1 membres en ligne. Connectez-vous !

Note de ce sujet :
  • Moyenne : 0 (0 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Recherche dans le sujet
article dans Le Monde : Hussigny-Godbrange
#1
0
0
Lu dans le monde :

http://www.lemonde.fr/voyages/article/20...r=RSS-3546

HUSSIGNY-GODBRANGE (MEURTHE-ET-MOSELLE) ENVOYà‰E SPà‰CIALE

On connaissait les fous de catacombes. Voici que sont apparus les férus de galeries de mines de fer. Celle d'Hussigny-Godbrange, tout au nord de Meurthe-et-Moselle, a fermé en 1978, à  l'issue d'un siècle d'exploitation. Ses entrées ont été scellées, murées et remblayées. Pourtant, des jeunes gens, informés on ne sait comment, sont arrivés d'un peu partout l'été, pour explorer, en entrant par des puits d'aération ou des canalisations d'eau, des kilomètres de galeries rendues à  l'obscurité et au silence. Avec leur sac de couchage et du matériel de camping.
Ce village du bassin de Longwy a la particularité d'être perché à  400 mètres d'altitude, au bord de l'étroite vallée de la Côte Rouge, qui fait office de frontière avec le Luxembourg. Creusées à  flanc de coteau, les galeries de la mine d'Hussigny-Godbrange, en pente très douce ou plate, sillonnent les 2 000 hectares de l'ancienne concession rendue à  l'Etat. Elles ne risquent pas d'être inondées à  cette hauteur. Une aubaine pour les aventuriers, auxquels se sont joints des collectionneurs luxembourgeois d'engins miniers : Luciano Pagliarini, qui avait fondé la société Archéologie et histoire industrielle de Rodange (Luxembourg), s'est lui aussi faufilé dans les larges galeries qui recelaient quelques trésors mécaniques à  peine rouillés. Il a contacté le maire, Laurent Righi, fils de mineurs, qui s'inquiétait des risques encourus par les visiteurs clandestins. Il fallait organiser quelque chose en sous-sol, mais quoi ?

Jusqu'alors, la mémoire n'avait été ravivée qu'en surface. Près de la mairie, une fresque murale superpose des mineurs "armés" de marteaux pneumatiques, de pics et de barres à  mine. Au bas du village, face aux anciens bureaux de la mine, un "Espace de mémoire de l'homme de fer" a été inauguré en 1993. Avec notamment une poche de fonte en train de basculer, une pince de lamineur (un haut fourneau avait un temps fonctionné au pied de la commune), un wagon de minerai, une lampe à  carbure géante et de gros godillots de travailleurs. Sur le mur, des cartes, des photos et un document : l'artiste de la murale et de cet espace, Laurent Nunziatini, y a reproduit le contrat de travail de son grand-père Giuseppe, signé en 1924 (à  29 ans) en Italie, o๠les chefs d'exploitation des mines lorraines sont venus recruter quantité de bras dès la fin du XIXe siècle pour pallier l'insuffisance de main-d'oeuvre française. En 1919, les recruteurs sont allés jusqu'en Pologne. Ils ont ensuite accueilli des Lituaniens, Ukrainiens, Yougoslaves, Tchèques puis des Nord-Africains. Hussigny-Godbrange, village multiculturel avant l'heure, l'est resté.

La curiosité des descendants de "seigneurs" (ainsi appelait-on les robustes mineurs indépendants payés à  la tonne extraite) l'a finalement emporté sur l'amertume ressentie par leurs pères ou grands-pères, quand le minerai mauritanien ou brésilien, plus riche en fer, a condamné la minette lorraine.

En 2000, le mur de la galerie supérieure de la mine a été percé. Des explorations de sécurité ont été organisées. Cinq ans plus tard, les visites ont été ouvertes au public certains week-ends. Entre-temps, une petite équipe de bénévoles s'est constituée pour sécuriser un parcours, remettre les engins en état et en ajouter d'autres.

Yvon Vicenzi, l'un des plus jeunes mineurs du village encore vivant (62 ans), a perfectionné son nouveau rôle de guide. "Ni les jeunes du village ni mes petits-enfants ne me prenaient au sérieux quand je leur disais que, sous nos pieds, une véritable fourmilière s'est activée pendant un siècle. Il fallait le leur montrer", dit-il. A sa suite, on remonte le temps cent mètres sous terre, dans cette exploitation qui fut l'une des plus modernes du bassin ferrifère.

L'essor est venu après l'inauguration, en 1878, de la ligne de chemin de fer Longwy-Villerupt via la Côte Rouge. Dès 1896, les galeries principales ont été électrifiées pour que des locomotives tirant des wagons puissent y circuler. En 1953, la mine a été réaménagée à  la manière du métro : par l'artère centrale longue de 4 km, large de 8 mètres et haute de 7, des rames "filant" à  40 km/h et transportant 110 tonnes de minerai se succédaient toutes les 10 minutes, à  un rythme de 200 trains par jour. Un ballet orchestré par un centre de contrôle optique avec, sur le modèle des lignes SNCF, une signalisation lumineuse automatique.

L'histoire sociale de la mine s'écrit le long de panneaux dans l'ancienne salle de repos des mineurs. Hussigny fut le théâtre de la première grande grève du bassin, du 30 juin au 18 aoà»t 1905. Les "gueules jaunes" ont obtenu que leur employeur paye le boisage des galeries, auparavant à  leurs frais, que le contrôleur chargé de peser le minerai et accusé de tricher ne soit plus payé par le patron mais par les ouvriers et que la poudre noire servant d'explosif soit vendue aux mineurs au prix de revient.

