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Ca peut intéresser les toiturophiles qu'ils aiment ou pas les pigeons

Dans le Gratuit 20Minutes (http://www.20minutes.fr) du Mardi 26 Novembre 2002, rubrique Grand Paris.



Un piège pour protéger les pigeons
Mardi 26 Novembre 2002

Environnement Paris va expérimenter le pigeonnier pour limiter la prolifération des volatiles.

Personne n'est en mesure de dire combien ils sont, mais tout le monde s'accorde à  dire qu'il y en a trop sur les toits et dans les rues de la région parisienne. Les villes et les établissements publics tentent donc de limiter le nombre de pigeons, selon différentes méthodes, souvent coà»teuses. Parfois douteuses.
Nadia Fontenaille, présidente de la Société protectrice des oiseaux des villes (Spov), dénonce les «rafles» qui sont organisées en certains lieux, notamment dans des gares. «On appâte les oiseaux, et on les ramasse par centaines dans des filets, avant de les asphyxier. On ne peut pas continuer à  agir comme ça avec les pigeons, sinon ça va finir comme pour les baleines», assène cette amoureuse de l'espèce.
Comme cela existe déjà  à  Montrouge, à  Châtillon, à  Meudon-la-Forêt ou encore à  Clamart, la ville de Paris s'apprête à  mettre en place un pigeonnier, à  titre expérimental. Il devrait être installé prochainement dans le square Vercingétorix (14e).
Une manière de concentrer les volatiles et de régulariser les naissances, pour enrayer leur prolifération. «Pendant un mois, on les garde dans le pigeonnier, on les laisse nidifier, puis on substitue les vrais oeufs par des factices», explique la fondatrice de la Spov. En abritant 250 oiseaux, un pigeonnier empêcherait la naissance de 1200 pigeons par an. Mieux nourris, soignés, ils seraient ainsi plus propres, écartant le spectre des maladies dont ils seraient porteurs.
Si cette expérience est concluante, des pigeonniers pourraient éclore dans d'autres arrondissements.

les chiffres
3 ans L'espérance de vie d'un pigeon parisien est plutôt courte: entre trois et quatre ans, selon Nadia Fontenaille, présidente de la société protectrice des oiseaux des villes. Mais l'un de ses pigeons, bien soigné, vit depuis vingt-huit ans...
1200 naissances en moins par an, grâce à  un pigeonnier accueillant 250 oiseaux.
450 euros Malgré leurs bonnes intentions, les gens qui nourrissent les pigeons s'exposent à  des amendes allant jusqu'à  450 euros. Déjà  141 personnes ont été verbalisées cette année.

et aussi

Volatiles anthropophiles et opportunistes
Mardi 26 Novembre 2002

Bien sà»r, il y a les colombophiles, ces passionnés des pigeons, qui les élèvent, les dorlotent, et les font voyager d'un bout à  l'autre de l'Europe. «A la campagne, le pigeon est considéré comme un animal nuisible. En ville, il fait partie du paysage, il compte beaucoup de défenseurs. C'est un animal anthropophile, il a toujours vécu dans le giron des hommes», note Pascal Orabi, de la LPO Ile-de-France (Ligue de protection des oiseaux).
Le pigeon compte aussi des ennemis. L'administration sanctionne les personnes qui les nourrissent. «Les pigeons sont opportunistes, ils saisissent toujours l'occasion d'un repas facile.» Des amendes punissent ces comportements, et des dommages et intérêts peuvent être réclamés.

pilule Outre le pigeonnier, les «rafles», l'électro-répulsion et les pics dressés sur les bâtiments, il existe aussi des pilules anticonceptionnelles pour limiter leur prolifération. «La méthode est efficace, mais assez contraignante: il faut leur en donner pendant dix jours, deux fois par an», explique Nadia Fontenaille. Une solution facilitée par le pigeonnier.