Mer. 24 Oct. 2018, 09:36
4 Citerne Jahirange Raska Satsuki |
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C'est effectivement un ouvrage globalement intéressant mais pas toujours plaisant à lire.
Les sous-sols sont parfois propices à l'introspection et à la philo de comptoir en se regardant le nombril mais par écrit ça donne un propos vite touffu et décousu. Lisant certains passages lourdingues, je m'imaginais plutôt le gars soliloquant au feu de son acet' affalé à Pi.
Citer Glowczewski dès le début annonce la couleur, on y trouvera même une digression sur les aborigènes en dédicace. On y retrouve cette volonté que je trouve irritante de vouloir ranger les gens dans des cases sous prétexte d'anthropologie du pauvre mème si c'est bien plus léger ici que pour son inspiratrice.
Une longue partie du bouquin s'essaye tout de même à couper les cheveux en quatre et à s'épancher avec des comparatifs et analyses dignes d'une fin de soirée enfumée en alignant des mots à high-score pour faire intello. L'auteur a envie de théoriser à l’extrême son expérience et ses rencontres et se perd dans de sacrés méandres.
Une fois qu'on passe sur ces mauvais moments il reste de bonnes choses.
Les premiers pas du cataphile nous parlent forcément et réchauffent les bons souvenirs.
Les anecdotes bien que souvent archi connues pour nous (hague-bar, compères, fc, etc) sont plaisantes à redécouvrir.
Ca spoile un peu mais finalement très peu: on y apprend entre autre que la PC était ouverte à l'époque (oh !)
Ce que je retiens surtout et qui fait un peu de peine est la motivation de l'ouvrage. Les années passant l'auteur a fait le tour de son aventure cataphile. L'émerveillement et l'immersion du début que l'on connait surement tous à fait place ici à la désillusion.
L'amour fort manifeste a entrainé une déception palpable à la même hauteur comme un passionné éconduit et déçu de ne finalement plus y trouver ce qu'il y souhaitait et ouvrant lucidement les yeux sur l’échappatoire qu'il a idéalisé.
L'ensemble tient du coup beaucoup au cri du cœur amer de celui qui s'est fait largué et c'est dommage.
Auteur, tu cites ck donc tu y passes encore peut etre, surtout là où on parle de toi. Bravo pour la magie et la retranscription des sensations, dommage pour l'amertume que tu n'avais pas encore digérée et l'intellectualisation masturbatoire.
Le propos final est complètement lucide et intéressant mais on n'est pas trop là pour lire "sous Paris : histoire d'un cataphile amer et déçu de ses comparses".
PS: Barbara Glowczewski est passée heureusement à autre chose depuis est s'est vu attribué la médaille d'argent du CNRS il y a quelques mois.