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Le réseau de la Pierre Saint Martin (Pyrénées)
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Lu sur la liste Spéléo

http://www.lefigaro.fr/economie/2008/03/...-terre.php

Citation :Un barrage au centre de la terre (Pyrénées)
De nos envoyés spéciaux à  Sainte-Engrâce, Jacques-Olivier Martin et Guillaume Mollaret
20/03/2008 | Mise à  jour : 09:23 | Commentaires 3
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La Shem a relevé un défi vieux de 50 ans : construire un barrage, à  700 mètres de profondeur, au cœur des Pyrénées.

C'est un scénario pour les amateurs de Jules Verne. Imaginez le fond d'une vallée verdoyante au cœur des montagnes des Pyrénées, à  quelques kilomètres de la frontière espagnole. La route grimpe mollement en lacets. Au détour d'un tournant, accrochée aux flancs plus hostiles, une petite auberge aux murs blancs et une petite église presque perdue. La fin du voyage ?

Pas si sà»r. En poussant plus loin, rouleaux compresseurs et bulldozer achèvent un chemin très abrupt qui se heurte 400 mètres plus haut à  la montagne. Terminus. Il n'y a cette fois plus que la nature. Enfin presque. Dans ce décor grandiose, le regard est attiré par une porte verte collée à  la roche. L'obstacle franchi, se dessine un tunnel horizontal de deux mètres de haut et d'un peu plus d'un mètre de large. C'est le début d'un voyage au centre de la Terre. Très vite, il ne reste plus que le bruit des pas, un léger froid (5 degrés toute l'année) et une galerie qui ne semble jamais s'arrêter. Bifurcation vers la droite, puis vers la gauche. Peu à  peu la Terre commence à  gronder. On poursuit, et après 660 mètres, c'est le bout du tunnel.

à€ 700 mètres sous le sommet de la montagne, s'épanouit la salle de la Verna, joyau du gouffre de la Pierre-Saint-Martin, un gruyère de 360 kilomètres de galeries et de cavités rendues célèbres par la caméra d'Haroun Tazieff dans les années 1950. Chaque année, les spéléologues viennent l'explorer par centaines. La Verna est la plus grande caverne jamais découverte en France. Une véritable cathédrale de 190 mètres de haut pour 250 mètres de large. Tellement immense que les lampes frontales ne permettent pas d'en distinguer les limites.

Le tunnel débouche sur un balcon formé d'immenses rochers presque à  mi-hauteur de la salle. La condensation est telle que de fines gouttelettes flottent comme un léger nuage. Sur la gauche, au loin, la rivière Saint-Vincent dévale la pente en cascade en s'enfouissant sous la terre. à‰trange sensation o๠se mêlent vrombissement et paix intérieure. «Cette salle est si grande que ses premiers découvreurs ont cru qu'ils se trouvaient à  l'extérieur après l'avoir atteinte… On pourrait y faire entrer six fois Notre-Dame de Paris !», s'émerveille Bernard Bertuola. Ce quinquagénaire à  la veille de la retraite n'est pas spéléologue, mais chargé de projet pour la Société hydroélectrique du Midi (Shem). Cette filiale du groupe Suez, spécialisée dans la production électrique, vient d'achever dans la plus grande discrétion la construction d'un barrage au sein même de la salle de la Verna. Un projet «fou», indissociable de l'histoire de ce lieu culte pour les spéléologues de toute la planète.

EDF renonce en 1960

L'aventure hydroélectrique débute en 1956, cinq ans après la découverte du massif par Tazieff et ses compagnons, et trois années après l'entrée de trois spéléologues lyonnais dans l'immense salle de la Verna. «Nous avons en fait repris un projet ancien mené par EDF dès 1956», explique Bernard Bertuola. à€ l'époque, l'opérateur historique est en pleine frénésie de construction de barrages hydrauliques. D'abord intéressé par les capacités que semble offrir la rivière Saint-Vincent, EDF renonce à  son projet en 1960, après avoir creusé pendant quatre ans cette roche pyrénéenne. Le site ne délivre pas la capacité de production électrique escomptée. Loin d'être abandonné, le tunnel construit par EDF est depuis utilisé par les spéléologues, les vrais conservateurs de ce qui est devenu le premier centre européen de spéléologie.

