Mer. 28 Nov. 2007, 18:36
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extrait sur la partie qui nous interesse :
> Le droit à lâimage des biens5
Citation :Le droit de propriété, défini par lâarticle 544 du Code civil, est le fondement juridique à partir duquel la jurisprudence sâest construite :
« La propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu quâon nâen fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements ».
Les biens principalement visés par les actions en justice sont en premier lieu les immeubles, les navires, les grottes6⦠Le droit à lâimage sur le paysage nâa pas encore été reconnu par la jurisprudence7.
En ce qui concerne les Åuvres architecturales, les architectes possèdent un droit de propriété littéraire et artistique quâils peuvent céder et monnayer en plus de la propriété matérielle de leur création.
Il est en pratique assez rare que lâadministration se soit fait céder par un architecte le droit dâexploitation de lâimage du bâtiment commandé. Câest pourquoi les auteurs de célèbres monuments peuvent agir en justice contre les éditeurs de cartes postales ou de livre qui ne leurs demandent pas dâautorisation. Câest notamment le cas de la Géode ou encore de la Grande Arche, o๠le droit dâauteur a prévalu sur le droit du public à lâinformation.
Lâartiste Raphaà«l Boccanfuso8, dans le cadre de sa résidence au SAN de Sénart en 2002-2003, choisit de réaliser un travail aux dépens dâune approche légale de sa condition. Les affiches quâil présente avec le Centre Photographique dâIle de France sont des photographies de monuments tels que la Géode⦠ou la BNF, alors quâen vigueur du droit à lâimage toute reproduction est proscrite, il déjoue la loi en pixellisant les bâtiments, rendant ainsi la photographie légale9. Lâimage « troublée » rend ces édifices virtuels et donne une nouvelle lecture du paysage qui les entoure.
Lâartiste déplace cette manière médiatique de protéger lâanonymat et questionne la gravité et la pertinence dâune nouvelle application du droit à lâimage.
Notons également que le droit au respect du nom des architectes (attribut du droit moral des créateurs) impose de mentionner le patronyme de lâarchitecte sur toute reproduction de son Åuvre.
Par ailleurs, la propriété matérielle est indépendante de la propriété intellectuelle. Les musées et les collectionneurs négocient un « droit dâaccès » à leurs collections. Câest au créateur ou aux ayants droits quâil faut en général sâadresser quand lâoeuvre nâest pas encore tombée dans le domaine public (70 ans après la mort de lâauteur). Mais que lâÅuvre soit protégée ou non au titre de la propriété artistique et culturelle, il existe désormais un droit au profit du propriétaire matériel.