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Version complète : [archive]Drame de Monterolier (Le Parisien juin 1995)
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Drame au fond d'une galerie: neuf morts

Le parisien du vendredi 23 juin 1995

Citation :Trois enfants et six adultes, dont quatre pompiers, ont trouvé la mort par asphyxie dans une galerie à  Monterolier près de Rouen (Seine-Maritime).
Les enquêteurs pensent que des émanations d'oxyde de carbone, provenant d'un feu allumé par les adolescents au cours de leur escapade, pourraient être à  l'origine de la tragédie. A l'annonce du drame, la mère du petit Thomas (en médaillon à  gauche, en compagnie de son petit camarade, Pierre, décédé lui aussi) s'effondre, foudroyée par la douleur.
Citation :Trois collégiens, le père de deux d'entre eux et cinq sauveteurs partis à  leur secours sont morts asphyxiés dans un réseau de galeries souterraines, près de Monterolier (Seine-Maritime).
Ils auraient été victimes d'émanations d'oxyde de carbone causées par un feu.
Citation :"NEUF personnes sont mortes asphyxiées et une autre se trouvait hospitalisée en réanimation, hier, après le drame sur-venu dans des galeries souterraines situées à  Monterolier (Seine-Maritime), un village de 400 habitants, à  une vingtaine de kilomètres de Rouen. Tout commence mercredi après-midi, lorsque trois adolescents du village voisin de Buchy décident d'explorer cet endroit insolite, connu des jeunes des environs. Nicolas Havé, quatorze ans, son frère Tho-mas, treize ans, et Pierre Lamperrier, treize ans, se seraient procurés un plan sommaire des lieux, en pleine campagne, o๠ils étaient déjà  venus s'amuser.


Vestiges de la dernière guerre
Il s'agit de trois galeries plates, creusées à  flanc de coteau par l'armée allemande pendant, la Seconde Guerre mondiale. Comme dans plusieurs sites de Normandie, des fusées V 2 y auraient été stockées en 1944. Longues de 200 mètres chacune, et hautes de 3 mètres environ, les galeries de Monterolier sont parallèles, et reliées entre elles par un dédale de couloirs. L'entrée de la principale galerie est cachée à  la vue par la végétation et l'une des deux autres entrées bouchée par un éboulis.
Les pères des adolescents, inquiets de ne pas les voir rentrer pour dîner, apprennent l'existence de l'expédition par un camarade des enfants qui aurait dà» partir avec eux et avait finalement renoncé. Ils se rendent sur place. Jean-Jacques Havé, quarante-deux ans, entre dans une galerie malgré l'obscurité, alors que José Lamperrier part alerter les se-cours. Un groupe de sauveteurs arrive sur les lieux, vers 22 heures, et entre dans les galeries. Il y a là  trois sapeurs-pompiers de Rouen, le médecin-capitaine Jean-Yves Soulard, Bruno Poulain et Laurent Pannier, ainsi qu'un habitant de Buchy, Gérard Duvivier, et deux pompiers volontaires du village, Fabrice Pigny et Dominique Petit. De ces dix personnes, enfants compris, qui ont successivement pénétré dans les galeries mercredi soir, seul Dominique Petit était en vie hier, hospitalisé dans un service de réanimation. Les trois adolescents, le père de deux d'entre eux, un voisin et quatre pompiers sont morts asphyxiés.


Des émanations de gaz toxique
Selon les premiers éléments de l'enquête, communiqués hier matin par la préfecture de Rouen, les adolescents auraient allumé un feu de bois au fond d'une galerie, dans un endroit mal ventilé, pour s'amuser ou pour se tenir chaud. Les restes de deux foyers ont effectivement été découverts à  proximité des trois corps, hier après-midi. Le feu aurait dégagé des émanations importantes d'oxyde de carbone, un gaz incolore et inodore qui aurait terrassé les adolescents, puis les sauveteurs partis à  leur recherche. Mais le préfet de région, Jean-Paul Proust, évoquait pour sa part en milieu de journée l'hypothèse d'autres émanations gazeuses. « Les premiers sauveteurs sont décédés presque instantanément, à  cause de l'oxyde de carbone, mais aussi peut-être d'autres gaz non identifiés », nous déclarait hier midi Patrick Buttin, son directeur de cabinet. Les galeries ayant été vidées après guerre du matériel militaire qu'elles abritaient, seules les analyses des gaz prélevés hier pourront dire si l'oxyde de carbone a pu causer seul cette catastrophe.

