Jeu. 28 Nov. 2002, 10:24
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Citation :PARIS, RUE DE LA TOMBE-ISSOIRE (XIV e ),HIER. Laissée à l'abandon depuis de nombreuses années, cette ferme, la dernière à subsister dans la capitale, se trouve à deux pas de la place Denfert-Rochereau, sur un site convoité par les promoteurs. (LP/ALAIN AUBOIROUX.)
LES HABITANTS du 26-30, rue de la Tombe-Issoire, dans le XIVe arrondissement, sont impatients de jouer les hôtes, de recevoir enfin chez eux, dans la dernière ferme de Paris. Car ce dimanche, un petit repas de quartier réunit les riverains, à l'invitation du Collectif de Port-Mahon et de la ferme de Montsouris, association nouvellement créée pour assurer la sauvegarde de cet ensemble un peu irréel, situé à deux pas de la place Denfert-Rochereau. Le but est d'inviter à pousser la porte pour que, si besoin était, tout le monde prenne conscience des richesses patrimoniales insoupçonnées que recèle ce terrain menacé par les promoteurs.
Des trésors à l'abandon La dernière véritable ferme de la capitale y côtoie une maison troubadour (nom donné au style d'inspiration médiévale, popularisé sous la Restauration) datant du XIX e siècle. Une crypte parfaitement préservée y sommeille. Un aqueduc gallo-romain du III e siècle repose dans le sous-sol. Les carrières de calcaire du XV e siècle, dites de Port-Mahon, se trouvent également juste au-dessous des bâtiments squattés. Sans compter l'empreinte laissée par l'abbé Alfred Keller, qui en avait fait une « cité sociale ». Malgré tout, l'ensemble demeure toujours en sursis. Un permis de démolir, et de construire deux nouveaux bâtiments d'habitation nécessitant la pose de piliers de béton dans les carrières menace toujours. L'épée de Damoclès plane maintenant depuis quatorze années. Le dernier projet de la SCI du Lion de Belfort, bien qu'ayant reçu un avis défavorable de la mairie, a été autorisé par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). « Plus de trente piliers doivent être implantés dans les carrières », déplore René Dutrey, premier adjoint vert au maire du XIV e arrondissement, qui souhaiterait voir la mairie racheter les terrains. Mais l'opération tarde à se faire. Alors les associations de défense du site et de sauvegarde du patrimoine, ainsi que les occupants se sont mobilisés pour prendre les devants. Tous ont mis les bouchées doubles et les petits plats dans les grands pour faire place nette. Notamment Patrick Bennaroudj, qui habite le corps de ferme. Cet artiste musicien sans succès est devenu administrateur du collectif. Largement aidé, il a entrepris de débarrasser la ferme de ses débris de meubles et détritus en tout genre. Le toit transpercé, qui laissait pourrir l'étage supérieur, a retrouvé quelques tuiles. La ferme reprend forme et sa visite devient concevable. Comme un premier pas vers sa sauvegarde. Et l'exposition de photos présentant l'aqueduc gallo-romain et les carrières de Port-Mahon est un avant-goà»t de ce que pourrait devenir la ferme. Le collectif aimerait la voir transformée en un lieu préservé et accessible. Un lieu de culture sans béton.
Guillaume Perrier
Fabienne
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alias Florence pour les intime ;.)
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alias Florence pour les intime ;.)