Lun. 02 Juin 2003, 20:47
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Citation :Les Etats-Unis autorisent une concentration accrue dans les médias<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--322492-,00.html">http://www.lemonde.fr/article/0,5987,32 ... 2-,00.html</a><!-- m -->
LEMONDE.FR | 02.06.03 | 20h07   ?  MIS A JOUR LE 02.06.03 | 20h31
Démocrates, écologistes, défenseurs des minorités et du débat d'idées s'opposent à cette dérégulation, qui, selon eux, est une atteinte au pluralisme.
Les grands groupes de médias américains, les plus puissants du monde, ont obtenu lundi 2 juin de leurs autorités fédérales une série de mesures ouvrant la voie à davantage de concentration, malgré les critiques s'inquiétant notamment de possibles atteintes au pluralisme et à la démocratie. La commission américaine des communications (FCC), l'autorité de régulation des médias, réunie à Washington, a adopté par trois voix contre deux ces mesures très controversées présentées par son président, Michael Powell.
"Je suis confiant sur le fait que nous sommes sur la bonne voie (...). Garder les règles telles qu'elles étaient, comme certains le suggéraient, n'est pas une option viable", a déclaré M. Powell. "Nous avons écrit des règles adaptées à l'époque actuelle", a-t-il ajouté. Certaines des règles jusqu'alors en vigueur remontaient aux années 1940, selon le président de la FCC.
L'adoption du projet permet qu'un seul groupe de médias puisse contrôler jusqu'à 45 % de l'audience télévisée nationale - contre 35 % actuellement -, et fait tomber des barrières qui empêchaient jusqu'ici des chaînes de télévision et des journaux couvrant les mêmes marchés de tomber sous la coupe d'un seul consortium. Les deux commissaires républicains de la FCC ont voté dans le même sens que leur président, lui-même républicain, alors que les deux démocrates, qui avaient fortement contribué à alerter l'opinion sur les risques induits, ont voté contre le projet.
MESURES ANTIDàMOCRATIQUES
Une dizaine de militantes féministes ont perturbé l'allocution de M. Powell en criant des slogans hostiles à un projet "antidémocratique". Le concert de protestations, amplifié la semaine dernière dans la dernière ligne droite, ne s'est pas tu avec l'annonce de l'adoption du projet. "La décision prise aujourd'hui par la FCC d'affaiblir les garde-fous existants sur la propriété des médias constitue une atteinte dévastatrice au pluralisme et à la concurrence, à la fois sur le marché des médias et sur le marché des idées", a commenté Jeff Chester, porte-parole du Centre pour la démocratie numérique (Center for Digital Democracy). "Un plus petit nombre de propriétaires de médias signifie que moins de voix seront entendues et qu'il y aura moins d'occasions pour le discours et le débat", a-t-il ajouté.
De son côté, l'association des producteurs de films et de vidéos indépendants a estimé que plus les chaînes de télévision - les acheteurs de leurs programmes -Â seraient sous la coupe d'un petit nombre de conglomérats (News Corp., Viacom, AOL Time Warner, Disney...), plus il leur serait difficile d'exister.
Démocrates, écologistes, défenseurs des minorités et du débat d'idées, les nombreux opposants ont aussi compté des soutiens inattendus. Outre le fondateur de CNN, Ted Turner, gros actionnaire d'AOL Time Warner, les patrons de USA Interactive, Barry Diller, et de Liberty Media, John Malone, se sont largement exprimés sur les dangers du projet. "Nous avons besoin de plus de régulation, pas de moins", a notamment dit Barry Diller. Il a souligné que dans la télévision cinq groupes réalisent déjà 70 % de l'audience de "prime time", tandis que, dans la radio, le géant Clear Channel Communications attire 25 % des auditeurs américains.
Pour sa part, Michael Powell a justifié la dérégulation au nom de la viabilité économique des grands groupes, confrontés à un risque d'éparpillement des recettes publicitaires avec l'émergence des chaînes câblées. "De nombreux médias souhaitent accroître leurs capacités par la concentration, de manière à mobiliser un plus grand nombre de téléspectateurs pour rester économiquement viables sur le marché de la publicité", a-t-il expliqué dimanche dans un entretien à la chaîne de télévision ABC, qui appartient à Disney.
Avec AFP
lafouine
http://www.cyberkata.org/
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