Des recherches très difficiles
Toujours est-il que, malgré leurs masques et leurs bouteilles, trois des pompiers arrivés en renfort ont été intoxiqués. Jugées très dangereuses, les opérations de recherche ont été interrompues hier matin, après la découverte des premiers corps, pour ventiler les galeries avec du matériel approprié. Et ce n'est que vers 15 heures que les pompiers ont pu parvenir au fond de la galerie, o๠se trouvaient les corps des trois adolescents et celui de Jean-Jacques Havé, le père de Thomas et Nicolas. La configuration des lieux, « un vrai labyrinthe » selon la préfecture, et l'absence de plan précis de ces galeries et surtout des couloirs les reliant, situées sur une propriété privée, étaient également mises en avant hier pour expliquer les difficultés rencontrées par les secours. Une information judiciaire sera ouverte pour tenter de tirer ce drame au clair.
M.D.
Citation :L'oxyde de carbone un «tueur invisible »?
Le « tueur invisible ». C'est ainsi que les mineurs des bassins houillers du nord appelaient le terrible oxyde de carbone qui continue de provoquer la mort de quelque 900 personnes et l'intoxication de 10 000 autres en France chaque année, selon la direction générale de la Santé.
Inodore et incolore, le monoxyde de carbone provoque maux de tête et nausées, puis très rapidement la perte de connaissance et la mort par intoxication des globules rouges du sang o๠il se fixe 230 fois plus vite que l'oxygène qu'il finit par éliminer. Plus lourd que l'air, il se propage d'abord au ras du sol, sans être décelé, avant d'achever les victimes qui s'évanouissent.

Un lieu clos ou mal ventilé
Les accidents dus à  l'oxyde de carbone se produisent toujours lorsque deux conditions sont réunies : un dégagement gazeux de combustion ; un lieu clos ou mal ventilé. Les exemples les plus classiques sont les chaudières, chauffe-eau, et appareils de chauffage mal entretenus dans des pièces calfeutrées, des foyers ouverts avec des conduits de cheminée obstrués, ou encore la mise en route d'une voiture dans un garage fermé. Non seulement la combustion consomme l'oxygène de l'air, mais elle émet du monoxyde de carbone non évacué.

D'autres types de dégagement gazeux
Les résultats des analyses effectuées hier du ou des gaz encore présents dans les galeries o๠s'est produit le drame ne sont pas encore connus. En tout état de cause, ces émanations ont pu être produites par un feu de bois, à  condition que celui-ci ait été allumé en fond de galerie, là  o๠il n'y a pratiquement plus de circulation d'air.
D'autres types de dégagement gazeux ne sont évidemment pas à  écarter, ces galeries ayant pu servir de dépôt de munitions ou de gaz de combat, pendant la guerre, avant qu'on y entrepose les fusées V 2. Les enfants ont pu découvrir et jouer avec l'un de ces vestiges. Enfin, dernière hypothèse, des émanations de gaz de décomposition sont toujours possibles dans des excavations naturelles.
J.D.
Citation :Annette a perdu son mari et ses deux enfants
Annette Havé, 32 ans, une petite femme blonde perdue dans un grand imperméable blanc, a d'abord un peu pleuré. Puis elle s'est redressée et soudain étrangement calme, elle a continué d'attendre désespérément le retour de Jean-Jacques, son mari, et de ses deux fils, Nicolas 14 ans et Thomas, 13 ans « mais bientôt 14 ».
C'est son mari qui, la veille, est entré le premier dans l'étroite galerie pour aller chercher les enfants. « Quand on a vu qu'ils n'étaient pas de retour après le dîner on s'est inquiété », explique-t-elle en scrutant au loin l'entrée de la galerie.
Annette, elle ne travaillait pas. Les enfants, quant à  eux, suivaient une scolarité tout à  fait normale au collège Francis Yard, à  Buchy. Thomas était en cinquième dans la même classe que Pierre Lamperrier, la troisième jeune victime du drame. Nicolas, le plus âgé, était en classe de troisième.
A l'annonce du drame, Annette a immédiatement été prise en charge par des membres de sa famille restés à  ses côtés tout au long de l'interminable attente. Ils l'ont ensuite emmenée, groggy de douleur. La jeune femme s'est remise à  pleurer doucement.
A.G
Citation :On m'a dit qu'il est arrivé un malheur
Buchy, De notre envoyée spéciale

