Mer. 10 Jan. 2007, 20:55
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Je ne sais pas si y en a plus dans le Magasine... qui se dévoue ?
http://www.newlook.fr/fiche.php?id=78
Citation :Glisse extrême dans les abîmes
Le ski sur pistes balisées ? Très peu pour eux ! Pour assouvir leur soif de sensations fortes, des fondus de glisse extrême se sont enfoncés dans les entrailles de la Terre histoire de taquiner les glaciers des abîmes. Là , plus de problème de météo, mais attention⦠danger ! Dans le noir complet, la moindre chute sur des pentes vertigineuses et verglacées peut virer au cauchemar. Alors, schuss ? Pas schuss !!!
âEt si on allait skier sous terre ?â La phrase est lâchée comme une blague mais elle a fait mouche⦠Il ne reste plus quâà trouver le âtrouâ qui se prêtera à la création dâune nouvelle discipline olympique, version âallumésâ, une cavité taillée pour notre délire. Songeant au massif du Dévoluy, entre lâIsère et les Hautes-Alpes, le âchourumâ (ndlr : grotte glacée) de la Parza sâimpose rapidement. Câest un énorme puits à neige ouvert dans le vallon de Truchières, à 1?800 mètres dâaltitude⦠Jouable ? Pas jouable ? Nous décidons dâaller y voir de plus près.
Nous partons à quatre : Irène, Babeth, Franck et moi-même. Un 4X4 nous a permis dâécourter la marche dâapproche car nous sommes chargés de tout un bric-à -brac hétéroclite ! Deux portages sont nécessaires entre le Toyota et le trou pour acheminer les paires de skis, les piolets et les crampons à glace en plus de lâéquipement spéléo habituel. Sans parler du matériel photo pour immortaliser notre expédition...
Au seuil du gouffre, nous réalisons que nous sommes déjà à une période très avancée dans la saison. Le glacier qui occupe le puits dâentrée de 70 mètres de profondeur est toujours présent, mais de lâeau ruisselle de partout. àa promet dâêtre chaud ! 10 mètres avant le fond de la cavité, Franck, qui est parti âéquiperâ, est obligé de âpendulerâ (ndlr : se balancer de droite à gauche), skis aux pieds, pour éviter la douche. Il finit par se poser sur un pont de neige dont la solidité laisse à désirer. Descendant le dernier, je retrouve mes trois compagnons sur leur dangereux perchoir. Nous avons atterri sur une espèce de corniche de neige recouverte dâune pellicule de glace. De chaque côté, une pente verglacée disparaît dans lâobscurité, tandis que la voà»te renvoie lâécho de nos palabres. Pas franchement engageant, le trip. Mais il y a urgence à se bouger, avant que le pont de glace ne cède. Enfin, ayant trouvé un meilleur refuge, nous prenons le temps dâinspecter à la lueur des torches lâespèce de couloir large de plus de 20 mètres qui se termine 60 mètres plus bas dans un éboulis de gros blocs. Aucun rocher saillant ne semble affleurer, Franck se décide donc à faire une tentative.
Les premiers mouvements sont un peu crispés. La neige a une consistance totalement différente dâun endroit à lâautre, passant de la soupe au verglas sans quâil soit possible de le deviner. Après quelques virages tests, Franck a peaufiné la technique et nâhésite pas à déclencher des virages sautés, à la lueur vacillante des lampes à acétylène. Arrivé au fond du glacier, il nous donne le âgoâ et chacun de nous descend à son tour cette pente très raide et âpiégeuseâ. Mais une fois en bas, le plus éprouvant est à venir : la remontée du couloir en portant les skis ! Pour faciliter la grimpette, nous taillons des marches dans la neige, le long dâune paroi de la grotte⦠Pendant trois heures, nous enchaînons ainsi montées et descentes avec de plus en plus dâaisance. Mais notre simple présence dans le puits a sans doute suffi à réchauffer lâatmosphère car des blocs de glace se détachent de plus en plus souvent des parois, fusant par ricochets sur le versant o๠nous nous trouvons. Un bloc de plusieurs tonnes menace même de nous tomber sur la tête, et il devient urgent dâévacuer les lieux. Chargés comme des baudets, nous regrettons quâil nây ait pas dâascenseur pour lâévacuation finale. Mais on devra sâen passer. Allez, au boulot !
Un frein-poulie avait été installé en tête de puits, pour la remontée. Mes compagnons grimpent et je reste sur le pour attacher les sacs qui seront tractés depuis la surface. Par sécurité, jâai accroché ma poignée sur la corde et⦠jâai bien fait ! Dans un fracas épouvantable, le pont cède, me précipitant dans une crevasse. Comme il y a du mou sur la corde, je chute et suis arrêté 4 mètres plus bas par les sacs qui se sont coincés. Je suis indemne mais il me faudra une bonne heure pour mâextraire, moi et cet attirail, de ce piège des abîmes. Lorsque enfin jâémerge du gouffre, il fait nuit. Nous sommes épuisés, mais heureux. Quelle prochaine folie imaginerons-nous après le ski sous terre ? Rendez-vous dans NEWLOOK
Merci la liste Spéléo 8)
Jeff95 ~(o|;o)