Jeu. 28 Nov. 2002, 13:29
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Citation :Sécurité
A Ruyaulcourt, près dâArras, les Voies navigables ont fait réaliser un exercice dâévacuation des fumées
En péniche, 4 400 mètres sous terre
UNE pluie fine tombe sur le canal du Nord. Seules les lumières des deux embarcations des Voies navigables de France (VNF) viennent casser lâobscurité. Lâentrée du souterrain est là , à quelques mètres. Les bateaux se mettent en route et se suivent sur cette longue ligne droite au plafond de briques voà»té.
A Ruyaulcourt, commune rurale entre Arras et Cambrai, le tunnel fait partie du patrimoine. Commencé au début du siècle dernier, il a été achevé de construire dans les années 50-60. Aujourdâhui, de 18 000 à 19 000 péniches lâempruntent chaque année pour relier le Nord au bassin parisien, 360 jours sur 365.
A parcourir, 4 400 mètres découpés en trois portions qui passent sous le village, sous lâautoroute. Deux entrées-sorties, et une partie centrale, là o๠les péniches se croisent, le seul endroit o๠elles peuvent le faire. Alors, avec un pareil équipement, que se passerait-il en cas dâincident ?
La catastrophe du tunnel du Mont-Blanc a fait prendre conscience de la dangerosité de tels ouvrages. VNF a alors lancé des études internes, concernant la signalisation et la sécurité proprement dite, et fait réaliser une étude de danger. Celle-ci a laissé apparaître des lacunes qui ont depuis été (ou le seront bientôt) résolues : continuité du fonctionnement des feux rouges en cas de coupure électrique, mais aussi des liaisons radio ; installation dâune main courante pour guider les personnes le long du petit chemin de halage, mise en place de flèches réfléchissantes pour indiquer la sortie...
Comprendre pour mieux agir
Mais il fallait encore faire des essais sur lâévacuation des fumées. Une mission qui est confiée aux personnels VNF depuis leur poste de commande chaque jour quand ils doivent renouveler lâair du tunnel et faire sortir la pollution soit en aspirant soit en soufflant. Ainsi, lundi soir, des fumigènes ont été tirés à trois points du souterrain (notre photo)pour analyser les déplacements des fumées avec ou sans ventilation. Un sujet dâune complexité folle. De ces essais découleront des fiches-action qui serviront en cas dâincident. Car dans le cas dâun incendie, faire fonctionner la ventilation de telle ou telle manière peut avoir des conséquences pires que celles espérées. Une mission dâautant plus importante que lâaccès des pompiers est grandement limité sur le site. On ne circule que sur une voie, si tant est quâune péniche ne soit pas devant, le petit chemin de béton qui longe les deux côtés est étroit et ne permet pas le passage de véhicules. Câest bien du bon usage des ventilateurs que dépend la survie des personnes éventuellement bloquées. Un scénario catastrophe quâon espère ne jamais vivre mais quâil faut savoir gérer au cas oà¹. Notons quâen quarante ans, un seul accident sâest produit dans ce tunnel. Deux péniches sâétaient heurtées de face après une erreur de navigation. Il nây avait pas eu de blessés.
Emmanuel CRàPELLE
Ph. Sami BELLOUMI
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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