Mar. 11 Sep 2012, 19:03
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plus fort,je vais vous le prouver tout à l'heure.
La nuit du Lundi
20 aout après trois jours de canicule sous les combles nous a décidés,mon camarade
S.F. et moi à aller dormir dans une ruine de pavillon vide extrêmement bien conservée en voie de
démolition où nous avions déjà fait des photos et où nous préparions un court métrage.
Nous avons installé nos couchages chacun dans une
pièce fraîche quand des aboiements et des cris du genre "Police,que
personne ne bouge!"
SF était dans la cuisine alors que
je fixais mon occultant dans l'immense salle de bain avec baignoire
de ce triste site du XIXème revêtu d'amiante lors de son
agrandissement dans les années 60 avant sa désertion tardive,sans
doute dans les années 90.
Les flics en short avaient tout l'air
de civils et n'ont pas voulu nous donner leur carte,ils nous ont
conduits à Aulnay sous bois sans même vérifier nos dires et les
couchages laissés dans la ruine.
L'officier particulièrement obtus n'a
rien compris de notre requête à dormir au frais dans une maison
vide en voie de destruction et à marqué « Effraction avec
tentative de vol » alors que le carreau de la maison était
cassé depuis bien longtemps ,des bris de verre gisant partout
sur le sol de la cuisine en formica.
Nous avons été transférés au
commissariat de Livry Gargan où un policier s'était suicidé avec
une balle de son arme de service dans le cœur deux nuits plus
tôt,car celui d'Aulnay était plein.
Les policiers nous ont placés en garde
à vue chacun dans une cellule,la troisième étant déjà occupée
par « Le Baron »,caïd local depuis trois jours.
Les conditions d'hygiène étaient
déplorables,les murs encroûtés de vomi et des traces de sang plus
ou moins neuves maculaient le sol,un matelas pouilleux plein de
sang,d'urine,de sperme et de miasmes pouvait servir d'occultant entre
la banquette trop étroite et le sol.
Un wc turc au fond de la pièce
refoulant fortement dans ma cellule,aucun cabinet dans celui de
sylvain,rien pour se laver les mains.
Le pauvre Baron se mettait à hurler de
temps en temps,demandant des habits propres,vivant dans ces remulgues
depuis déjà trois jours.
J'ai été emmenée à Jean Verdier à
3H afin de faire mon bilan médical,j'ai eu droit à des médicaments
neufs alors que les policiers n'avaient pas le droit de me donner
ceux de mon sac,j'ai demandé des draps propres et du désinfectant
également,mais malgré les conditions d'hygiène citées,elles ne
voyait pas de contre-indication à ce que je retourne en cellule.
De retour,les policiers ont prétexté
des restrictions pour excuser la saleté et m'ont donné une
couverture gorgée de pisse en guise de drap propre.
Il fallait respirer le moins
possible,il faisait néanmoins frais,la cellule était insonorisée
et j'ai dormi.
Celà n'a pas été le cas de
S.F.,ils le réveillaient toutes les heures pour lui poser des
questions ou bien pour s'amuser,l'équipe de remplacement s'est
montrée dure et méprisante,prétextant que l'on n'était pas à
l'hôtel.
Vers 9 heures nous avons vu
l'avocate,puis vers 9H30 nous avons été auditionnés.
Encore une fois,ils ont traité S.F.
de manière bien différente,prenant ses empreintes,son ADN,des
photos de lui...
Il me dit plus tard que la doctoresse
avait même refusé de lui donner un verre d'eau,alors que de ce
côté,craignant sans doute ce qui était marqué dans mon
dossier,ils me donnaient régulièrement à boire ainsi qu'ils me
permettaient d'aller aux autres toilettes plus propres.
Ca ne m'a pas empêchée de m'infecter
car j'étais trop peu habillée sur le sol crasseux de la cellule.
S.F. avait les genoux écorchés et
malgré le jeans,à commencé à suppurer.
Nous avons été relâchés sans
plainte après avoir signé des papiers qu'ils ont ensuite déchirés
sous nos yeux,à 11H,nous jetant presque dehors avec nos sacs en
vrac.
Nous sommes rentrés en stop,très
heureux de sortir de prison,nous avons acheté des melons au marché
et Mzouïa m'a offert un plein sac de côtes de mouton invendus la
veille,le soir de fin du Ramadan.
Ensuite,chargés du marché,nous sommes
allés à la ruine récupérer nos couchages où deux Portuguais
avaient commencé à casser l'escalier,S.F. est monté sur la
table de jardin pour accéder à la porte et nous a redescendu le
tout sous le regard étonné des travailleurs :
Fallait les comprendre,on leur avait
dit que deux gars étaient venus cambrioler durant la nuit...
Nous sommes ensuite rentrés nous
laver,je me suis désinfectée longuement,malgré cela j'ai eu des
mycoses pendant deux jours,des fièvres et l'herpès occulaire
commence seulement maintenant à aller mieux.
S.F. avait un début de gangrène au
genou gauche,j'ai dû lui arracher la chair boursouflée sous la
croûte avec une petite pince et ensuite finir de nettoyer avec une
compresse d'hexomédine,avant de panser,laissant un puits sur le côté
afin que les plaies respirent,le genou gauche commençait aussi à
sentir,il n'a pas voulu de mes anti-douleurs mais à tenu bon à
grand renfort de cognac...
Je suis choquée de telles conditions
de détention dans un pays comme la France,on se serait cru dans une
sombre dictature qui n'aurait jamais rien entendu de l'Habeas Corpus.
Où sont les droits de l'homme ?
J'ai porté plainte auprès du
procureur de la république ainsi qu'auprès du contrôleur des lieux
de privation de liberté,les services d'hygiène ne se sentant pas
concernés...
Aucune nouvelles de la plainte à ce jour.
Vive la France !
Das ist nicht mein Bier...
Es ist mir Wurst!
Es ist mir Wurst!