Jeu. 28 Nov. 2002, 10:20
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La dernière ferme de Paris menacée de destruction
Paris, rue de la Tombe Issoire (XIV e ), lundi. La dernière ferme de Paris attise les convoitises. Un permis de destruction de la bâtisse, squattée par deux familles, a été accordé l'an dernier. Un promoteur propose d'y développer un projet immobilier (LP.)
Le lieu est insolite. Une cour de ferme en plein Paris, en bordure des voies de la ligne B du RER. Rue de la Tombe-Issoire, non loin de la place Denfert-Rochereau, se trouve, d'après Jean-Philippe Baron, délégué à Paris de la Fondation du Patrimoine, « la dernière ferme de Paris ». Une bâtisse aujourd'hui à l'abandon qui, après avoir appartenu au clergé, a été utilisée comme local de réunion par les Scouts de France, puis a été cédée par son propriétaire, le père Gervaise. La société immobilière le Lion de Belfort s'est avancée comme promoteur d'un projet immobilier. « C'est une maison à l'abandon et il est temps de sortir de cette situation », estime le maire du XIV e arrondissement, Pierre Castagnou. Avant de poursuivre : « Depuis que je suis maire, je suis favorable à ce que la Ville exerce son droit de préemption. La ferme pourrait servir d'équipement collectif. »
Familles de squatteurs Jean-Philippe Baron préférerait la voir transformée en lieu d'expositions. «On pourrait y expliquer les méthodes de restauration. Et puis cela pourrait aussi servir de point d'entrée sur les catacombes. La maison est bâtie sur des carrières qu'on pourrait visiter », envisage-t-il. Les projets foisonnent, mais « on ne peut pas forcer la SCI à vendre, regrette Pierre Castagnou. Mon prédécesseur a émis, entre les deux tours des municipales, un avis favorable à une demande de permis de démolir. La question est de savoir si des arguments nous permettent de ne pas accorder ce permis. » Et ces arguments sont en premier lieu humains, puisque la ferme est habitée. Ou plutôt squattée. Dans le fond de la cour, le corps principal de la ferme, en piteux état, est occupé depuis une dizaine d'années par un musicien érémiste. Depuis peu, un jeune couple qu'il présente comme sa fille et son gendre l'a rejoint. De l'autre côté, de nombreuses familles ivoiriennes, dont les enfants ne sont pas scolarisés. Devenu petit à petit une décharge de quartier, l'endroit est insalubre. Mais il vaut de l'or. Les carrières de Port-Nahon et le terrain sont classés depuis peu. Mais l'autorisation d'y poser des piliers de soutien a été accordée. Une véritable crypte religieuse, avec un autel se trouve sous la maison. Et le sous-sol va être sondé, car il pourrait abriter les restes d'un aqueduc romain. Seule une découverte de cette ampleur pourrait préserver l'endroit et permettre de le réhabiliter. L'histoire de cette bâtisse appartient au patrimoine parisien. La ferme elle-même n'y appartient pas encore.
Guillaume Perrier
Fabienne
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alias Florence pour les intime ;.)
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alias Florence pour les intime ;.)