Jeu. 27 Fév. 2003, 13:33
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Méry-sur-Oise.
Le sol tremble au-dessus des carrières
MERY-SUR-OISE, DANS LA NUIT DE JEUDI A VENDREDI. Selon les pompiers, le glissement de terrain « est dà» aux conditions météorologiques déplorables de ces dernières semaines ». (LP/OLIVIER SUREAU.)
«J'ai eu la peur de ma vie. J'ai cru que la maison s'effondrait. » Grosse frayeur la nuit dernière pour Marisol et Dino, qui occupent un appartement route de Pontoise à Méry-sur-Oise. A minuit et quart, le sol s'est mis à trembler à la suite d'un glissement de terrain ou d'un effondrement dans une carrière souterraine située à proximité de leur logement. Un phénomène rare, mais qui peut survenir de temps en temps dans les 110 villes et villages du Val-d'Oise qui abritent des carrières ou des galeries souterraines (lire l'encadré) . « J'ai entendu un grand bruit sourd, raconte Marisol, 33 ans. J'ai d'abord cru qu'un camion était rentré dans le mur de la maison. Dino, mon mari, est venu me rejoindre et nous avons constaté que la rue était calme. Puis nous avons entendu un nouveau bruit, beaucoup plus fort que le premier. Le sol s'est mis à trembler. Je me suis précipitée dans la chambre de mon fils de 15 mois, je l'ai emmitouflé dans une couverture et nous sommes sortis de l'appartement. » Dès leur arrivée, les pompiers ont demandé aux occupants des cinq appartements du 6, rue de Pontoise de sortir de chez eux. Pendant près de vingt minutes, ils ont examiné les logements et les environs de la maison avant d'autoriser les dix personnes évacuées à rentrer chez elles.
Des galeries qui traversent la ville de part en part Sous les ordres du major Gérard Rossero, conseiller technique départemental des pompiers, de l'officier de garde des pompiers et de Jean-Luc Maire, expert-géologue, une équipe de six hommes du groupement de recherche, d'intervention en milieu périlleux (Grimp) a ensuite dirigé les recherches dans les anciennes carrières voisines. Torches en main, ils ont exploré les cavités pendant près de deux heures sans relever de faille importante, mais n'ont pu accéder à une partie des galeries, inaccessible. C'est dans cette portion d'un hectare que l'incident se serait produit, d'après les premières constatations. Les pompiers ont toutefois remarqué « un léger désordre » à l'entrée de la carrière qui donne avenue Marcel-Perrin. D'après eux, cette situation « est dà»e aux conditions météorologiques déplorables de ces dernières semaines ». Vers 4 heures du matin, les pompiers ont cessé leurs recherches. Au cours de la matinée d'hier, les hommes du Grimp ont à nouveau examiné les carrières sans découvrir de problème majeur. Dans le sous-sol de Méry-sur-Oise, les anciennes carrières, qui permettaient d'extraire des pierres à bâtir, s'étendent sur 110 hectares, dont 26 sur le domaine public. Ces galeries, qui traversent la ville de part en part, ont été fermées à la fin du XIX e siècle avant d'être transformées en champignonnières puis condamnées définitivement dans les années soixante-dix. En 2001, un incident avait déjà été signalé dans le bois de la Garenne o๠une importante cavité avait été découverte en plein bois. Elle doit être comblée dans les prochains mois.
Olivier Sureau et Claire Guédon
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