Mer. 24 Dec. 2003, 15:32
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Jean-Michel Breittmayer
La République
Publié le 26 février 2001
Dans ce haut temple de la recherche appliquée aux sciences de la terre, aux roches, lâunivers fantasmagorique de la Bande Dessinée devait rejoindre un jour le monde rigoureux du rationnel. Une exposition à la bibliothèque de lâàcole en témoigne jusquâau 19 mars.
Dans le cadre du troisième festival de la Bande dessinée qui sâest déroulé à Igny (Essonne) les 16 et 17 décembre dernier, une exposition retraçait la représentation dans la bande dessinée des catacombes et des anciennes carrières souterraines de la Ville de Paris depuis 35 ans. Lâexpo devait ensuite se tenir à lâécole des Mines de Paris avant de venir à la bibliothèque de son site bellifontain. Vous avez encore trois semaines pour découvrir, au 38 de la rue saint-Honoré, un aspect méconnu du patrimoine parisien mis en BD : son sous-sol dâo๠ont été extraits les matériaux nécessaires au développement de son prestigieux patrimoine architectural.
La bande dessinée la plus ancienne actuellement connue évoquant les antiques carrières souterraines reste «Astérix et les Normands», de René Goscinny et Albert Uderzo, parue en 1996. On y voit Goudurix, le neveu dâAbraracourcix, faire allusion sur deux cases aux fêtes organisées clandestinement qui se déroulaient à lâépoque dans les sous-sol parisiens et qui nâétaient pas encore des «Rave-parties».
Les amateurs clandestins
Puis, en passant par Mitacq, Cabu, Cothias et Juillard, ou encore de jeunes auteurs comme David B. ou Philippe Masson, vous en saurez davantage sur lâorigine des anciennes carrières souterraines de Paris, sur le travail de lâInspection générale des carrières (service créé en 1977, et à la tête duquel se trouve toujours depuis 1809 un ingénieur issu du corps des Mines), lâhistorique des Catacombes ou ossuaire général de la Ville de Paris (le premier musée parisien par le nombre de visiteurs annuels), la réutilisation de ces carrières souterraines à différentes périodes troubles de notre histoire. Et ceci, pour aboutir à un phénomène ayant son origine à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts : la cataphilie !
Les cataphiles, amateurs clandestins, arpentent jour et nuit cette doublure souterraine de la capitale. De leurs rangs sont précisément issus un certain nombre dâauteurs de Bandes dessinées dont Damien Jacob qui prépare actuellement le troisième tome de sa trilogie : «Les Fées Noires». A noter que le premier tome sâappelait «Le Diable Vauvert» (1999) du nom du lieu sur lequel sâétait établi, en 1783, lâàcole nationale Supérieure des Mines de Paris.
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--> Même pas mort mais déjà six pieds sous terre <--