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Escalade: la loi autorise désormais la location de matériel d'assurage
AFP | 31.03.04 | 08h11

Un décret du 19 mars 2004 autorise désormais la location de matériel d'assurage, utilisé notamment dans les via ferrata, parcours aventure et salles d'escalade, ce qui était précédemment interdit, indiquent les professionnels.Mais tout le monde bafouait la loi, de tels matériels - cuissards, baudriers, cordes, mousquetons et sangles - étant en effet couramment prêtés par les guides à  leurs clients, loués dans des magasins et même fournis aux élèves des classes d'escalade dans les écoles.Dans ce dernier cas, les professeurs d'éducation physique avaient toutefois l'obligation d'inspecter le matériel, selon un cahier des charges.Dans un communiqué conjoint, la Fédération française des industries du sport et des loisirs (FIFAS) et la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME) notent que les "équipements de protection individuelscontre les chutes de hauteur peuvent désormais être légalement mis à  disposition ou loués dans le cadre d'activité non professionnelles sportives ou de loisirs".Le problème était apparu en 2000, avec la multiplication dans les Alpes des via ferrata et des parcours acrobatiques dans les arbres, lorsque des fonctionnaires des Services de la concurrence (DDCCRF) des deux départements de Savoie avaient été interrogés sur les textes concernant le matériel anti-chute.Ils s'étaient aperçus que la loi de 1991 en vigueur interdisait "d'exposer, de vendre, d'importer, de louer, de mettre à  disposition" des EPI d'occasion, comme les baudriers, cordes, mousquetons ou sangles.La loi s'adressait à  l'époque uniquement au monde du travail et visait à  s'assurer que les personnes travaillant en hauteur disposent d'un équipement neuf et non pas de matériel pouvant avoir un vice caché, comme une corde ayant déjà  subi un choc violent. Elle reste applicable pour le monde du travail.Les loueurs d'équipements étaient tous hors-la-loi et susceptibles de faire l'objet de poursuites en cas d'accidents provoqués par une défaillance du matériel. Il n'y pas eu de sanctions des contrevenants, les fonctionnaires reconnaissant, sous couvert de l'anonymat, que l'application de la loi pouvait être contre-productive en matière de sécurité en montagne."Tout le monde était dans l'illégalité. Quand on initie des gens à  l'escalade, on prête un baudrier, cela était interdit", explique le président de FFME, Jean-Paul Peeters. "Il y avait le risque qu'un jeune grimpeur peu fortuné se bricole un équipement peu fiable", a-t-il dit.Tout le monde était d'accord pour changer la loi mais cela a duré 4 ans, précise M. Peeters qui ajoute qu'une norme AFNOR pour les EPI, mise au point avec les industriels et les services de l'Etat, devrait voir le jour ce printemps. "Cette norme donnera les modalités de gestion, de traçabilité et de contrôle du matériel, notamment sa durée de vie afin que les loueurs sachent quoi faire par exemple en cas de choc", a ajouté M. Peeters."L'important, c'est le contrôle du matériel et la tenue d'un cahier de maintenance", estime Alain Lapierre, directeur de la plus grande salle d'escalade d'Europe, Mur Mur, à  Lyon. De son côté Petzl, premier fabriquant mondial, a mis au point un CD ROM pour l'entretien du matériel, détaillant les vérifications à  opérer et leur étalement dans le temps.

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