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Voilà une belle fin d'après-midi. Il ne fait pas chaud mais la température est agréable. Je profite des derniers rayons du soleil pour immortaliser ce pont qui est le symbole de l'amitié franco-allemande et que l'on appelle Passerelle des deux Rives...
Il faut bien reconnaître que ce pont est plutôt atypique. Outre sa fonction abstraite de lien entre nos deux peuples, il attire l'attention de par son audace architecturale.
La Passerelle "Marc Mimram" (du nom de son architecte) est belle. Ses courbes sont harmonieuses et ses lignes sont élancées. On pourrait croire qu'elle voudrait se mettre à danser, onduler au dessus du fleuve dans une chorégraphie entre le ciel et l'eau.
Cette passerelle m'attire. Cette passerelle me parle. Un désir d'ascension m'envahit.
Nous sommes en fin de journée, les passants se font plus rares, la lumière plus faible et les haubans tendus en diagonale sont autant d'invitations à une folle escalade jusqu'au sommet du pilier central.
Mes deux amis et moi nous entretenons quelques minutes, puis, d'un commun accord, nous donnons l'assaut aux énormes câbles, fermement décidés à atteindre le point le plus élevé de cet ouvrage d'art.
Oui mais voilà, dans notre précipitation de gamins quittant l'école, nous avons oublié de surveiller les alentours, et sommes bien vite repérés par un cycliste beaucoup moins enthousiaste que nous à l'idée de nous voir grimper, et voilà qu'il nous crie de redescendre au plus vite sous peine d'appel à la maréchaussée.
Il nous a fallu beaucoup d'aplomb et de culot pour lui faire avaler que nous étions mandatés par la mairie afin de contrôler l'état des haubans, mais vu notre équipement plus que rudimentaire et nos tenues parfaitement inappropriées, le cycliste ne fût pas dupe très longtemps et s'en alla prévenir nos amis en bleu.
A partir de ce moment, nous savions que le temps nous était compté et que nous disposions tout au plus d'une dizaine de minutes pour mener à bien notre projet aussi stupide qu'inutile, mais qui dès lors, prenait à nos yeux la plus haute importance !
Nous voulions une preuve photographique de notre acte futile, et à cause ou grâce à un léger coup de vertige de notre troisième larron, il fut rapidement décidé qu'il redescendrait avec l'appareil-photo pendant que nous continuerions notre ascension vers le sommet du pont.
Ce que nous fîmes avec succès et satisfaction bien entendu.
Et c'est à la faveur du crépuscule que nous sommes rapidement redescendus et que nous avons, toujours comme des gamins quittant l'école, détalé comme des lapins !
Retour au camion, satisfaction générale, une petite dose d'adrénaline, quelques beaux clichés et nos rires se perdant dans la nuit germanique.
Quand tu ne sais plus où tu vas, retourne-toi et tu sauras d'où tu viens... loulexplo.fr objectifloul.fr
