Ven. 07 Fév. 2003, 16:09
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BANGKOK (AFP), le 01-02-2003
Le chef de l'opposition cambodgienne, Sam Rainsy, a été interpellé samedi à son arrivée à l'aéroport de Bangkok o๠il voulait s'exprimer sur les violences anti-thailandaises de cette semaine.
"Le porte-parole des affaires étrangères Sihasak Phuangketkeow a déclaré que la Thailande ne permettrait pas à Sam Rainsy d'utiliser son sol pour monter une campagne contre le gouvernement cambodgien", a rapporté la télévision thailandaise Nation. L'oppposant devait être expulsé dans les deux heures. La Thailande a interdit à tous les Cambodgiens l'entrée de son territoire à la suite de la mise à sac de son ambassade mercredi à Phnom Penh. Sam Rainsy, qui venait de Singapour, avait annoncé qu'il voyagerait avec son passeport français.
Selon la chaîne thailandaise, le dirigeant de l'opposition devait donner une conférence de presse à Bangkok sur les violentes manifestations de Phnom Penh. Des manifestants ont mis à sac et incendié mercredi l'ambassade de Thaà¯lande à Phnom Penh et une dizaine de compagnies thaà¯landaises. Les violences ont fait un mort et provoqué une grave crise diplomatique entre Bangkok et Phnom Penh.
Elles ont été déclenchées par des propos prêtés à une actrice thaà¯landaise --qui les a pourtant démentis-- selon laquelle les temples d'Angkor, joyau de la culture khmère, appartenaient à la Thaà¯lande. Le Premier ministre cambodgien Hun Sen lui-même avait repris ces déclarations sans vérification de leur authenticité et fustigé la jeune femme avant de dénoncer les "extrémistes" responsables des saccages.
Les relations entre les deux capitales, qui étaient apaisées depuis quelques années en dépit de contestations épisodiques sur des temples à la frontière, ont atteint un niveau jamais vu en trente ans. L'ambassadeur du Cambodge en Thailande a été expulsé, l'ambassadeur de Thailande au Cambodge rappelé, la frontière a été fermée, les liaisons aériennes ont été suspendues. Quelque 700 Thailandais ont été rapatriés tandis que des immigrés cambodgiens illégaux étaient été expulsés.
Le premier ministre thailandais Thaksin Shinawatra a accusé samedi une rivalité entre partis politiques cambodgiens d'être à l'origine des violences nationalistes mais sans préciser qui il visait. "L'incident a été provoqué par la concurrence entre partis politiques du Cambodge, qui ont profité d'une histoire absurde pour exciter le sentiment nationaliste en vue de gains politiques", a-t-il dit.
Il n'a pas commenté des informations du Bangkok Post qui affirme que, selon les services thailandais de renseignement, la campagne anti-thailandaise avait été préméditée par Hun Sen en vue des élections législatives prévues en juillet. Le journal citait aussi des témoins rapportant que Sam Rainsy avait été vu sur les lieux des violences devant l'ambassade de Thailande. "Je veux laver ma réputation en me rendant en Thailande pour dire la vérité aux autorités thailandaises et à l'opinion publique", a dit Sam Rainsy dans un communiqué publié avant sa venue à Bangkok.
© AFP.
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