Ven. 24 Fév. 2006, 11:28
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Citation :Entre 15 et 25 mineurs probablement morts dans une mine au Mexique
2006-02-24 07:58:25
SAN JUAN DE SABINAS (AFP)
De 15 à 25 mineurs sont probablement morts dans la mine la mine de San Juan Sabinas, dans le nord du Mexique, l'air dans la zone o๠ils étaient censés se trouver étant irrespirable, ont expliqué jeudi soir le directeur de la mine et le ministre du Travail.
Au total, 65 mineurs sont pris au piège depuis dimanche dans la mine, après un coup de grisou. Le ministre du Travail Francisco Salazar a ajouté que des analyses supplémentaires des secteurs de la mine o๠se trouvaient les autres mineurs seraient faites vendredi.
"D'après les analyses de qualité de l'air effectuées dans la galerie 23 (de la mine), l'air analysé ne permet pas la vie. Il y avait normalement de 15 à 25 mineurs dans la diagonale 23. S'ils étaient effectivement à cet endroit, ils ne sont plus en vie", a déclaré le directeur de la mine, Ruben Escudero, lors d'un point d'information pour les familles des victimes et la presse.
Après l'annonce, deux femmes ont été prises d'un malaise et deux autres d'une crise de nerfs. Jeudi en milieu de journée, les deux hommes s'étaient montrés fatalistes sur le sort des 65 mineurs. "Au fur et à mesure que les secouristes avancent, l'air de la mine est plus pauvre en oxygène et plus chargé en méthane (gaz potentiellement explosif, composant principal du grisou), ce qui le rend de moins en moins respirable", a déclaré Francisco Salazar, responsable des opérations de secours.
La tâche s'annonce impossible: soixante des 65 mineurs se trouvent à plus de 2.000 mètres de l'entrée de la mine, alors que les sauveteurs ont à peine dépassé les 1.000 premiers mètres, selon Grupo México, entreprise à qui appartient la mine de San Juan de Sabinas. Salazar a souligné que la situation de l'autre côté des éboulements, o๠il espère trouver des mineurs, est encore pire que celle à laquelle sont confrontés les sauveteurs, près de cinq jours après l'explosion.
Les sauveteurs - des mineurs de la mine - avancent difficilement dans trois cavités étroites, armés de pelles et de pioches. Les galeries obstruées ne permettent pas de faire entrer dans la mine des outils mécanisés en raison du risque d'éboulement et de l'étroitesse de certains points de passages. Les parents des victimes, appuyés contre les grilles de la mine, guettent en silence le moindre mouvement et se précipitent vers les mineurs-sauveteurs dès qu'ils sortent de la mine, le visage noirci et le regard dans les bottes.
Ils les interrogent alors sur l'avancée des recherches, s'ils ont retrouvé des survivants, ou des corps. Ils obtiennent en réponse des hochements de tête et de chaudes embrassades suivies de sanglots. Les équipes de sauveteurs se succèdent toutes les huit heures dans les galeries instables de la mine.
"Les éboulements sont beaucoup plus importants que ce que nous pensions", a indiqué le ministre.
Au lieu de partir en ligne droite vers les mineurs emprisonnés au fond de la mine, les sauveteurs ont dà» changer de trajectoire à plusieurs reprises et emprunter les conduits d'aération. L'arrivée tardive de conseillers techniques américains jeudi soir n'a pas redonné espoir aux femmes et mères de mineurs, qui s'interrogent pourquoi il leur a fallu trois jours et demi pour arriver à la mine. Assommés par la perspective de perdre un proche, les familles des victimes ont rangé leurs accusations sur les mauvaises conditions de sécurité dans la mine, comme aux premiers jours.
© AFP.