Sam. 21 Mai 2005, 09:30
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Mais quelle est donc cette "population" qui erre sur les voies désaffectées de la petite ceinture ? Les ignorants imaginent toutes sortes d'histoires sordides, peuplées de vagabonds et autres camés. Certes, il n'est pas rare d'en apercevoir, mais la plupart des personnages croisés sur les rails ne sont là que pour alimenter les récits futurs de ces balades parisiennes insolites. Pouvant marcher longtemps sans croiser âme qui vive, la rencontre d'un riverain de la petite ceinture est toujours une petite appréhension mêlée d'une grande curiosité : Qui est-ce ? Pourquoi est-il ici ? Que cherche t-il ?
Il peut s'agir d'un promeneur dominical, accompagné de toute sa famille et de ses amis, leur présentant une face cachée de Paris, et ayant son appareil photo en bandoulière, à la recherche de clichés décalés.
Il peut s'agir d'amies, qui se sont écartées de la vie grouillante de la ville pour se raconter leurs secrets, leurs espérances et leurs coups de gueule de la semaine.
Il peut s'agir de lycéens, venus s'amuser loin des parents, à dégommer avec des pierres, des bouteilles, cannettes et bombes de peintures vides, alignées sur le quai d'une gare abandonnée.
Bien souvent, le voyageur de la petite ceinture pourra surplomber une rue pleine d'activité sans se faire remarquer des passants, souvent plongés dans leurs pensées et leur métro/boulot/dodo. D'autres fois, au contraire, ce sont les passants qui sont intrigués d'apercevoir des promeneurs sur des voies qu'ils pensaient désertes. Un petit garçon, accoudé à son balcon donnant sur les voies, m'a d'ailleurs demandé un jour : "Mais qu'est ce que tu fais dans ce jardin monsieur ?"