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Phuan Falang Gang 2002
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Brewal (18/02/02) :
Zéro : François lance la pierre.
Un : C'etait un galet ramassé dans le lit de la rivière Xang Nua. Nous cherchons la perte grâce aux indices récoltés par Louis l'année dernière.
Deux : Après le lit, nous avons dà» franchir deux cents mètres de canyon pour accéder au premier puits.
Trois : La pierre continue à  tomber, sans bruit...
Quatre : Nous nous attendions bien à  un grand puits , d'au moins cinquante mètres. Mais là , le bruit se fait attendre. On a sà»rement raté le bruit, l'écho. Mince.
Cinq : C'est vrai que cette perte est énorme. La brume sort du trou. On se penche, le vertige nous prend.
Six : Bing ! Le premier. La pierre ricoche bien en dessous.
Pourtant, hélas, il est déjà  trop tard pour aller y voir. Rentrons.

Baltimore (19/02/02) :
Nous avions donc décidé d'attaquer l'ascension du massif par le nord pour rejoindre la Nam Xang Nua et suivre son cours jusqu'au dit gouffre. Certes le chemin est beaucoup plus long par le nord, mais il semblait plus doux que la montée par Tham Hoà¯. Ayant laissé une partie de notre matériel sur place hier soir, bien caché sous des feuilles de bananier, nous nous sommes préparés ce matin dans l'objectif d'un bivouac sur place ce soir.
Le tuk tuk nous à  déposé dans un petit village au bord de la route 13, et nous avonc commencé notre ascension vers l'ancien village de Ban Nampin en croisant de nombreuses personnes qui travaillaient dans les vergers puisque la premiere partie de la vallee est plantée de citronniers, pamplemoussiers et mandariniers.
- ban nampim ? demandions-nous..
et on nous montrait du doigt le bon sentier à  suivre.
Plus haut nous entendons des détonations diverses et répétées, du 22 long rifle et du plus gros calibre selon certaines estimations, alors qu'il ne s'agit en fait que d'un buisson de bambous en train de bruler sous le regard des bucherons. La parano s'installe. Heureusement, nous savons déjà  que la region ne contient plus de tigres dans les montagnes.
C'est ainsi qu'après 2 heures de marche, 30 degrés à  l'ombre et 20 kilos sur le dos, nous arrivons à  proximité de cet ancien village Hmong (une minorité lao vivant dans les montagnes) et qui est aujourd'hui abandonné, à  l'exception d'un petit champ dans lequel nous remarquons quelques plants de pavot arrivés à  maturité.
Après une pause déjeuner bien méritée, nous poursuivons notre chemin en espérant bientôt retrouver le lit de la Nam Xang Nua, croisant sur notre route un "chasseur" qui, à  l'approche de notre groupe, à  jeté une pétoire faite maison dans les buissons. Canon très long, arme à  poudre noire, la détente tient avec un elastique!!! Après photo, nous lui restituons son engin et continuons.
Jusque là , tout allait bien, le sentier etait bien visible, la piste facile à  suivre, mais nous arrivons dans une zone o๠tous les arbres ont été coupés, et il nous faut progresser en marchant sur les branches, sans trop voir o๠le pied s'enfonce dans les brindilles et les feuilles mortes.
La suite du chemin n'étant pas évidente, nous rebroussons jusqu'à  un autre embranchement en tentant de suivre le cours d'une rivière asséchée. Pas de chance, nous retombons de nouveau sur une zone déboisée, puis dans la jungle elle même, decidant d'aller tout droit en utilisant le coupe coupe acheté ce matin.
Nous errons presque une heure, en quête d'une nouvelle piste, mais l'heure passé, il est bientôt 16:00 et nous en avons plein les jambes. nous avons déjà  fait presque 6 km, 600 m de denivelé, et il nous reste environ 4 km pour atteindre notre objectif.
J'ai l'impression de participer à  une course d'orientation, le côté ludique en moins !
Nous faisons donc sagement demi tour, dépités et transpirants, ruisselant de sueur.
Lorsque nous repassons l'ancien village de Nampin, nous remarquons que les têtes de pavot ont ete incisées depuis notre passage du matin.
Séance photo pour immortaliser l'une des spécialités du cru.
La descente vers la route se poursuit, Yann et Gaà«l sont devant, tandis que Gabriel et moi fermons la marche, et nos 2 groupes finissent par s'espacer un peu.
C'est au détour d'un virage que nous retrouvons nos compères, en compagnie de 4 types armés de AK47 pour l'un, le chef, et de fusils d'assaut chinois pour les 3 autres.
-Sabaà¯di!! (je préfère rester poli et dire bonjour à  ces messieurs).
Qui sont-ils ? trafiquants d'opium ? miliciens ? rebelles ? simples ranconneurs ?
En tout cas, ils nous escortent bien gentiment jusqu'au village, o๠nous devenons l'attraction générale. Le chef (c'est le chef car, même s'il porte un short de foot aux couleurs d'une équipe allemande, il a la chemise kaki) nous propose d'attendre en fumant une cigarette, et regarde avec insistance mes chaussures de rando ainsi que celles de Yann (Gaà«l a des tennis et Gabriel des tongs).
Ensuite, c'est un veritable défilé de tous ceux qui parlent quelques mots d'anglais pour comprendre ce que nous faisions là  haut. De la randonnée bien sà»r, pas question de la spéléo, trop difficile à  expliquer.
Gabriel explique en lao, et nous entendons bientôt que tout va bien, mais bon, pas question de partir pour le moment.
On nous propose d'attendre le tuk tuk pour Vang Vieng, mais il fait déjà  nuit et l'attente est longue.
Finalement, après bien des marchandages, pour 20 FRF par personnes nous sommes rapatriés à  Vang Vieng en pick up, avec escorte armée sur le plateau.
Au moment de monter à  bord du véhicule, un villageois propose de la ganja à  Yann qui refuse bien vite.
Notre entrée en ville reste discrète.
En reprenant nos sacs, Yann confond la bretelle de son kit avec celle de la kalaschnikov et manque de repartir avec !
2 des types nous suivent jusqu'à  la guest house afin de poser des questions aux proprietaires.