Combien sont morts "au fond" ? La commune n'a pas établi de bilan, moins lourd que dans les mines de charbon de Moselle, o๠les "gueules noires" étaient exposées aux coups de grisou. Mais quand la sirène retentissait au village, chaque femme tremblait que son "homme" ait péri sous l'effondrement d'un bloc.

A partir des années 1950, la course à  la productivité a introduit d'imposants engins, souvent américains : "jumbos de boulonnage" (en lieu et place du boisage des galeries), machines diesel pour remplacer les chargeuses électriques, engins de tirs à  30 trous o๠l'oxygène liquide a fait place, en guise d'explosif, à  un mélange de fuel et de nitrate d'ammonium. Si la mécanisation a soulagé le travail physique, elle a parallèlement augmenté le bruit, la pollution et surtout la poussière qui a "silicosé" tant de mineurs.

"Aujourd'hui, notre association est la seule à  faire fonctionner des engins miniers - de différentes époques - dans nos galeries, pour que les visiteurs découvrent les conditions de travail réelles des mineurs", dit Bruno Trombini, adjoint au maire d'Hussigny.

Une trentaine de kilomètres à  l'est, à  Neufchef (près d'Hayange, en Moselle), une association plus ancienne a inauguré en 1990 un impressionnant musée : dans des galeries exploitées de 1820 à  1988 sous la houlette de la famille de Wendel, dans des salles d'exposition et à  l'extérieur, il présente l'histoire de l'extraction du minerai de fer depuis le début de notre ère jusqu'au siècle dernier. Fiers de leurs exploits passés et de la grande solidarité qui régnaient entre les piliers, une vingtaine d'anciens mineurs ont guidé l'an passé plus de 20 000 visiteurs dans les entrailles de la terre.

A Hussigny, un ancien "seigneur" d'origine polonaise a, pour ses 80 ans, emmené toute sa famille "au fond". Elle n'y était jamais allée et lui n'y était pas retourné depuis trente ans.

Martine Jacot
Répondre
#2
0
0
Très très intéressant
merci thomaz!
Répondre
#3
0
0
je vais la visiter le premier week end de décembre.
j'essaierai de mettre des photos si le déroulement de la visite me laisse le temps.
Répondre
#4
0
0
yOuLzz a écrit :je vais la visiter le premier week end de décembre.
Je vois par ton blog qu'on a un peu les mêmes terrains de jeux. Pour moi ce qui a été fait à  Hussigny ne correspond pas du tout à  mes attentes. Une fois de plus, un groupe s'est accaparé d'un joli friche minier et en a condamné l'accès pour d'autres. Hussigny, il y a quelques années, c'était encore le paradis... nostalgie :2gunsfiring:

maintenant c'est, un peu, ce qu'est l'os-off aux quatorzars
Amm
Répondre
#5
0
0
A Neuves-Maison, au 'Val de Fer', les anciens mineurs remettent en état une partie du réseau de ce qui fut la plus importante mine de fer de la région de Nancy: 3000 ha de concessions, 500 km de galeries. Leur objectif, son ouverture au public. Ils y travaillent d'arrache pied. Mais honnêtement, ce n'est qu'une galerie d'accès! Sad
Le plus intéressant en terme de vestiges souterrains n'est pas accessible, dont une gare enterrée qui permettait de centraliser les wagonnets avant de les envoyer à  un 'zublin', c'est-à -dire un accumulateur de fer. Quelques bons bouquins existent sur le secteur. Smileyb
Quant aux autres sites, du moins dans le secteur nancéen, plus grand chose d'accessible à  ce jour pour planter sa tente. Du moins, à  ma connaissance, encore récente, du réseau. Ah si, j'ai relevé une entrée. Jadis bouchonnée jusqu'à  la g..., mais suffisamment déblayée pour laisser passer un spéléo. Pis, ça souffle fort. Par contre, si je me fonde sur Neuves-Maisons, c'est faillé (très). Comme dirait une connaissance: "ça tient par habitude"!!!!!
Zoula, un pied dans le 54, l'autre dans le 08.
Site Internet: http://pagesperso-orange.fr/pause-patrimoine
Répondre
#6
0
0
Bon je met ces photos un peu tard mais bon
je suis allé visiter cette mine en décembre parce que la mère de ma copine est du coin et connait bien un ancien mineur
La visite était vraiment très intéressante je la recommande à  tous si vous avez le temps de vous faire un petit week end visites de mines de la région, ca vaut vraiment le coup
par flemmardise je ne met pas les photos sur ck parce qu'il faut que je les recadre et ca me soul Silly

en revanche vous les trouverez sur mon flickr: <!-- m --><a class="postlink" href="http://www.flickr.com/photos/youlzz/">http://www.flickr.com/photos/youlzz/</a><!-- m -->

a p'luche
Répondre
#7
0
0
Tu es tout pardonné, vu que les photos sont sympas!!! y'a des visites guidés possibles?
Répondre
#8
0
0
oui oui mais c'est assez compliqué vu que l'association qui organise tout ca est encore toute neuve

si tu veux plus d'info contacte moi en mp, je tacherai de savoir les prochaines dates mais je suis sur en tout cas que la prochaine n'aura pas lieu avant mars
Répondre




Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 2 visiteur(s)