Sans le soutien de ces passionnés, aucun barrage n'aurait pu être envisagé. Les ingénieurs de la Shem le savent. Il a fallu gagner leur confiance et convaincre les communes. «L'adhésion s'est faite sans difficulté», reconnaît Bernard Bertuola qui a lancé le projet à  la fin des années 1990. Car chacun y voit son intérêt. Michel Douat est spéléologue. Avec son compère Jean-François Godart, du comité départemental de spéléologie, ils ont suivi le chantier industriel avec un vif intérêt. «La construction de ce barrage est faite dans le respect de l'environnement. Des études sur le biotope ont été menées. Et les risques pour l'environnement sont très limités», expliquent-ils en montrant un Aphaenops. Ces petites bêtes, d'apparence semblable à  des fourmis, sont en fait des coléoptères. Dépigmentées et dépourvues d'yeux, elles ont développé, en l'absence de lumière, une grande sensibilité tactile pour dévorer bactéries et humus. Jusqu'ici seuls compagnons des Aphaenops, les spéléologues veulent profiter du projet hydroélectrique pour démocratiser leur activité, méconnue du grand public.

Les collectivités locales se laissent également séduire : l'aménagement de l'accès au tunnel va permettre de rendre accessible aux touristes, dès cette année, l'accès à  la salle de la Verna. Un site qui devrait rapidement décrocher ses trois étoiles au Guide vert de Michelin, tant le lieu est spectaculaire et chargé d'histoire.

Le plus dur restait à  faire : mener à  bien l'incroyable projet. Au centre de la Terre, ce ventre immense et vide se remplit du vacarme de la cascade creusée par la rivière Saint-Vincent. Juste en amont, quand l'eau est expulsée de la roche pour entrer dans la salle, le torrent est piégé par une retenue d'eau ; en fait une petite piscine de quatre mètres de profondeur et de quelques mètres de large, à  peine. Depuis ce petit barrage, une conduite forcée capte l'essentiel du débit en l'absence de crue et achemine l'eau vers une turbine installée près de quatre kilomètres plus bas dans le village basque de Sainte-Engrâce.

Avant de gagner la forêt, puis de plonger dans la vallée jusqu'au village, la conduite de 60 centimètres de diamètre emprunte le même chemin que la galerie jadis creusée par EDF. à€ 70 centimètres sous le chemin initial. D'o๠la nécessité de faire appel aux explosifs pendant des mois. Avec minutie. Avant chaque explosion, un homme partait s'installer dans la salle de la Verna pour empêcher les éventuels spéléologues en fin de course d'emprunter cette sortie creusée par EDF. à‰quipé de sa lampe frontale, ce gardien faisait le gué à  côté d'un grand coffre rempli de matériel de survie, de nourriture et un matelas, au cas o๠le tunnel s'obstruerait pendant plusieurs jours.

Aucune grosse machine n'a pu pénétrer dans la salle de la Verna. Béton, sable, poutrelles en acier ont donc été acheminés à  la main ou sur de petits chariots. «Pour construire le barrage, il a fallu relever un véritable défi humain», s'enthousiasme Bernard Bertuola. Parmi les difficultés à  surmonter : la nécessité de détourner le lit du torrent afin d'assécher la partie o๠est aujourd'hui construite la retenue d'eau. Il a également fallu fixer à  la falaise une passerelle qui permet aux hommes d'accéder au barrage, et à  la conduite forcée de rejoindre la galerie creusée de 1956 à  1960 par EDF. Un travail mené par l'entreprise pyrénéenne HC, spécialisée dans les travaux spéciaux liés à  l'environnement de montagne. «Les gars étaient retenus par un filin et ont travaillé en suspension… Un vrai travail d'acrobate», explique l'ingénieur de la Shem.

L'investissement pour la filiale de Suez s'élève à  6 millions d'euros pour environ deux ans de travaux. Un coà»t relativement faible qui devrait permettre au site de Sainte-Engrâce de devenir rentable d'ici à  dix ans. à€ cet égard, la Shem peut dire merci à  EDF, qui a préalablement œuvré à  faire substantiellement baisser les coà»ts du chantier… Sans forage préalable du tunnel, le coà»t du projet aurait été beaucoup plus élevé et le barrage n'aurait jamais existé.

Les premiers essais ont débuté en janvier. D'ici à  quelques jours, le barrage de la Verna, ouvert au grand public pour la première fois le 5 et 6 avril prochain, délivrera pour des décennies ses 4 MW. C'est bien peu comparé au barrage des Trois Gorges en Chine, 4 500 fois plus puissant, mais c'est suffisant pour subvenir aux besoins annuels en électricité de 20 000 personnes. Des privilégiés qui ne sauront jamais que leurs ampoules sont alimentées depuis le centre de la Terre.
Jeff95 ~(o|;o)
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Je fais remonter ...