INSUPPORTABLE attente des parents regroupés à  une centaine de mètres de l'entrée de la galerie. Le préfet, le procureur et Laurent Fabius, député de Seine-Maritime, se tiennent près d'eux. Parmi les parents, il y a José Lamperrier, le plombier de Buchy, le père de Pierre, treize ans, un des trois enfants partis dans la grotte la veille au soir. Il guette, immobile, le ballet des camions de pompiers. Autour de lui, les amis se pressent. « Ne t'inquiète pas, ce n'est pas fini, s'exclame l'un d'eux en serrant José dans ses bras. Jean-Jacques a dà» récupérer les gosses et se mettre à  l'abri avec eux. Les galeries, tu sais bien, qu'il les connait comme sa poche ! »
José le regarde. Il opine de la tête puis, d'une voix douce, remercie et replonge son regard sur la petite route en lacets qui mène jusqu'à  l'entrée de la galerie. Il est 13 heures quand Nadine et sa fille arrivent sur place. Interdites, des larmes dans les yeux, elles regardent autour d'elles. Au hasard, Nadine interpelle les gens : « Je suis la sœur de l'un des garçons. Est-ce qu'on sait o๠en sont les choses ? Ils n'ont pas encore trouvé de corps, n'est-ce pas ? » « C'est mon père qui m'a appelée ce matin, poursuit-elle. Je n'avais pas écouté la radio. Je ne savais rien. Il m'a juste dit : II est arrivé un malheur. Alors, je suis venue sans trop comprendre de quoi il s'agis-sait. » Quelqu'un interrompt Nadine : son frère fait partie des premières victimes mortes dans la galerie en tentant de sauver les enfants. La jeune femme, comme une somnambule, quitte les lieux pour se rendre auprès du corps. Les minutes passent, longuement. On tente de meubler le temps en imaginant tous les scénarios possibles.
« Il y a une chance que Jean-Jacques, qui connaît bien les lieux, se soit réfugié avec les enfants dans un boyau de la galerie », explique un cousin de la famille. Jean-Jacques est le père de l'un des adolescents parti à  leur recherche. Chacun se raccroche à  cette thèse et se rassure en martelant que « tous les gamins de la région ont fait les quatre cents coups dans ces galeries et s'en sont toujours bien sortis ».
Mais vers 14 h 15, la tension monte encore d'un cran parmi le petit groupe qui, instinctivement, se resserre : « Ils sont en train d'entamer la visite de la dernière partie des galeries. Il ne leur reste pas grand-chose à  explorer, annonce José d'une voix blanche. Dans un quart d'heure, vingt minutes, on saura. » Les voix se taisent, les regards essaient de percer la haie que forment les véhicules des pompiers. Il est quinze heures lorsqu'un imperceptible mouvement parmi les secouristes semble se produire. Le préfet sort d'un car servant de poste de commandement, les visages des officiels se ferment. Un peu en retrait, les proches de ceux qui sont toujours dans les galeries semblent pétrifiés. Personne n'ose s'approcher d'eux. Les secondes qui passent semblent une éternité. Finalement, un maire les rejoint et leur annonce que les corps ont été retrouvés. Une plainte déchirante s'échappe du groupe. José, au bras de sa sœur, se retourne et, sans un regard vers l'entrée de la galerie, quitte les lieux à  pied.
Audrey GOUTARD
Citation :« On venait tous y jouer »
Les amis des trois jeunes victimes ont attendu la sortie des classes pour se rendre par petits groupes sur les lieux du drame. « On est triste, dit l'un d'eux, on ne comprend pas. Cet endroit on le connaissait tous très bien. » « On est pratiquement tous déjà  entrés dans les galeries, explique un autre, on s'y promenait souvent et même si nous ne connaissions pas l'ensemble des galeries, on n'hésitait pas à  s'y aventurer. C'était un peu comme un jeu. »

