Sam. 04 Juin 2005, 15:47
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Citation :Trois collégiens, le père de deux d'entre eux et cinq sauveteurs partis à leur secours sont morts asphyxiés dans un réseau de galeries souterraines, près de Monterolier (Seine-Maritime).
Ils auraient été victimes d'émanations d'oxyde de carbone causées par un feu.
Citation :"NEUF personnes sont mortes asphyxiées et une autre se trouvait hospitalisée en réanimation, hier, après le drame sur-venu dans des galeries souterraines situées à Monterolier (Seine-Maritime), un village de 400 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Rouen. Tout commence mercredi après-midi, lorsque trois adolescents du village voisin de Buchy décident d'explorer cet endroit insolite, connu des jeunes des environs. Nicolas Havé, quatorze ans, son frère Tho-mas, treize ans, et Pierre Lamperrier, treize ans, se seraient procurés un plan sommaire des lieux, en pleine campagne, o๠ils étaient déjà venus s'amuser.
Vestiges de la dernière guerre
Il s'agit de trois galeries plates, creusées à flanc de coteau par l'armée allemande pendant, la Seconde Guerre mondiale. Comme dans plusieurs sites de Normandie, des fusées V 2 y auraient été stockées en 1944. Longues de 200 mètres chacune, et hautes de 3 mètres environ, les galeries de Monterolier sont parallèles, et reliées entre elles par un dédale de couloirs. L'entrée de la principale galerie est cachée à la vue par la végétation et l'une des deux autres entrées bouchée par un éboulis.
Les pères des adolescents, inquiets de ne pas les voir rentrer pour dîner, apprennent l'existence de l'expédition par un camarade des enfants qui aurait dà» partir avec eux et avait finalement renoncé. Ils se rendent sur place. Jean-Jacques Havé, quarante-deux ans, entre dans une galerie malgré l'obscurité, alors que José Lamperrier part alerter les se-cours. Un groupe de sauveteurs arrive sur les lieux, vers 22 heures, et entre dans les galeries. Il y a là trois sapeurs-pompiers de Rouen, le médecin-capitaine Jean-Yves Soulard, Bruno Poulain et Laurent Pannier, ainsi qu'un habitant de Buchy, Gérard Duvivier, et deux pompiers volontaires du village, Fabrice Pigny et Dominique Petit. De ces dix personnes, enfants compris, qui ont successivement pénétré dans les galeries mercredi soir, seul Dominique Petit était en vie hier, hospitalisé dans un service de réanimation. Les trois adolescents, le père de deux d'entre eux, un voisin et quatre pompiers sont morts asphyxiés.
Des émanations de gaz toxique
Selon les premiers éléments de l'enquête, communiqués hier matin par la préfecture de Rouen, les adolescents auraient allumé un feu de bois au fond d'une galerie, dans un endroit mal ventilé, pour s'amuser ou pour se tenir chaud. Les restes de deux foyers ont effectivement été découverts à proximité des trois corps, hier après-midi. Le feu aurait dégagé des émanations importantes d'oxyde de carbone, un gaz incolore et inodore qui aurait terrassé les adolescents, puis les sauveteurs partis à leur recherche. Mais le préfet de région, Jean-Paul Proust, évoquait pour sa part en milieu de journée l'hypothèse d'autres émanations gazeuses. « Les premiers sauveteurs sont décédés presque instantanément, à cause de l'oxyde de carbone, mais aussi peut-être d'autres gaz non identifiés », nous déclarait hier midi Patrick Buttin, son directeur de cabinet. Les galeries ayant été vidées après guerre du matériel militaire qu'elles abritaient, seules les analyses des gaz prélevés hier pourront dire si l'oxyde de carbone a pu causer seul cette catastrophe.
Des recherches très difficiles
Toujours est-il que, malgré leurs masques et leurs bouteilles, trois des pompiers arrivés en renfort ont été intoxiqués. Jugées très dangereuses, les opérations de recherche ont été interrompues hier matin, après la découverte des premiers corps, pour ventiler les galeries avec du matériel approprié. Et ce n'est que vers 15 heures que les pompiers ont pu parvenir au fond de la galerie, o๠se trouvaient les corps des trois adolescents et celui de Jean-Jacques Havé, le père de Thomas et Nicolas. La configuration des lieux, « un vrai labyrinthe » selon la préfecture, et l'absence de plan précis de ces galeries et surtout des couloirs les reliant, situées sur une propriété privée, étaient également mises en avant hier pour expliquer les difficultés rencontrées par les secours. Une information judiciaire sera ouverte pour tenter de tirer ce drame au clair.
M.D.
-- h2o
Sauvez une hague, mangez un cataphile.
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