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à‰cole sinistrée : la Ville porte plainte (FIG)
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Ou là  là , le maire de Paris charge le BRGM d'une étude... Nos bétonneurs et combleurs nationaux ont la parole...

Citation :XIIIe ARR. Après l'effondrement d'une cour de maternelle due au percement vers l'est de la ligne Météor

à‰cole sinistrée : la Ville porte plainte

La réponse des autorités ne s'est pas fait attendre. Après le spectaculaire effondrement de la cour de l'école de la rue Auguste-Perret (XIIIe), dans la nuit de vendredi à  samedi, la municipalité a demandé, hier, «une expertise technique des sols» et déposé une plainte en référé au tribunal administratif. Bertrand Delanoà« a, par ailleurs, chargé le directeur général du Bureau de recherche géologique minière (BRGM) d'une mission sur les sous-sols parisiens. De son côté, Gilles de Robien, le ministre des Transports, a saisi le conseil général des Ponts et Chaussées pour réaliser une enquête technique.

Dans le même temps, le quartier sinistré avait la gueule de bois. Les traits défaits, une habitante de l'immeuble Le Périscope, situé à  quelques dizaines de mètres du cratère provoqué par l'éboulement du tunnel de Météor (nos éditions d'hier), assurait avoir dormi avec la peur au ventre. «Je n'arrive pas à  me sentir rassurée, explique-t-elle. J'ai peur que les bâtiments voisins ne s'effondrent à  leur tour. Et puis je pense à  l'horreur que cette catastrophe aurait pu provoquer si la cour du groupe scolaire s'était affaissée en pleine journée, quand les enfants sont en récréation. Il y aurait peut-être eu des dizaines de morts et de blessés.»

Car c'est bien à  cela que tout le monde pense. Aux quelque 900 élèves de l'école maternelle et élémentaire qui fréquentent l'établissement. Et à  ce qui aurait pu arriver. «Nous sommes passés à  côté du pire, avance Francis Guittonneau, chef du projet Météor. Les dégâts sont énormes et nous en assumons pleinement la responsabilité. Nous avons mis en place un service d'accueil et d'information qui tentera de répondre à  l'inquiétude des habitants. Un bus «accueil des riverains» restera ainsi au moins jusqu'à  vendredi au 58, rue Baudricourt.» A son bord, les riverains peuvent notamment déclarer les éventuels dégâts qui ont pu apparaître dans leur appartement. La RATP a également installé une permanence juridique (01.44.68.20.20) ouverte de 9 heures à  19 heures. Par ailleurs, la Régie offrira un service de transport dès lundi prochain. Il emmènera les enfants de la rue Auguste-Perret vers d'autres écoles de l'arrondissement (lire ci-contre).

Quant aux causes du plus spectaculaire effondrement de terrain de l'histoire du métro parisien, elles demeuraient, hier soir, encore fragmentaires. D'après la RATP, la zone concernée correspondrait à  un «banc calcaire» très fragile. «Nous nous trouvons face à  un accident géologique exceptionnel et imprévisible, assure Francis Guittonneau. Compte tenu de nos mesures, des forages et des études réalisées avant les travaux de percement, rien ne laissait présager un tel accident, un tel éboulement de 3 000 mètres cubes sur près de 400 m2. D'autant que, comme nous l'avons déjà  dit, notre dernier relevé topographique réalisé la veille n'avait signalé aucune anomalie.»

Autre piste pour les experts de la RATP et de Bouygues, l'entreprise chargée de la construction, la largeur du tunnel. Les voà»tes de quinze mètres de large, soit le double de la dimension habituelle, ont-elles contribué à  fragiliser le calcaire déjà  très friable ? La question reste pour l'instant en suspens. «Seules certitudes, affirme la RATP, le tunnel n'a traversé aucune carrière connue et aucun des bâtiments et immeubles alentour n'est menacé. La zone sinistrée est circonscrite et ne peut s'étendre. Il n'y a donc plus aucune raison d'avoir peur.»

En attendant, si les riverains se joignent à  la procédure ouverte par la Ville, ils auront pour eux le précédent de la rue Papillon (IXe). En décembre 1995, deux immeubles menaçaient en effet de s'écrouler à  la suite d'un affaissement de terrain. Apparemment, le chantier de réalisation d'à‰ole, le RER E, avait trouvé sur sa route une cavité due à  la dissolution du gypse alors que la zone n'était pas signalée comme étant à  risques. Après une longue instruction au cas par cas, chaque sinistré a vu son dossier traité à  l'amiable ou par le biais d'une procédure judiciaire aux dépens de la SNCF. Mais là  il ne s'agissait que de fissures.

Cyril Hofstein
[18 février 2003]
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