Pour relancer un peu les débats subaquatiques ......
Un serpent de mer qui revient régulièrement dans les discussions de plongeurs, et qui hante les esprits des formateurs des différentes écoles de plongées; la plongée solo. Un vaste débat, qui pourrait prendre comme logique de départ celle du spéléo qui part seul faire une explo.
Toutes les écoles, à de très rares exceptions, prônent la plongée en binômes. En effet, il est plus sécurisant pour les élèves (et pour les profs) de pouvoir compter sur l'autre plongeur en cas de problème. L'école DIR/GUE va même jusqu'à redonder totalement le matériel et appairer les compétences et performances des plongeurs pour être sur de pouvoir disposer d'un doublon parfait....
Maintenant, que faire si on se repose sur quelqu'un qui peut être lui aussi faillible ? Et si on accordait une confiance aveugle à une pine de première qui s'est fait passer pour un plongeur hyper-compétent ???? Le doute est permis.
A ma connaissance, seule l'école TDI/SDI propose un véritable cours de plongée solo, qui sensibilise parfaitement le plongeur à ses risques.
Il est bien évident qu'on ne peut démarrer son cursus de ploneur par des plongées directement solo, mais parfois, au bout de quelques années, il peut apparaitre comme préférable de plonger seul plutot que mal accompagné. Le débat est ouvert, je vous donne ci-après quelques éléments de réflection, et je suis dispo pour en causer ici....
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
Ci-après, l'avis de Christian MONASSE, plongeur trimix profond reconnu....
"La plongée solo, qu'est ce que ça implique?
Préambule
Il ne s'agit pas ici de décider du bien fondé de la démarche. Cette pratique existe, comment peut-on minimiser les risques associés? Cet article ne se veut pas complet, il y faudrait un livre de bonne taille. Mon but est plutôt d'apporter un éclairage sur la plongée solo et de susciter une réflexion chez le plongeur qui envisage de sauter le pas ou qui pratique déjà cette forme de plongée.
Précisions
La topographie du site, les conditions météo, la température, la visibilité, les courants, lâéloignement, le profil de la plongée, le but de la plongée, sont autant de paramètres infiniment variables. Un plongeur qui prend des photos par 10m de fond sur un récif des mers chaudes n'a pas les mêmes contraintes vitales qu'un plongeur spéléo qui explore de longues galeries, ou qu'un passionné de vieilles tôles qui visite des épaves dans l'Atlantique Nord. Les différents points que jâaborde plus loin sont donc à moduler en fonction du type de plongée que l'on veut pratiquer et des conditions du moment.
Qualités techniques du plongeur
Le plongeur solo doit être vraiment autonome, j'entends par là que même lorsqu'il plonge accompagné, il ne compte pas uniquement sur son équipier pour se sortir d'un mauvais pas. Cela suppose qu'il maîtrise les techniques qui lui permettront de faire face à un problème. Ceci n'exclu bien évidement pas de se faire aider de son équipier lorsqu'on en a un, il s'agit juste d'un état d'esprit et de la préparation physique et technique associée. Un exemple parmi dâautres : Le plongeur solo doit absolument être capable de fermer ou dâisoler seul et rapidement un bloc qui fuit ou dont le détendeur sâest mis en débit continu sous peine de perdre sa réserve de gazâ¦
Qualité psychologique du plongeur
Le plongeur doit avoir suffisamment de vécu pour se connaître et pour savoir qu'en cas de problème il ne paniquera pas. On ne peut bien entendu avoir vécu toutes les situations possibles mais un plongeur expérimenté aura immanquablement vécu des moments qui lui auront permis de mieux se connaître, de mieux apprécier son comportement en situation de crise. Certains parlent de peur avant une plongée solo. Peut-être la définition de peur n'est elle pas la même pour tous mais en ce qui me concerne je n'ai jamais eu peur avant une plongée. Si l'on a confiance en soi et si la plongée a été correctement préparée il n'y a aucune raison d'avoir peur. Pour moi la peur n'est pas bénéfique mais plutôt source de problèmes et signal d'alarme. Une plongée solo doit être abordée l'esprit serein. Si je devais avoir peur avant une plongée, solo ou non, j'annulerais cette plongée purement et simplement. En revanche il faut rester vigilent afin de ne pas laisser empirer une situation non détectée rapidement.
Matériel
Le matériel utilisé lors d'une plongée solo doit non seulement être fiable mais son utilisation en situation doit être connue du plongeur. Un nouveau matériel, une nouvelle configuration doivent être testés lors de plongées (bien) accompagnées, le temps de s'y familiariser. D'autre part, il faut éviter de trop en emporter. Il faut l'équipement nécessaire, juste le nécessaire.
