Mer. 20 Avr. 2005, 16:57
0 | 0 | ||
"Les Parisiens ont toujours été tiraillés entre le besoin naturel d'ordre et l'envie de transgresser les règles" ; et, bien souvent, "ils arrivent à concilier ces deux tendances". Edité dans la capitale française, l'International Herald Tribune sait de quoi il parle. Et le quotidien américain voit une nouvelle illustration de ses observations dans la campagne menée par la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui dirige le réseau métropolitain, face au problème des tagueurs friands de murs et de wagons immaculés pour y reproduire leur signature stylisée. Des Åuvres brutes qui coà»tent 20 millions d'euros par an en nettoyage au métro parisien.
"Aujourd'hui, la RATP est confrontée au problème des artistes auteurs de graffitis qui défigurent les biens publics. Que faire ? Les emprisonner ? Non, plutôt leur proposer une exposition", résume l'IHT. Troquant le bâton de la répression pour la casquette de mécène, la RATP veut jouer la carte du partenariat avec les jeunes artistes tagueurs. La Régie des transports a ainsi ouvert un concours pour la création d'une Åuvre dont le thème serait "le mouvement dans la ville". Un site Internet présente les règles de participation à "la première writing battle". Précision de taille : les compositions sont à envoyer sur une feuille de format A4 et non sur un mur. Elles seront ensuite départagées par "un jury formé de graphistes, de journalistes, de personnalités du hip-hop et de membres de la RATP".
Né sur la côte Est des Etats-Unis, l'art du tag ou du graffiti est profondément inscrit dans la culture urbaine. Son origine transatlantique l'a empreint d'une anglophonie persistante, ce qui explique que même le concours de la RATP est fleuri de franglais. A New York, le graffiti a trouvé son royaume et certains anciens tagueurs y sont devenus des artistes renommés. "La RATP voudrait que les tagueurs français suivent la même voie et offre au gagnant du concours un prix de 1 500 euros. Selon l'attaché de presse de la RATP, 'il s'agit d'un art qui a sa place dans une galerie, pas dans le métro'." Le nom du tagueur vainqueur sera connu en juin, mais, ironie du sort, "le même mois, un tribunal de Versailles jugera soixante de ses confrères, accusés d'un préjudice évalué à 1,5 million d'euros, pour le plus grand procès de l'histoire du graffiti".
<!-- m --><a class="postlink" href="http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=50776&provenance=accueil&bloc=10">http://www.courrierinternational.com/ar ... il&bloc=10</a><!-- m -->
KtaBreizh : Glaise Atao !