Lun. 10 Nov. 2003, 14:29
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"Hommes et robots...", à la Maison de la culture du Japon, à Paris
« Il traverse tout l'Univers / Aussi vite que la lumière / Qui est-il ? D'o๠vient-il ? / Formidable robot / Des temps nouveaux... » Si vous avez reconnu les paroles du générique de Goldorak, hop ! direction la Maison de la culture du Japon, à Paris. Jusqu'au 31 janvier 2004, on y célèbre le robot dans toute sa splendeur : expo, démo, colloques composent « Hommes et robots, de l'utopie à la réalité", un « cycle » dédié au meilleur ami de l'homme... après le cheval. Si, si ! C'est Shuji Takashina, président du comité de programmation, qui l'affirme : « Les Japonais ont non seulement accueilli les robots sans la moindre réticence, mais ils les traitent même en amis. Cette attitude n'est probablement pas sans rapport avec la mentalité des habitants de l'archipel, qui de tout temps ont considéré les animaux, les plantes, mais aussi les objets usuels inanimés comme des "êtres dotés de sentiments", à la manière des humains. »
Ah ! Amis occidentaux ! Vous l'aimez, ce Japon exotique, animiste et tellement gracieux... Vous l'adorez, ce Japon fantasmatique, technologique et si froid... Alors, on va vous en donner, à la Maison de la culture du Japon. Venez, entrez dans « Fantaisies cybernétiques », l'exposition qui inaugure « Hommes et robots... ». Blancheur clinique des murs et peluches kawai (« mignonnes ») en début de parcours : l'imaginaire du visiteur ne doit pas être heurté. Mais si les machines-fossiles de Maywa Denki (1) ne manquent pas d'humour, si les jeux interactifs de Toshio Iwai enchantent petits et grands, réduire l'histoire des robots à quelques panneaux frise la bourde.
Après Hiroshima et Nagasaki, le Japon vaincu de l'après-guerre fétichise la technique occidentale. Ainsi naît, en 1952, Astro Boy, robot doté d'un coeur atomique. Il symbolise bien sà»r le seishin, l'« esprit », la force de volonté typiquement japonaise, mais un seishin cette fois invincible car il revêt la technologie occidentale, si puissante. Toute cette mythologie n'est pas illustrée dans l'exposition. Et o๠sont les descendants d'Astro Boy ? Peut-être dans les films (que nous n'avons pu voir) projetés au rez-de-chaussée de la MJC, pardon : de la MCJ, à partir de novembre... O๠sont les plans ultra-élaborés de ces géants d'acier sophistiqués ? On peut en trouver lors des très attendues démonstrations de robots, o๠des spécimens créés par des firmes nipponnes friment et se donnent en spectacle sur un petit podium.
En octobre, les exhibitions débutent « petit bras » avec PaPeRo, robot domestique multicolore en forme de gros aspirateur (il mémorise les visages de 10 personnes et reconnaît 650 mots), qui sert notamment de boîte vocale - un peu encombrant, tout de même. Et avec Pino, bipède inspiré de Pinocchio, composé de 1 173 pièces, doté de 26 articulations, mais plus pantin arthritique que danseur argentin...
Réservez plutôt votre attention, en novembre, pour Asimo, créature de chez Honda (oui, le fabricant de motos) qui fait vraiment vroom ; et pour Qrio, 58 centimètres pour 7 kilos, le robot dernière génération de Sony qui dispose, dit-on, d'une expressivité et d'une expression convaincantes, voire troublantes. Il est présenté fin janvier, comme clou du spectacle. Selon un industriel japonais, ces petits objets seront « nos plus fidèles compagnons à l'apogée d'Internet » (sic). Prophétie ou fantasme ?
Jean-Philippe Pisanias
En savoir plus ?
jusqu'au 31 janvier 2004 (fermé du 22 décembre au 5 janvier inclus) à la Maison de la culture du Japon, 101 bis, quai Branly, 75740 Paris Cedex 15. Du mardi au samedi de 12h à 19h (nocturne le jeudi jusqu'à 20h).
Tél. : 01-44-37-95-01.
Le Programme complet sur <!-- m --><a class="postlink" href="http://www.mcjp.asso.fr">http://www.mcjp.asso.fr</a><!-- m -->