Redondance
Redondance est le terme que l'on utilise pour dire que l'on double, à minima, les équipements nécessaires à la survie. Cette qualification de "Nécessaire à la survie" variera grandement en fonction du profil, du type, et des conditions de la plongée. Le principe de redondance doit être appliqué à toute plongée sous-plafond, à toute plongée comportant des paliers de décompression, et plus généralement, à toute plongée ne permettant pas un retour rapide en surface. Lors dâune plongée accompagnée, une partie de la redondance peut être assurée par le co-équipier mais le plongeur solo doit absolument être autosuffisant, redondance comprise. La redondance comprend bien entendu la quantité de gaz emporté ce qui suppose que l'on connaisse sa consommation dans différentes conditions et que l'on soit capable de calculer la quantité de gaz nécessaire à la plongée et à la décompression associée.
Planification de la plongée
On ne soulignera jamais assez l'importance de la planification pour le bon déroulement d'une plongée. Lors de plongées organisées par un club, une bonne partie de la planification est prise en charge par le directeur de plongée. Lorsqu'on organise une plongée solo, on est seul à décider du Ou, Quand, Comment. La planification doit couvrir des domaines aussi variés que: le choix du site, la météo, les marées, les courants, les moyens d'accès, les coordonnées des secours et les moyens de les prévenir, le profil de la plongée, le type et la quantité de matériel à emporter, le type et la quantité de gaz à emporter, le planning de décompression, les moyens alternatifs par exemple en cas de perte de gaz ou de perte ou panne d'équipement.
What If
L'expression anglaise "What if" peut être traduite par "Que faire si". Il s'agit en fait d'une série de questions que l'on se pose honnêtement. Cette méthode consiste à visualiser un par un les problèmes que l'on est susceptible de rencontrer lors de la plongée planifiée et à y apporter une réponse avec les moyens dont on disposera. Les éléments étudiés lors de la planification de la plongée doivent apporter une réponse aux "What if". Si un seul "What if" ne trouve pas de solution il faut revoir la planification de la plongée. Cette méthode a le double avantage d'anticiper les problèmes potentiels et ensuite, du fait que le problème et sa réponse ont été visualisés avant la plongée, d'améliorer la qualité de gestion du problème sâil se produit. Il est très efficace également, une fois équipé et prêt à plonger, de visualiser sa plongée encore une fois, tout en touchant le matériel associé à la réponse au problème potentiel afin de vérifier si l'équipement est bien présent et accessible, et aussi pour mémoriser le geste. Le vécu du plongeur a une grande importance dans la mise en oeuvre de cette méthode car c'est grâce à l'expérience que l'on se pose les bonnes questions.
Assurance
Lâaccident est toujours possible plongée solo ou pas. La différence réside dans le fait que la pratique de la plongée solo est prohibée par les textes régissant la plongée en France et dans quelques autres pays. Lorsque une assurance est contractée auprès d'une organisation de plongée, la garantie ne couvre le plus souvent que les plongeurs qui pratiquent lâactivité dans le respect des règles de cette organisation. Il est donc prudent de vérifier que lâassurance contractée couvre bien les accidents qui peuvent survenir lors de plongées solos.
Les autres
Le plongeur solo, cela peut paraître contradictoire, doit aussi penser aux autres. Penser à ceux qu'il laisse à terre ou sur le bateau. Si, malgré le soin apporté à la préparation, un problème survient, comment les prévenir ? Comment devront-ils réagir ? Il faut absolument leur laisser copie de son planning de plongée afin quâils sachent à tout moment o๠lâon est sensé se trouver. Il faut également prévoir des moyens de communications même sommaires. Il faut laisser des consignes claires afin que celui ou ceux qui attendent sachent quoi faire. Il nâest rien de pire quâune attente impuissante. Il n'y a pas de réponse unique à ces questions, il faut simplement se les poser honnêtement et y apporter ses réponses.
Position personnelle
Il est vain de critiquer ou dâinterdire la plongée solo. Cette pratique a existé, existe et existera envers et contre tout. Il vaut mieux former et informer quâinterdire. Au moins les plongeurs qui voudront se lancer le feront-ils dans de bonnes conditions.
Christian MONASSE"
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
Surtout bien loins des bobos se prenants pour des cadors sur les ponts n'ayant que pour seul but de rentrer au bureau dire..."Moi je suis une grande plongeuses!"
Les expériences que j'ai eus sont mes meilleurs souvenirs.
En tout cas c'est commes les ballades souterraines je preferes ça tout seul.
Si je dois parler de mes expériences en solo, elles ont souvent eu comme point de départ la perte du binome....
Au début, tu cherches, tu tournes, tu culpabilise en te disant "et si mon binome avait un problème ????", bref, tu prends en charge toi ET ton binome dans ta plongée solo.
Je pense que la bonne démarche est de partir en solo, afin de ne pas se rajouter une charge supplémentaire.
Second point, le matériel : il n'est rien sans les procédures adaptées et répétées de nombreuses fois, afin de devenir des quasi réflexes. PAr exemeple, on ne change pas sans arrêt sa config de détenderus ou de placement de gaz de déco.
