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-L'idée est de raconter une descente pour donner l'ambiance du lieu, partager une expérience
-Merci de ne pas préciser les accès ou donner d'indications trop précises sur des lieux ou infos sensibles
-Ceux à qui ça donnerait des idées prendront leur responsabilités en connaissance de cause, c'est à dire potentiellement finir au tribunal ou moins appetissant, toucher le mauvais rail, convulser quelques secondes devant des potes impuissants et finir emballé dans un joli petit sac blanc qui sent la viande trop cuite pendant que des annonces blasées parlent d'un ènième "Accident Grave de Voyageur".
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C'était l'autre jour. (Clin d'oeil à ceux qui me connaissent) On s'est donnés RDV sur une grande place à l'Ouest de Paris, le genre de coin où si t'as pas tes lunettes tu peux confondre le montant du loyer avec un numéro de téléphone. Bref, il fait nuit et les trottoirs commencent à se dépeupler, on se dirige vers l'accès sans tarder, car Yvan et Nemo vont bientôt passer.
Yvan et Nemo, c'est pas mon oncle alcoolique et son poisson rouge gagné à la Foire du Trône, mais les derniers trains de la journée. J'aime bien être à l'heure pour Yvan et Nemo.
On descend le colimaçon en compagnie des câbles estampillés "POSITIF 1500V", qui alimenteront plus bas les caténaires du RER, et au bout d'une trentaine de mètres de descente, arrivée à la salle intermédiaire, où d'imposants ventilateurs sont en mode veille et où le sol est en fait une grille surplombant les voies à une hauteur de 6-8 mètres. Plus loin, des échelles permettent de terminer la descente et d'arriver dans un sas qui donne sur le tunnel.
Déja 1:13, un lointain grondement se rapproche progressivement jusqu'à un volume menaçant, un puissant vent se lève, le ballast vibre, et l'obscurité du tunnel laisse place à un bref flash de lumière durant lequel une centaine de silhouettes indissociables défilent en quelques secondes. YVAN 57 fermait comme d'habitude la marche ce vendredi, et le calme était déja revenu dans le tunnel.
Le temps d'une clope et d'une photo, et nous voila en route, une pancarte poussiéreuse rivetée au mur annonce la prochaine gare à 2900 mètres.
Notre avancée est rapidement stoppée par des gerbes d'étincelles visibles au loin. On s'écarquille les yeux pour essayer d'en déterminer la provenance, car le tunnel continue à perte de vue, et il est difficile d'évaluer les distances. Puis des voix se font entendre, et des lampes s'agitent. Peut-être à 500 ou 600 mètres. Très probablement des ouvriers en train de découper ou souder une section de rail. 1:30, après une rapide concertation, on decide de remonter et de se diriger vers du métro.
Ca tombe bien, vendredi soir, il reste encore un ou deux métros, on arrive donc tranquillement au second spot juste à l'heure pour voir l'agent de station fermer sa grille dans un cliquetis de clés et un raffut de rideau métallique.
Echange de regards, deuxième clope le temps qu'elle tourne au coin de la rue, et le rideau métallique couine de nouveau. On salue un groupe de SDF sur le quai avant de s'engager. Plus loin, les voies de la ligne en question se dédoublent et s'écartent, pour laisser place au centre à deux voies rouillées plongeant dans le sol, formant un deuxième tunnel à l'intérieur du premier, tel une mise en abyme.
Je profite de la longue marche qui nous attend pour conter l'histoire de ces voies de service où étaient encore présents il y a une vingtaine d'années des prototypes de rames de métro à l'abandon, hélas transformés depuis en boites de petits pois.
Nous passons devant une vieille porte condamnée derrière laquelle un fort et mystérieux son de cascade d'eau se fait entendre, puis au fur et à mesure que nous avançons, les tags sur les parois se rarifient, et laissent place à une très longue fresque aux allures de bande dessinée. Arrive ensuite une courbe sérrée dans laquelle une présence innatendue nous surprend, un TMA, train de travaux de la RATP, est temporairement stationné devant nous. Seconde concertation silencieuse, aucun indice de présence humaine,on décide de continuer en longeant ce train jaune, duquel émane à intervalles réguliers un bourdonnement haute-fréquence typique des équipements électriques haute tension.
Les voies remontent légèrement, et se greffent par le côté à celles d'une ligne de métro différente de la première. Rapide coup d'oeil sur la station au loin, personne en vue. On remonte sur les quais avant de nous diriger vers la sortie et de nous mêler aux passants éméchés de ce quartier festif. On se salue rapidement avant que chacun ne se dirige vers son Noctilien favori, il faut se reposer, car on est déja samedi matin, et que ce soir, c'est encore Métro