Alors quelqu'un a été voir ceci ?
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2 videos tres intéressantes sur les "inventeurs" de la PSM (source : liste Speleo) :

http://imagesdupaysbasque.blogspot.com/2...-1ere.html

http://imagesdupaysbasque.blogspot.com/2...-2eme.html
Jeff95 ~(o|;o)
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Un beau moyen de pourrir un réseau mythique, ce projet..

Un barrage dans la salle de la Verna.. bravo, un endroit unique et un gouffre chargé d'histoire spéléologique flingué pour une vague exploitation énergétique, qui bien entendu se révèlera bien en-dessous des prévisions de production une fois que tout aura été massacré.

Rendre accessible aux touristes cet endroit, qui par excellence se mérite, quel sacrilège...

Marcel s'en serait retourné sous son cairn !!
SaphiR, ours parmi les ktaphiles...
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jeff95 a écrit :2 videos tres intéressantes sur les "inventeurs" de la PSM (source : liste Speleo) :

http://imagesdupaysbasque.blogspot.com/2...-1ere.html

http://imagesdupaysbasque.blogspot.com/2...-2eme.html


Les 2 lien semble HS...dommage
La vie est un instant, vie la intensément.
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Depuis mon dernier post, j'y suis allé faire un tour, c'est vraiment chouette à  voir. Au moins une fois dans sa vie Big Grin
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saphir a écrit :Un beau moyen de pourrir un réseau mythique, ce projet..

Un barrage dans la salle de la Verna.. bravo, un endroit unique et un gouffre chargé d'histoire spéléologique flingué pour une vague exploitation énergétique, qui bien entendu se révèlera bien en-dessous des prévisions de production une fois que tout aura été massacré.

Rendre accessible aux touristes cet endroit, qui par excellence se mérite, quel sacrilège...

Marcel s'en serait retourné sous son cairn !!

Fournir 20000 personnes c'est pas négligeable quand même, sans compter que c'est un barrage qui ne fait pas de mal à  la faune et c'est assez rare pour être souligner (elle favorise même la prolifération d'espèce qui commençaient à  peiner à  survivre dans cette vallée en alimentant constamment un petit cours d'eau qui était à  sec la moitié de l'année).
Enfin, c'est en passant par de nombreuses petites unités productrices d'énergie comme celle là  qu'on peut éviter la centralisation d'une des plus importantes sources de pouvoir de notre ère, à  savoir celle du contrôle de l'énergie mais c'est un autre débat (cf le nucléaire).
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Concernant l'innocuité du barrage sur la faune, notamment les Aphaénops, je rigole doucement... ce n'est pas du tout l'avis des spécialistes de la biospéléologie que je côtoie... Ils ont du dégoter LE biospéléologue qui trouve cette idée de barrage excellente.
Mais bon, on se rendra compte trop tard que le truc est catastrophique. Comme tout le monde se tamponne des Aphaénops, c'est pas trop grave Cussing

EDIT: pour montrer à  quel point tout lemonde fait bien son travail dans cette histoire, une anecdote qui m'a été racontée (je crois qu'elle est véridique). Après la découverte de la VERNA, EDF s'intéresse à  un premier projet de barrage. Début du tunnel foré. QQ gentils spéléos avertissent EDF. Dialogue :
Les spéléos : - "vous creusez dans la mauvaise direction, si vous continuez, vous ne déboucherez pas dans la Verna".
EDF - "vos gueules, spéléos de merde, on connait notre boulot, retournez faire mumuse dans vos grottes".
Epilogue : 2 mois plus tard, EDF vire quasi à  90° pr corriger l'axe du tunnel qui partait bien en sucette....

