Mar. 06 Fév. 2007, 22:40
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Citation :Source: LE PARISIEN du 05.02.2007
Une catastrophe naturelle passée inaperçue..
QUI A EU CONNAISSANCE de la catastrophe naturelle liée à la canicule de l'été 2003, lorsque la
canicule de l'été 2003, lorsque la sécheresse à fragilisé le sous-sol de la capital ? Pas grand monde.
Trois ans après -pourtant, le 11 mars 2006, un arrêté ministériel, publié au «Journal officiel », l'organe fort peu grand public
chargé de révéler les décisions gouvernementales, dresse une liste de communes déclarées en « catastrophe naturelle ».
Le XXe arrondissement parisien figure également dans cet inventaire. Qui est au courant de la nouvelle ? Personne.
L'arrêté reste lettre morte. Jusqu'à septembre dernier. Le docteur Paul Gozlan apprend son existence alors qu'il entreprend des
études du sous-sol de son cabinet de radiologie, lentement rongé par des fissures et s'enfonçant inexorablement dans l'avenue Gambetta(XXe).
« C'est un entrepreneur qui nous a avertis de l'existence de cet arrêté. Nous n'avons jamais été informés de son existence par aucune autorité officielle », regrette le radiologue.
La préfecture pas au courant, la mairie botte en touche
Or cet arrêté peut tout changer pour le docteur Gozlan. Car ce texte permet aux victimes d'être indemnisées par les assurances.
L'arrêté, édicté en mars dernier, concerne les affaissements provoqués par la rétractation des sous-sols sous l'effet de la chaleur. Ce qui pourrait expliquer les affaissements du cabinet de radiologie.
Mais d'après la loi,les assurances doivent être saisies dix jours après la promulgation de l'arrêté. Or Paul Gozlan a appris son existence six mois plus tard
« Heureusement que nous avions déjà saisi les assurances avant l'arrêté, donc je suis assez confiant », explique le docteur. Mais ce n'est pas le cas pour les propriétaires de nombreux bâtiments touchés par les fissures dans ce quartier.
Comme l'immeuble HLM qui jouxte le cabinet, dont un mur est lacéré par une fissure gigantesque qui s'élargit au fil des mois.
Qui aurait dà» avertir les riverains de cet arrêté ? Tous le monde se renvoie la balle: la préfecture n'était pas au courant de cette décision émanant pourtant du gouvernement, et la mairie botte en touche.
« Ce n'est pas du ressort de la municipalité plaide-t-on au cabinet de Myriam Constaantin, maire adjointe (PS) chargée de l'assainissement.
Pour les risques en sous-sols, c'est l'Etat.qui est compétent »
Le problème, c'est que Paris, contrairement aux autres communes de France, ne dispose toujours pas d'un plan de protection des risques naturels. Ce texte réglementaire permet de déterminer les zones à risques pouvant être touchées par des affaissements, fissures et autres,
et encadre ensuite les processus d'indemnisation. "ce plan devrait etre élaboré depuis un ans, explique-t-on à la mairie de Paris.
Nous avons dégagé les financements, mais nous attendons toujours ceux de l'Etat.
En attendant, le docteur Gozlan et les autres ne savent toujours pas s'ils auront des indemnités ou non: "Un sondage pour déterminer les problèmes sous mon cabinet coà»te 14 000 ⬠! On hesite avant de se lancer dans de telles dépenses".
Sébastien Ramnoux
Pour tout renseignement, écrire ou se rendre à l'Inspection général des carrières de Paris.
1, place Denfert-Rochereau, dans le XIVe. Ouvert les lundis, mercredi et vendredi 9 heures à midi.
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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