Baltimore (20/02/02) :
Décidement, le sort joue contre nous en ce qui concerne l'exploration de ce gouffre.
Prêts à  partir ce matin, un policier est venu nous chercher pour nous emmener au bureau de l'immigration, ou nous avons raconté en groupe puis séparément ensuite notre emploi du temps de la journée d'hier.
Cartes et passeports sont désormais en securité au bureau de l'immigration qui attend aussi nos cordes...
La seule solution reste de retourner sur place avec un guide "accepté" par les autorités. Le bon contact établi avec les guides de Tham Pha Leu Si et Tham Hong Yé pourra donc nous aider dans cette démarche.
Journée de repos forcé que Yann et Gaà«l mettent à  contribution pour sauvegarder les données des topos sur une disquette avant d'envoyer les infos par email.

L'après midi de mercredi, après une bonne baignade et un bain de soleil, Gaà«l et moi sommes allés à  Tham Pha Leu Si négocier avec les guides que l'un d'eux nous accompagne à  notre gouffre après un passage par le bureau de l'immigration afin de récupéré nos passeports.
Il nous faut attendre le retour du chef guide pour marchander quelque chose.
En attendant, l'un d'eux me propose de boire un breuvage inconnu dans un verre taillé dans un morceau de bambou.
Il s'agit de thé, froid, pas mauvais, qui a été directement infusé dans une branche de bambou coupée et mise au feu, fermée à  son extremité par un tampon en fibres végétales, qui sert aussi de filtre lorsqu'on verse la boisson dans le gobelet en bambou. Astucieux!
Bref, nous prenons rendez-vous demain matin avec "Numbel ouane" qui est ok pour nous accompagner, et c'est avec confiance que Gaà«l et moi rentrons avertir Gabriel et Yann du succès de notre recherche.
Nous allons enfin pouvoir récupérer notre materiel laissé dans la jungle 2 jours plus tôt...

Lhermine (21/02/02) :
Lever 06h30 (1/2 heure plus tot que d'habitude), la guest-house a encore la grille fermée. Le guide trouvé la veille nous fait faux bond.
Nous retournons au poste de police avec un autre guide récupérer nos passeports. L'officier nous fait clairement comprendre que nous devrions quitter Vang Vieng au plus tôt ...
Il nous rend nos passeports mais garde une de nos cartes de la région. Avec notre guide nous montons récupérer notre materiel et descendre la perte trouvé l'avant-veille. C'est quand meme le plus grand puits du Laos que nous avons trouvé là .
Nous nous sommes arrétés sur un puits de 40 mètres après en avoir descendu 50.
Le lendemain on sera "expulsé" vers Luang Prabang mais notre gouffre nous attend pour l'année suivante.
KtaBreizh : Glaise Atao !
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