Sam. 18 Jan. 2003, 08:29
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Publié le 16 janvier 2003 à 14:13
Citation :Pour le viaduc, le Causse rouge est mis à contribution. Ses entrailles vont livrer ce quâil a de meilleur : son calcaire. "Câest une roche très homogène, dâexcellente qualité, explique Jean-Raymond Vernet, responsable de Sévigné Industrie. Sévigné, à Millau, tout le monde connaît.
Jean-Raymond Vernet, responsable de Sévigné Industrie.
Câest cette grande entreprise de la région qui a été chargée dâapprovisionner les 150 000 tonnes de granulats (70 000 t de sable et 80 000 t de gravillons) aux bâtisseurs du viaduc. Elle puise chaque jour dans sa carrière du Rascalat la pierre qui va servir à faire le sable du béton.
Les lieux dâextraction sont impressionnants.
Un gigantesque cratère qui descend de palier en palier à 70 mètres de profondeur, épaisseur de la couche exploitable du calcaire. Lâentreprise Sévigné lâexploite sur 22 hectares.
"Pour le viaduc, les couches inférieures ne sont pas utilisées, car la roche est plus sombre", commente Olivier Taquet, chef de carrière. Le cahier des charges précise que le béton doit avoir une couleur uniforme.
Pas question pour Eiffage de bâtir des piles qui changent de teintes selon les caprices du sous-sol. La pureté des lignes de lâouvrage voulue par lâarchitecte doit être respectée. Câest à ce prix que le viaduc apportera à la nature la signature dâune Åuvre dâart dans le paysage.
Comme des menhirs
Dans la carrière, la transformation du Causse en grains de sable de quelques millimètres suit un processus rigoureux.
Une fois quâun pan de falaise a été abattu à l'explosif, les godets des pelles hydrauliques sâemparent des blocs et les chargent dans les dumpers qui sillonnent à longueur de journée les pistes au pied des falaises. Les roches sont ensuite déversées dans le concasseur à percussion. Ils tombent comme des menhirs sur un cylindre armé de marteaux.
Ceux-ci projettent la roche à la manière dâune batte de baseball sur des écrans blindés.
Le choc est tel que le calcaire, qui entre en dévalant comme une armée de blocs dâun demi-mètre cube, ressort en éclats de la taille de pamplemousses.
Suit alors une batterie de tapis roulants qui, dâéchangeur en échangeur, trient la roche. Lavée, séparée de ses impuretés, elle va faire du "beau caillou" quâil faudra encore réduire en grains de sable.
A ce stade, ce nâest pas encore bon pour le viaduc.
Les hommes du chantier doivent pouvoir monter le béton à plus de 100 mètres de hauteur.
Tout est hissé par bennes de 3 m3 et par grues. Le sable du béton doit obéir à un critère de finesse particulier.
Il ne sâagit pas pour la carrière de réduire chaque grain à une taille bien précise, mais de mélanger dâune façon homogène plusieurs types de granulométrie pour obtenir une composition correspondant à une norme définie par des études rigoureuses.
"Ceci se fait sur des ordinateurs qui calibrent les débits des tapis, explique Jean-Charles Bourrel, responsable de cette opération. En effet, chaque tapis doit déverser une quantité très précise de matériaux avec des granulométries
différentes. Tout est ensuite mélangé et homogénéisé."
Quand le sable du viaduc arrive en tas au stockage, il nâest pas prêt à être livré. Il lui faut encore subir des contrôles.
Contrôles internes de Sévigné Industries et de Sud Contrôles, contrôles externes dâEiffage.
Des prélèvements sont effectués chaque jour par les laboratoires.
Tant que ces vérifications ne sont pas terminées, un panneau rouge planté au sommet du lot interdit la livraison.
Ce nâest que lorsque le signal devient vert quâune noria de camions emportera vers le chantier ce sable si particulier qui servira à la construction du viaduc. Voilà pourquoi les piles sont si belles, si blanches dans le ciel de Millau.
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