Jeu. 17 Mars 2005, 23:06
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Lions, car lors d'un précédent essai, j'avais un peu raté mon coup.
Dehors il tombe une petite bruine froide, du genre à inciter à rester
bien au chaud engoncé dans un bon fauteuil moelleux avec un whisky non
moins moelleux. Mais non, il faut que j'y aille, sortir, échapper à
"dimanche-martin", enfourcher le VTT et c'est parti... Sur la bécane j'ai
un look à faire peur aux passants: jean pourri, gangue de boue, sac
spéléo plein à craquer... mais une fois dans le mini-puits d'accès, il
n'y a plus personne à impressionner, plus d'yeux rivés sur l'espèce
d'extraterrestre que j'incarne dans cette banlieue huppée.
Non il n'y a plus personne, et c'est là qu'on commence à gamberger,
lorsque la loupiote à diode peine à projeter son halo plus loin que
quelques mètres, quand le ciel des galeries est à peine éclairé, qu'on
ne voit pas de fond, pas d'horizon, mais du noir impénétrable.
N'empêche, j'installe mon matos, les bougies, les acétos,
l'appareil-photo, tout baigne, je maitrise. C'est au moment o๠le calme
revient, que l'obscurité m'oppresse, que le silence noue mes boyaux, que
le moindre bruit me recouvre de frissons partant de la nuque jusqu'aux
bouts des doigts. "Pff ! Allons t'es tout seul, fais tes photos et reste
zen, y'peut rien t'arriver. Et cesse de trembler, ça va faire du flou".
Un léger bruit, un léger souffle, semble provenir du fond de la galerie,
mais je l'ignore, je déclenche, je flashe et recommence... Ce n'est
qu'une fois rentré à la maison que je découvre cette tentative de vol de
mon rubis lumineux. Quelques pixels pour capturer l'ombre de l'être qui
hante ces galeries obscures.
L'appareil c'est le Canon EOS 300d, avec le 18-55. Je me suis servi d'un
flash Metz 40MZ.
© Hugo CLàMENT