C'était un point de rendez-vous
« Les trois galeries sont en bon état, souligne pour sa part Alain Le Vern, le député des lieux. Le sol est cimenté. C est certes un peu pentu mais très praticable. Seule la sortie d'une des galeries était bloquée par des éboulements. »
Apparemment, pour les enfants de Buchy et des environs, ce lieu était un point de rendez-vous. « Nous nous retrouvions souvent à  l'entrée des galeries et là  on organisait des jeux, ou alors on se retrouvait simplement pour discuter après l'école », souligne un garçon du même âge que les victimes. « Parfois même le soir ! », dit-il en ajoutant que ses parents, quand ils étaient jeunes, faisaient la même chose.
D'après leur témoignage, il circulait parmi eux depuis quelque temps des photocopies d'un plan des gale-ries. Un plan rudimentaire qu'avaient en leur possession les trois victimes et qui, selon leurs camarades, aurait motivé leur excursion.
A.G.
Citation :Equipé de masques et de bouteilles d'oxygène, les sauveteurs arrivés en renfort s'apprêtent à  pénétrer dans les galeries à  la recherche des victimes. (Photo AFP.)
Ca explique pourquoi les maires des communes montent des grilles devant les entrées de cavage...

http://www.maire-info.com/articles/archi...param=1895
Citation :4 juin 2002
Drame de la grotte du bois de Clairfeuille : la commune de Montérolier (Seine-Maritime) jugée responsable

La commune de Montérolier (Seine-Maritime) vient d'être condamnée par le tribunal administratif de Rouen à  indemniser les familles des neuf victimes qui ont péri asphyxiées dans la nuit du 21 au 22 juin 1995 dans la grotte du bois de Clairfeuille, a-t-on appris lundi auprès de l'association des familles des victimes.
Le tribunal administratif saisi le 30 avril 2002 par l'association a condamné en fin de semaine dernière la commune pour "flottement dans les secours le 21 juin 1995 entre 21h30 et 22h40" et indique qu'elle devra indemniser les familles pour un montant total de 113 500 euros. La commune a décidé de faire appel.
Dans cette affaire l'association avait également demandé au tribunal de condamner l'Etat et le ministère de la Justice pour dénoncer les failles dans les opérations de secours et le refus d'informer en toute transparence, mais seule la responsabilité de la commune a été retenue.
Six hommes, dont 4 sapeurs-pompiers, et trois adolescents avaient péri asphyxiés dans la grotte.
Après 15 mois d'enquête et des investigations menées par la justice à  l'intérieur de la grotte, le juge dieppois Elisabeth Decencierre-Ferrandiere avait clos le dossier en mai 1997 et rendu une ordonnance de non-lieu expliquant que la seule cause des neuf décès était due au monoxyde de carbone.
Les familles des victimes regroupées en une association présidée par José Lampérier, le père d'un des trois enfants décédés, refuse la thèse selon laquelle le monoxyde de carbone pouvait à  lui seul expliquer la présence de cyanure retrouvé à  forte concentration dans le sang des victimes. L'association pense que la grotte contenait des munitions chimiques datant de la Deuxième guerre mondiale. Par infiltration, des produits toxiques se seraient propagés dans les galeries par les plafonds crayeux.
Après un recours négatif devant la cour d'appel de Rouen et un pourvoi en cassation rejeté en décembre 1999, ce sont 22 recours contre l'Etat, le ministère de la Justice et la commune de Montérolier qui avaient été déposés en juin 2000 devant le tribunal administratif de Rouen.
l'humanité du 23 juin 1995:
Citation :Monterolier : neuf morts asphyxiés dans la grotte tragique
Intoxiqués par des émanations d’oxyde de carbone, trois enfants et six sauveteurs, dont le père de deux jeunes, ont péri dans une galerie souterraine près de Buchy en Seine-Maritime. Sur place, c’est la consternation et l’interrogation.

