Lun. 26 Sep 2005, 21:34
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Cahier central de l'Edtion Seine Saint-Denis.
Citation :Vaujours
Le préfet prêt a autoriser l'exploitation industrielle du Fort
Lâancien Fort de Vaujours se prépare à une nouvelle vie. L'arrêté inter préfectoral â le fort est à cheval sur la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne â autorisant la vente de l'ancien site du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) et instaurant des servitudes d'utilité publique est à la signature. Il devrait suivre les recommandations du rapport du commissaire enquêteur suite à l'enquête publique de l'année dernière, qui a donné un avis favorable à la rétrocession de ce site militaire à des activités civiles pour un usage exclusivement industriel. On pourra donc y installer des entreprises.
Polémique sur la pollution
Mais pas question d'y faire autre chose et notamment d'y construire des appartements ou des immeubles d'habitation. Le rapport précise, en effet, que seront proscrits « un usage résidentiel, des activités agricoles, des activités entraînant la présence régulière d'enfants ». De même que « les établissements recevant du public et les lieux de rassemblement du public, comme un parc public, un camping ou une aire de spectacles ». Des servitudes qui font bondir le conseiller général (UMP) Ludovic Toro : « Pourquoi aurait-on le droit d'y travailler huit heures et pas celui d'y dormir huit heures », s'interroge-t-il (Lire ci-dessous).
Les préfectures de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne se sont entourées de beaucoup de garanties. Personne, cependant, ne peut affirmer que le site n'est plus pollué. De l'uranium naturel a en effet été stocké et utilisé à Vaujours entre 1955 et 1960. Certes, la mission confiée à un collège d'experts a conclu à l'absence de pollution radioactive tant dans le sous-sol et les eaux de ruissellement qu'au niveau des nappes phréatiques. Une contre-expertise, menée par la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité) à la demande d'associations, est parvenue aux mêmes conclusions.
Dans un courrier adressé en juillet dernier au maire (DVD) de Coubron, Raymond Coenne, farouchement opposé au projet, le préfet admet que « bien que cela soit peu probable, des points singuliers pourraient subsister en profondeur et avoir échappé aux recherches effectuées, de même que pour les munitions ou produits issus des essais pyrotechniques ». Le fort de Vaujours a en effet servi de dépôt de munitions et de produits explosifs pour l'armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le service des poudres y a ensuite installé des laboratoires de recherche sur la chimie et la physique des explosifs. Selon la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), le risque pyrotechnique est le plus sérieux. C'est la raison pour laquelle tous les travaux de terrassement qui seront entrepris seront soumis à de très fortes contraintes.
Les carriers de Placoplâtre, qui exploitent déjà le gypse en limite du fort de Vaujours et dans le bois de Bemouille à Coubron, ne cachent pas leur intérêt pour le site, mais se montrent cependant prudents. « Il faudra prendre des mesures pour s'assurer qu'il n'y a pas de pollution dans le sol. On ne peut pas faire des produits à base de plâtre avec un gypse radioactif », souligne Philippe Cortial, responsable technique et environnement de Placoplâtre. L'exploitation devrait se faire à ciel ouvert, ce qui permettrait de récupérer la totalité du gypse, contre le tiers seulement en exploitation souterraine. Pour les maires du secteur, ce procédé aurait aussi l'avantage de permettre une dépollution de surface efficace et la garantie d'une remise en état des lieux après exploitation. ALAIN MARTIN
« Sâil nây a rien, Pourquoi ne pas construire de logements »
Ludovic Toro, Conseiller général (UMP)
JE NE DIS PAS que le sol est pollué, mais il manque des preuves pour affirmer qu'il ne l'est pas », estime le docteur Ludovic Toro. Le conseiller général (UMP) s'inquiète des conclusions du commissaire enquêteur. « S'il n'y a rien, pourquoi ne pas construire de logements ? », s'interroge-t-il. L'élu avait demandé une étude épidémiologique auprès des riverains du site. La préfecture a refusé sa proposition. Se basant sur les études menées par le groupe santé de la commission de suivi qui a procédé à des investigations sur la mortalité des personnels du site, elle estime que « le risque sur les populations riveraines n'est pas avéré ». Une conclusion qui ne le satisfait pas. « Les gens qui ont travaillé sur le site ont été tous suivis. Mais la population environnante n'a pas été contrôlée. L'enquête a été incomplète », insiste-t-il, avant de conclure : « Je dis qu'il y a des blancs dans ce dossier et des questions auxquelles on ne répond pas. » A.M.
Commentaire sous la photo :
VAUJOURS, MARDI. L'ancien site du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) a également servi de dépôt de munitions pour l'armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale, avant d'abriter des laboratoires de recherche sur les explosifs. (LP/A.M.)
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