Enfin, troisième point mais le plus important: l'ordinateur de plongée le plus efficace est celui qu'on a netre les deux oreilles. C'est avec celui-la qu'il faut composer, sans se remettre aveuglément aux informations qu'on a au poignet. Un ordi de plongée est faillible, j'ai de très bons exemples de Vitec qui ont conduit, après des successives, à des ADD alors qu'il n'y avait aucune alerte. On double, on triple son matos pour éviter les pannes et les défauts, ce n'est pas pour se rater sur un ordi tout con.
Des avis, Deep ???
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
La meilleur démarche est surement de se connaitre bien soit même et surtout de ses limites physiques. Et de savoir faire demi tour quand on ne maitrise plus l'envrionnement.
Merci Darkmz, bon résumé de ce principe.
Pour ma part je n'ai pas essayé car j'estime ne pas avoir assez d'expérience en plongée et encore moins de matériel personnel suffisent.
Clairement pour la photo ou la vidéo sous marine je pense qu'en solo cela est mieux simplement parce que les autres personnes se font chier à te suivre ou à t'attendre et plonger entre photographe on a vite fait a se disperser.
wallace a écrit :Clairement pour la photo ou la vidéo sous marine je pense qu'en solo cela est mieux simplement parce que les autres personnes se font chier à te suivre ou à t'attendre et plonger entre photographe on a vite fait a se disperser.
Par contre dans le cas de la vidéo/photo je pense le contraire.
Tu es tellement occupé sur ta prise de vue que tu as difficilement la faculté de négocier les autres paramétres. (conso/environnement).
C'est vrai que c'est qu'accompagner un photographe n'est pas le plus plaisant mais parfois ça permet de s'arreter un peu de palmer et d'observer son milieu.
Les photogaphes subs sont très souvent solo, sauf quand ils ont besoin d'"éclairagsites / accessoiristes. Suaf de rares cas, ils ne sont pas non plus très profond, et sont donc faciles à suivre et à équiper.
La logique est touteautre quand on vise une épave dans 20m d'eau en solo. Et a fortiori quand on fait une petite pointe en spéléo ou quand on joue à fiare des courses de scooter à 100m de fond, en recycleur, et que tout se met à merder (je vous collerai ce récit rapidement, c'est édifiant hock: hock: hock: hock: ).
Bref, une solo, ça se prépare, ça se répète au sec, ça se pense et ensuite seulement, ça se fait.
Et wallace, c'est pas qu'une histoire de matos, c'est plus vaste que ça....
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
Pour ma part, je plonge assez régulièrement en solo...
Mais il est vrai qu'il faut être équipé....
Sur le dos en gros, j'ai deux équipements, deux bouteilles non-couplées, un ordi, une montre, un timer, et deux jeux de tables les fameuses MN90 et les MT92....
Dans tout les cas (mers, lacs, spéléo, etc.), mon équipement est le même...
Je le connais et le maitrise, on n'est toute fois point à l'abri du merde...
Les divergences sur la plongée en solo sont toutes honorables, après le choix de chacun n'engage que lui...
Une question se pose à chaque plongeur : "Prendre un risque ou se mettre en danger ?"
Bien que la plongée solo, soit interdite par certaines fédérations et autres organismes, bien souvent, on se sent plus en sécurité seul.
Le tout est une affaire de mental et d'organisation...
Les mn90 forcément tout le monde connait, mais est elle vraiment adapté à vos parcours solo, ne serait pas plus prudent de faire 1/3 1/3 1/3 plutôt qu'une mi pression.
Ou alors faire comme Deepexplorer deux blocs distincts et tout le matos doublé, auquel cas on peut vraiment s'asumer.
Enfin en solo profonde, quid des risques baro, crampe, narcose et autre quand on est tout seul. Meme si on connait bien son organisme, le risque n'est pas nul.
Elle est adaptée de manière empirique... quand on a rien d'autre, on revient aux tables AIR, en espérant avoir bien calculé sa conso de gaz......
La règle des 1/3 ne remets pas en cause la table utilisée.
En cas de plongée recyclo, il existe des tables à PPO² constantes, c'est encore une fois un pis-aller.
Les tables MT92 sont parfois plus intéressnates, dex COMEX ou des tables US peuvent aussi convenir, le tout est :
- de ne pas mélanger les types de décos
- de comprendre les algos qu'on utilise
- avoir prévu le gaz en conséquence
- avoir doublé les moyens de controle de déco
et ptêt avoir un binome ????? :?
Dans la boîte à vitesses de la connerie, y a pas de marche arrière.
Ca ne répond pas vraiment à la question, quid des risques de symcopes, étourdissement, narcose, crampes, qui normalement nécessitent assistance?
Autant en recycleur de ce que j'ai comme retour, on arrive à sentir quand ca va pas bien (chaux trop tassée ou mal conservée donc humide) et vous arrivez à switcher sur circuit ouvert, autant une syncope, un malaise comment gérer ca en solo même si on se connait bien ca reste toujours possible.