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Speleojuanito a écrit :Concernant l'innocuité du barrage sur la faune, notamment les Aphaénops, je rigole doucement... ce n'est pas du tout l'avis des spécialistes de la biospéléologie que je côtoie... Ils ont du dégoter LE biospéléologue qui trouve cette idée de barrage excellente.
Mais bon, on se rendra compte trop tard que le truc est catastrophique. Comme tout le monde se tamponne des Aphaénops, c'est pas trop grave Cussing
Euuuuh c'est quoi ça? Une espèce de chauve-souris? ^^ (j'avoue je connaissais pas du tout).
EDIT:C'est bon, je vais éviter le "google est ton ami", c'est donc un coléoptère. Bon ceci dit, non pas que je m'en foute de cette espèce, mais pour produire de l'énergie, il y a toujours un impact inévitable sur l'environnement et nous avons malgré tout besoin de cette énergie (à  moins d'être un décroissant mais encore une fois, autre débat, et encore ils pensent pas tout à  fait ça).
Alors bilan, qu'est-ce qu'on fait? On s'en remet uniquement au nucléaire en se retrouvant avec des pôles énergétiques ultra-localisés et d'énormes pertes au niveau des lignes hautes tension, sans compter le danger non négligeable que ces centrales représentent? Ou bien on tente de plus petits moyens de production aux effets limités (bon ici, je n'étais pas du tout au courant du problème des Aphaénops)?
Le problème énergétique est incroyablement complexe. On a actuellement le choix entre des centrales thermiques qui rejettent des quantités massives de CO2 lors de leurs fonctionnement (5 à  10% de la production française selon la demande), les centrales hydrauliques qui ne rejettent pas de CO2 mais pose un problème local au niveau de la faune (10% de la production française), ou enfin le nucléaire (80% de la production en france) processus qui connaitra tôt ou tard un accident majeur comme tout procédé productique. Bref le choix n'est pas simple.
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Matec a écrit :
Speleojuanito a écrit :Concernant l'innocuité du barrage sur la faune, notamment les Aphaénops, je rigole doucement... ce n'est pas du tout l'avis des spécialistes de la biospéléologie que je côtoie... Ils ont du dégoter LE biospéléologue qui trouve cette idée de barrage excellente.
Mais bon, on se rendra compte trop tard que le truc est catastrophique. Comme tout le monde se tamponne des Aphaénops, c'est pas trop grave Cussing
Euuuuh c'est quoi ça? Une espèce de chauve-souris? ^^ (j'avoue je connaissais pas du tout).
Lis l'article ! Ils en parlent dedans. Famille des Trechinae, des coléoptères adaptés au milieu souterrain. Très intéressants sur le plan évolutif, en général très rares (sous-familles spécifiques d'un massif). Le barrage leur fera le plus grand bien, j'en suis sur...

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T'as répondu plus vite que mon edit, tant pis. J'avais pas lu l'article parce que c'est un sujet au coeur de ma formation, donc la verna je l'ai vu de long en large et j'avais pas la patience de lire l'article.
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Matec a écrit :T'as répondu plus vite que mon edit, tant pis. J'avais pas lu l'article parce que c'est un sujet au coeur de ma formation, donc la verna je l'ai vu de long en large et j'avais pas la patience de lire l'article.
Au fond, la perte de quelques Aphaénops m'empêchera pas de dormir (s'il n'y avait que ça comme dégâts écologiques sur cette planète...)
Le truc un peu énervant est que de nombreuses cavités font l'objet d'arrêtés de biotope, o๠le prélèvement de un ou deux individus à  des fins de recherche nécessite des montagnes de paperasse. Et là  comme par miracle, ça ne parait pas poser un seul problème. Comme ces autoroutes qu'on fait passer au sein d'espaces abritant des espèces protégées. à‡a indique juste o๠sont encore les priorités.
Quant au problème de la ressource énergétique, vaste problème on est bien d'accord... Perso je pense que le nucléaire est, pour le moment et dans notre pays, un moindre mal, même si à  moyen terme il faudra apprendre à  s'en passer (et à  retraiter correctement les déchets...)

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Le tunnel tourne deux fois à  90° pour être precis Big Grin A droite puis à  gauche.
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La question du nucléaire dans cette affaire, franchement dans ce cas précis ça m'en touche une sans faire bouger l'autre..
SaphiR, ours parmi les ktaphiles...
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Pour ceux et celle qui sont dans le coin, cela vaut le coà»t...

http://www.sudouest.fr/2010/07/01/le-mon...9-4621.php

Citation :Le monde souterrain en lumière

La vaste salle souterraine du massif de La Pierre-Saint-Martin, découverte en 1953 par des spéléologues, ouvre ses portes au grand public à  partir d'aujourd'hui. L'aménagement et la mise en lumière permettent de revivre les émotions de l'exploration

Deux plateformes peuvent accueillir des groupes de 30 personnes. La visite sous terre dure une heure.

