Ven. 28 Mars 2003, 16:42
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Citation :Le Parisien (Oise) vendredi 28 mars 2003
Serans
La départementale 157 menace de s'effondrer
Carrières souterraines
Stupeur, il y a quelques jours, pour les automobilistes de la D 157, entre Serans et Nucourt (95). Non loin de la chaussée, une crevasse de 2,5 mètres de profondeur s'est naturellement formée dans le sol. Un phénomène pour le moins troublant, surtout que la zone se trouve sur une carrière souterraine longue de plusieurs kilomètres. L'inquiétude est d'autant plus grande que les cars de liaison de la SNCF et de transports scolaires fréquentent chaque jour cet axe stratégique pour rejoindre le Val-d'Oise. Depuis, et par mesure de sécurité évidente, les préfectures des deux départements concernés ont décidé de fermer la D 157 à la circulation, du moins sur les quatre kilomètres qui relient Serans à Nucourt.
Polémique sur les travaux d'aménagements hydrauliques Les fortes pluies et le ruissellement des eaux ont en effet fragilisé la voà»te de la carrière, « si bien qu'aujourd'hui entre cinq et huit piliers sont directement menacés », souligne Michel Pitsillides, premier adjoint de la petite commune de Serans. Mais en fait, l'origine de cet affaissement vient principalement des travaux d'aménagement réalisés ces dernières années. « Le risque d'effondrement a été amplifié depuis que des travaux de mise en sécurité hydraulique du village ont été réalisés », précise-t-il. Des fossés de part et d'autre de la commune, ainsi que des bassins de rétention, ont en effet été aménagés il y a trois ans pour dévier l'eau, et pallier les risques d'inondation bien connus sur ce secteur situé en plaine. « Mais il y a eu des changements par rapport au projet initial d'aménagements hydrauliques. Sans que cela soit débattu au sein du conseil municipal, le maire de la précédente mandature a décidé de construire un fossé de plus d'un kilomètre au pied des bassins. Cela pour permettre d'écouler l'eau en direction des carrières souterraines », précise Gérard Lagniaux, l'actuel maire. Ce phénomène a sans nul doute accentué l'érosion au pied des piliers calcaires qui sont aujourd'hui déchaussés, donc fragilisés. Autant dire que les risques d'affaissement courent toujours. Depuis mercredi, des experts géologiques sont sur place. Dépêchés pour réaliser une série de relevés typographiques, ils devront rendre des conclusions au préfet de l'Oise sur les solutions à prendre pour sécuriser les lieux. Les résultats sont attendus dans un bon mois. En attendant, les automobilistes doivent prendre leur mal en patience. Une déviation a été mise en place dans les deux sens de circulation. Pour rejoindre la N 14, ils doivent emprunter la D 86 et passer par Magny-en-Vexin, ou emprunter la D 153 pour rejoindre Lierville.
Olivier Beaumont