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Honduras: Ricardo Maduro : élu président
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Honduras: Ricardo Maduro (Parti national, droite) élu président

TEGUCIGALPA, 26 novembre 2001 (latinreporters.com) - Trois semaines après le triomphe de la droite sur les sandinistes au Nicaragua voisin, c'est également la droite, avec l'homme d'affaires conservateur Ricardo Maduro et son Parti national, qui a remporté dimanche au Honduras les élections présidentielle, législatives et municipales. Vif défenseur d'une économie de marché ouverte aux investisseurs étrangers et partisan de la "tolérance zéro" à  l'égard d'une criminalité galopante, Ricardo Maduro succèdera le 27 janvier prochain au président libéral Carlos Flores.

Lundi matin, après le dépouillement de plus de 40% des bulletins de vote, Ricardo Maduro semblait assuré d'être élu à  la présidence, recueillant 53% des suffrages, contre 44% à  son principal adversaire, l'ancien ministre libéral de l'Education Rafael Pineda. Celui-ci a reconnu sa défaite. Trois autres candidats représentant la gauche et la démocratie chrétienne ne totalisaient, ensemble, que 3% des voix.

La victoire du Parti national de Ricardo Maduro lui permet aussi de contrôler au moins la majorité simple des 128 députés du Congrès national (une alliance sera peut-être nécessaire avec un petit parti ), ainsi que les mairies de la capà¬tale, Tegucigalpa, et de la seconde ville du pays, San Pedro Sula.

Né au Panama de mère guatémaltèque et de père panaméen, formé dans un collège et une université des Etats-Unis, Ricardo Maduro avait vu sa qualité de Hondurien contestée par le Parti libéral au début de cette année. Ce n'est que peu avant le lancement de la campagne électorale que lui fut reconnu un droit du sang à  la nationalité hérité de sa grand-mère hondurienne.

Agé de 55 ans, ex-président de la Banque centrale du Honduras et député au début des années 1990 (personne alors n'avait contesté sa nationalité), à  la tête de nombreuses entreprises familiales, notamment dans les secteurs de l'hôtellerie, des supermarchés et de la distribution de véhicules, Ricardo Maduro avait axé sa campagne électorale sur la sécurité et, dans une moindre mesure, sur l'éducation et la santé.

Son slogan "Tolérance zéro à  l'égard des délinquants" a fait mouche dans un pays si terrorisé par près de cinq cents bandes de délinquants que des "escadrons de la mort" non identifiés assassinent dans la rue des adolescents "suspects". De 1998 à  octobre dernier, l'organisation humanitaire nord-américaine "Casa Alianza" a comptabilisé au Honduras 967 exécutions sommaires "d'enfants des rues".

A la veille du scrutin, l'exécution par balles d'un candidat député du Parti national près de la frontière salvadorienne permit à  Ricardo Maduro d'affirmer que cet assassinat démontrait la nécessité de combattre fermement la violence. Quatre suspects militants du Parti libéral ont été arrêtés après le meurtre.

Ricardo Maduro avait été frappé dans sa propre chair par la violence criminelle. En 1997, son fils aîné fut assassiné lors d'une tentative d'enlèvement crapuleux. Une vague d'indignation populaire, ponctuée de manifestations, parcourut alors le pays.

A peine acquise la certitude de sa victoire, Ricardo Maduro assura ses "frères et voisins centraméricains" de son "esprit pacifiste" et de son "désir véritable d'intégration" régionale. Des différends frontaliers existent encore avec le Nicaragua et avec le Salvador, contre lequel le Honduras fut en guerre en 1969.

Devant une multitude de partisans qui célébraient son triomphe, le futur président a confirmé que le combat contre la délinquance sera l'une de ses priorités. Il a aussi promis "un changement profond", notamment dans la composition et les pratiques gouvernementales, pour relancer l'économie et combattre la corruption et la pauvreté. Cette dernière touche, selon diverses estimations, entre 66 et 80% des 6,6 millions de Honduriens, classant le Honduras parmi les cinq pays les plus pauvres d'Amérique latine.

Au nombre des défis à  relever par Ricardo Maduro figurent un déficit de 700.000 logements, le nombre insuffisant d'écoles, d'hôpitaux et de routes, ainsi que les déficiences des réseaux électrique, téléphonique et d'eau potable. Le Honduras compte en outre près des deux tiers des 200.000 malades du sida recensés en Amérique centrale.

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