Un mythe de la spéléologie française et même mondiale s'ouvre « au grand jour ». La Verna, l'une des plus vastes salles souterraines d'Europe o๠pourraient se caser six Notre-Dame-de-Paris, est désormais accessible au grand public. à€ tous les publics puisque les handicapés y ont aussi leur place (1).

L'aménagement de deux terrasses intérieures et la mise en lumière ont été finalisés au mois de juin. La commission de sécurité a donné son accord. Inaugurée le 24 juin dernier en présence du sous-préfet d'Oloron, de la Fédération nationale de spéléologie, des élus et des explorateurs de la première heure, La Verna se visite donc à  partir d'aujourd'hui.

Trois formules attendent les visiteurs de La Verna. La Verna découverte qui comprend une visite classique de la salle, accessible aux handicapés. La visite sous terre dure une heure. Le départ se fait depuis l'ancienne école de Sainte-Engrâce, Arrakotchepia (« la maison du bas »). Il est possible de prendre une navette (la navette + la visite coà»teront 14,50 €) ou d'y aller à  pied au moyen d'un sentier de randonnée. La balade à  pieds dure 2 h 30 (aller). Il en coà»tera seulement alors 8,50 €. Les visites sont assurées par un guide pour des groupes de 30 personnes maximum. Des tarifs de groupes sont mis en place.

Deux autres formules sont possibles : La Verna aventure et La Verna exploration. La Verna aventure, encadrée par un guide, titulaire d'un brevet d'à‰tat de spéléologie, se décline elle-même en trois possibilités : une découverte de trois heures jusqu'à  Chevalier (37 €, minimum quatre personnes à  partir de 12 ans). Une autre de cinq heures jusqu'à  Aranzadi. Elle comprend une escalade de 80 mètres (42 €, minimum deux pers. à€ partir de 14 ans.) Enfin, une aventure sur la journée permet de rejoindre le gouffre Lépineux, entrée historique du site (60 €, minimum quatre personnes. à€ partir de 16 ans.)

Enfin, le produit La Verna exploration (pour des groupes de 16 personnes) s'adresse aux scolaires ou aux groupes constitués. Cette visite pédagogique amène les explorateurs jusqu'au bas de la salle et vers la prise d'eau. Elle dure deux heures au lieu d'une heure. Tarif spécial groupe.

Il est fortement conseillé de s'habiller chaudement car la température est de six degrés sous terre et de s'équiper de bonnes chaussures. Les réservations se font par téléphone 06 37 88 29 05 ou par Internet à  <!-- w --><a class="postlink" href="http://www.laverna.fr">www.laverna.fr</a><!-- w -->

Pour accéder au bureau d'accueil, depuis Pau ou Bayonne, il est facile d'emprunter la route qui mène à  Oloron puis Tardets. Juste avant Tardets, tourner à  gauche, direction Licq-Atherey et Sainte-Engrâce. à€ Sainte-Engrâce, le site est fléché. Une autre voie est possible, plus sinueuse mais très jolie. Depuis Oloron, prendre Arette puis La Pierre-Saint-Martin, passer le col de Soudet et descendre sur Sainte-Engrâce.

Pour la pause repas, l'hôtel des Touristes à  Licq est intéressant mais Sainte-Engrâce dispose aussi d'un snack. Pour l'hébergement, camping, gîte ou hôtel.

Découverte en 1953 par cinq spéléologues amateurs, La Verna est la partie sublime d'un réseau souterrain riche de 2 000 gouffres, 380 kilomètres de réseau et 13 grandes rivières. Cet ensemble constitue le massif de La Pierre-Saint-Martin situé à  cheval entre le Barétous, la Soule et la Navarre.

Depuis la découverte du gouffre de La Pierre-Saint-Martin, en 1950, par Georges Lépineux, plusieurs générations de spéléologues, venus du monde entier, se succèdent dans le réseau karstique et continuent de faire des découvertes. Vingt-et-une espèces d'insectes dont les aphaenops ont par exemple été décrites par le naturaliste Michel Cabidoche, aujourd'hui décédé.

L'association pour la recherche spéléologique internationale à  La Pierre-Saint-Martin (Arsip) créée en 1966, conserve scrupuleusement les données topographiques et possède un véritable trésor en matière de données géologiques.

Comme le répètent souvent les spéléologues, le monde souterrain est l'un des derniers endroits au monde o๠des découvertes sont encore possibles. C'est donc par souci de faire partager leur passion du ventre de la terre que les spéléologues ont été moteurs dans l'aménagement de la cavité. Ils ont travaillé main dans la main avec le maître d'œuvre, le bureau d'étude de l'ONF, pour faire de la visite de La Verna, un voyage proche de l'exploration souterraine. Histoire de revivre certaines émotions.