TERRIBLE drame en Seine-Maritime. La grotte de Monterolier, au hameau de Clairefeuille, près de Buchy (Seine-Maritime), a tué neuf fois dans la soirée de mercredi. Des longues galeries souterraines, les équipes de sauveteurs, équipés de masques et d’appareils respiratoires, ont sorti neuf corps qui ont été transportés pour autopsie à  l’hôpital Charles-Nicolle de Rouen. Tous seraient décédés d’avoir respiré des émanations d’oxyde de carbone. Parmi ces victimes, trois enfants : Nicolas, quatorze ans, et son frère Thomas, treize ans, ainsi que leur ami Pierre, treize ans également, qui étaient allés jouer dans cette grotte, bien connue des habitants de la région. Durant la guerre, l’armée allemande l’utilisait pour stocker ses fusées V2. Ne voyant pas revenir ses deux fils, Jean-Pierre Havé s’était rendu sur les lieux. Ne le voyant pas rentrer, l’un de ses amis, père du troisième enfant, a prévenu les gendarmes.

« Mes hommes sont entrés pour porter secours aux disparus et se sont fait piéger », explique le lieutenant-colonel Christian Ménage, du corps des sapeurs-pompiers de Rouen. Il ajoute : « Il y avait une concentration d’oxyde de carbone quatre fois supérieure à  la dose mortelle, que rien ne laissait supposer. » Les premiers arrivants, Jean-Yves Soulard, médecin-capitaine des sapeurs-pompiers, et Bruno Poulain, pompier professionnel, se sont effondrés immédiatement. La seconde équipe qui pénétrait plus avant dans le boyau subissait le même sort, perdant trois hommes, Laurent Pannier, pompier professionnel, Fabrice Pigny, pompier volontaire, et Gérard Duvivier, un habitant de Monterolier, venu en renfort parce qu’il connaissait bien les galeries. Devant cette hécatombe, la préfecture décidait, dans la nuit, de suspendre les recherches, le temps d’acheminer du matériel de ventilation.

Elles ont repris hier à  l’aube. Equipés de matériel lourd et assistés de techniciens chimistes de la Sécurité civile, et d’une équipe du Spéléosecours français, les pompiers ont pu pénétrer dans la grotte. Ils ont immédiatement retrouvé les corps des trois collègues décédés dans la grotte. Un pompier, qui avait mis son masque, a pu être sauvé. Evacué sous caisson à  l’hôpital du Havre, il a été tout de suite placé en réanimation. Il se trouve dans un état de détresse vitale.

Progressant lentement dans la grotte, les sauveteurs ont finalement découvert, peu avant 15 heures, le corps sans vie des trois enfants. « Ils étaient dans les galeries les plus éloignées de l’entrée principale », a indiqué le préfet. Le corps du père gisait non loin de ceux de ses enfants. Les recherches ont duré plus de dix-neuf heures. Elles ont été rendues particulièrement difficiles en raison de la présence d’une épaisse fumée, qui émanait probablement de deux feux allumés par les enfants. Longue d’environ un kilomètre, la grotte se compose de trois grands boyaux parallèles cimentés, reliés entre eux par de petites galeries. L’un des boyaux était bloqué par des éboulements. En le dégageant, les sauveteurs ont constaté que la concentration de gaz était encore plus importante dans cette partie.

Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte par le procureur de la République de Dieppe, pour déterminer les causes des morts. « L’oxyde de carbone, c’est le genre de chose très foudroyante, c’est un gaz inodore et qui visuellement n’apparaît pas », rappelait un responsable de la Sécurité civile. L’enquête devra déterminer si les émanations proviennent bien, comme les sauveteurs l’ont pensé au début, du gaz carbonique dégagé par ces feux, ou si la grotte ne renfermait pas un autre produit toxique. Toutes ses issues en seront très rapidement fermées, ont précisé hier le préfet et le maire de la commune. Située sur un terrain privé et ouverte à  tous, cette cavité était notamment fréquentée par tous les enfants et adolescents de la région, et même par des classes, venues y apprendre la géologie. Hier, à  Monterolier et dans toute la région, la douleur se conjuguait à  la stupeur et à  l’interrogation devant cette véritable tragédie.
http://www.urgence.com/suite.php3?id_news=104
Citation :Drame de Montérolier : les pompiers condamnés par le tribunal administratif Proposée par Philippe le 29/10/2002 à  14:00
Une dépeche de l'Agence France Presse nous signale que les pompiers sont condamnés par le tribunal administratif dans le cadre du drame de Montérolier
Le tribunal administratif de Rouen a condamné lundi les pompiers de Seine-Maritime pour une "insuffisance" dans l'organisation des secours lors d'un drame qui avait coà»té la vie à  neuf personnes, asphyxiées le 21 juin 1995, dans une grotte de Montérolier, a-t-on appris mardi de source judiciaire.



Le tribunal avait condamné pour cette même raison le 29 mai la commune de Montérolier (Seine-Maritime) à  verser aux familles des victimes un total de 113.500 euros de dommages et intérêts. La commune avait aussitôt engagé un recours en garantie contre le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).
Le tribunal a estimé que la responsabilité de "l'insuffisance" observée dans l'organisation des secours le jour du drame, entre 21H30 et 22H40, avant que la préfecture de la Seine-Maritime ne prenne la direction des opérations, était partagée entre la commune et le SDIS. Ce dernier devra payer à  la commune les deux-tiers de la somme qu'elle a versée aux familles.

Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du commissaire du gouvernement qui avait demandé le rejet de la requête en estimant que la commune était "en droit pleinement responsable".

La procédure pénale s'est conclue en mai 1997 par un non-lieu, la justice ayant estimé que le drame résultait d'un feu allumé avec dégagement de monoxyde de carbone dans la grotte par trois adolescents, morts asphyxiés de même qu'un père de famille, quatre pompiers et un spéléologue amateur venus à  leur secours.

Cette version a toujours été contestée par des pompiers et des familles de victimes qui font valoir des expertises attestant de la présence d'autres gaz toxiques dans les galeries.
que dire, si ce n'est encore merci Wink
Sauf que le pompier est mort malgre son masque et ses bouteilles d'oxygene. Ce qui l'a tue est un gaz bien plus volatil que l'oxyde de carbone contre lequel le masque est parfaitement adapte. Certains se sont demande si ce n'etait pas du phosgene que les allemands auraient entrepose la pour le mettre dans les V1 en partance pour Londres. Mais c'est l'armee qui a demine apres la guerre.

C'est cette meme armee, qui est accourue le lendemain du drame pour s'occuper de l'endroit, et est repartie 3 jours plus tard, en ayant tout mure.

Il fallait trouver un lampiste pour payer les pots casses, comme d'habitude. La, c'est la commune.

J'ai peut-etre conserve un article du monde qui fait la liste de toutes les zones d'ombre dans cette affaire. Je le poste si j'arrive a remettre la main dessus.
J'ai retrouve l'article. Desole pour la qualite, mais la taille de l'image ne doit pas exceder 800 pixels.

Le monde, 30 avril 1997.
suite et fin.
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