J'ai entendu parler dans des bouquins de fanaux arrière orange, qui servaient à signaler certains convois. Qu'en est-il ?
RE - Sur certaines lignes secondaires utilisant des systèmes de sécurité basiques (cantonnement téléphonique par exemple), il y avait des codes couleurs utilisant des écrans teintés vert et orange en plus du rouge. On les utilisait pour marquer le dernier train de la journée impliquant la fermeture de la ligne jusqu'au lendemain ou pour désigner un convoi supplémentaire par exemple. Cette fonction était assurée par des drapeaux des mêmes couleurs en période diurne.
F - Certains fanaux ont un anneau émaillé blanc tout autour du verre (qu'il soit rouge ou blanc), d'autres non. Quel en est la raison ?
RE - Les écrans de lanternes SNCF ont toujours eu le cerclage blanc, les écrans sans cerclage blanc sont probablement issus dâavant la SNCF.
G - Je possède un fanal électrique blanc avec support pour le disque rouge amovible, verre dépoli et alimentation par câble (voir photo ci-dessous). Le support est le même que les fanaux à pétrole : j'aurais été curieux de voir figurer de telles lampes car elles m'intriguent et représentent pour moi la transition entre le pétrole et l'électricité toute intégrée à la locomotive (je crois que mon fanal est pour autorails).
RE - àa serait apparemment une « gamelle de fourgon » SNCF électrique dâorigine, atypique car en version amovible au lieu dâêtre incorporé à la face arrière du véhicule dans la version la plus courante. Peu de chance que ce soit un équipement dâautorails, lesquels avaient toujours des fanaux incorporés.
H - On trouve aussi beaucoup en France de petits fanaux à pétrole anglais (époque Seconde Guerre Mondiale) avec un faisceau focalisé que l'on permute en trois couleurs : blanc, rouge et bleu (lumière bleu-vert avec la flamme jaune du pétrole). Apparemment ils servaient aussi bien comme lanternes que comme éclairage à l'avant les locomotives. Peux-tu confirmer ?
RE - Ce type de lanterne sâinscrit dans la famille des « pots tournants ». Câest un héritage très ancien (19e siècle) des anglais qui ont été les précurseurs du chemin de fer. Les modèles anglais sont reconnaissables à leurs verres cintrés montés sur la partie tournante à lâintérieur qui est ronde, tandis que les copies françaises possèdent un dispositif tournant triangulaire à verres droits.
I - On trouve aussi beaucoup de ces gros fanaux allemands avec une face rouge et une autre blanche, et réflecteur blanc émaillé. Quel est le contexte exact d'utilisation de ces lampes? Lanternes polyvalentes de locomotive et de queue? ou lanternes latérales de fin de convoi ?
RE - Il sâagit de lanternes de côté de train allemandes arrivées en France suite à un oubli de retrait à la gare frontière, cas assez fréquent (ach ! grosse désinvolture !).
Ouf ! ben mon vieux, tu parles dâune tartine de texte !