N'attendez donc pas l'illumination ostentatoire de la salle de La Verna avec violons et paillettes. Le maître d'ouvrage, le Sivu La Verna constitué des communes de Sainte-Engrâce, Arette et Aramits a vite exclu les projets pharaoniques comme ce petit train souterrain, trop cher (3 M€) et décalé.

L'éclairage intérieur qui suit un scénario de 20 minutes propose de découvrir les parties emblématiques de la grotte : Arenzadi, ancien lit de la rivière Saint-Vincent, par lequel des spéléologues espagnols sont parvenus dans le réseau. Ceux-ci sont aujourd'hui matérialisés par des figurines à  taille humaine visibles à  250 mètres de la terrasse.

Les projecteurs mettent aussi en valeur la chute d'eau et la plage de galets o๠les premiers explorateurs ont passé la nuit. La visite permet aussi de percevoir les différentes strates géologiques de la cavité qui date de plus de 200 000 années, et située à  734 mètres de profondeur. « Le projet est à  mon avis à  bonne échelle. Il montre la salle avec des moyens raisonnables » souligne Pierre Casabonne, maire et conseiller général d'Arette, vice-président du Sivu La Verna même s'il ne peut s'empêcher de se réjouir que « le monde souterrain soit en pleine lumière ».

Un maillon de la Shem

La visite souterraine dure une heure et se décline sous différentes formules (voir ci-contre). Elle commence par un long cheminement dans un tunnel. Ce tunnel de 660 mètres de long a été aménagé par la Shem (Société hydro électrique du Midi), filiale de GDF-Suez qui produit de l'électricité à  partir de la rivière souterraine Saint-Vincent. Inaugurée en avril 2008, la centrale hydroélectrique est à  elle seule une prouesse technologique. Pour la construire, les hydroélectriciens ont donc eu besoin d'agrandir et aménager la voie de passage créée en 1960, sans laquelle la visite serait aujourd'hui impossible. De plus, le loyer versé par la Shem aux communes, permet de financer le projet.

L'aménagement de La Verna, produit touristique structurant pour le département, est donc le fruit d'un travail minutieux o๠tous les acteurs ont été le maillon d'une chaîne. « Nous avons avancé avec la vitesse des bœufs et nous avons préféré un projet sobre qui correspond mieux à  la mentalité des Souletins », soulignait Michel Arancet, conseiller général du canton de Tardets lors de l'inauguration le 24 juin devant un auditoire de 200 personnes environ. à€ cette occasion, le député Jean Lassalle a rappelé que les hautes vallées et les villages « avaient besoin d'avoir confiance en eux » mais qu'il était bon « de voir arriver un peu d'argent ».

Le sous-préfet Philippe Jamet a remercié « ceux qui s'attellent à  faire vivre les Pyrénées » en rappelant que l'à‰tat avait versé deux millions d'euros en deux ans à  la Haute-Soule.

Mais le plus heureux des hommes était sans doute Jean-François Godart, spéléologue confirmé, qui a œuvré pour la concrétisation du projet. Il devient directeur d'exploitation de la société anonyme par action simplifiée de La Verna et se réjouit d'ores et déjà  de la création de neuf emplois dont trois temps pleins. Parmi les employés, Ramutxo Jonnet, agriculteur à  Sainte-Engrâce. Il devient conducteur de navettes.

L'avènement de la salle de La Verna est donc une belle histoire d'hommes, née presque par hasard comme le racontait l'un des découvreurs, Jimmy Theodore. « Nous avons orienté notre loupiote, nous avons vu qu'il n'y avait rien au-dessus, rien à  droite, rien à  gauche. On croyait que nous étions dehors et qu'il faisait nuit. » Puis de conclure à  propos de l'ouverture au public. « Nous avons été les spermatozoà¯des puis il y a des gens qui ont eu des idées. »

(1) Une visite pour l'agrément Tourisme et handicap est prévue en septembre.

la verna La vaste salle souterraine du massif de La Pierre-Saint-Martin, découverte en 1953 par des spéléologues, ouvre ses portes au grand public à  partir d'aujourd'hui. L'aménagement et la mise en lumière permettent de revivre les émotions de l'exploration.
Jeff95 ~(o|;o)
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